Chansons reprises : Tú cuya mano

Publié le 15 Février 2020

Toi dont la main

Toi, dont la main m'a baigné
d'un feu transparent sur le dos,
dont les yeux ont coulé en des épaves claires
quelques principes élémentaires de mon âme,
tu es ma patrie.

Toi, qui n'a pas de nom,
dont je ne sais si tu es oiseau ou alcándara,
que de tous tes bras les lettres de plomb
tombées sont parties, comme si elles étaient des noix vides,
tu es mes parents
et ma patrie.

Toi, même qui ne te souviens pas où
tu avais tendance à aérer les nuages blancs,
que de tant d'amours tu as confondus
le nom de chaque jour de chaque semaine,
tu es mon Dieu
et mes parents
et ma patrie.

Toi, qui embrasse si doucement
que le ciel était à l'envers,
et dont tu ne savais pas à qui était la langue,
à la salive, pure, savoureuse et chaude,
tu es mes lois
et mon Dieu
et mes parents
et ma patrie.

Toi, qui fait paître les crânes
à travers les prairies de l'Afrique verte
et les lions rouges se jettent sur l'herbe
les roses de lait de lune du Nuruquimagua,
tu es mon armée
et mes lois
et mon Dieu
et mes parents
et ma patrie.

Tu es mon armée et mes lois
et mon Dieu et mes parents et ma patrie,
et l'armée et Dieu et les lois et tout
les patries et des parents pensent que tu n'es rien :
que tu n'es rien.

Agustín García Calvo traduction carolita

Texte original

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