Brésil : Le peuple Tupinambá de Olivença
Publié le 21 Février 2020
Femme avec son enfant. Photo : Susana Viegas, 1998.
Peuple autochtone vivant du Brésil vivant dans l’état de Bahía. Les Tupinamba de Olivença vivent dans la région de la forêt atlantique au sud de Bahía. Leur zone est située à 10 km au nord de la ville d’Ilhéus et s’étend sur la côte maritime du village d’Olivença a Serra das Trempas et Serra do Padeiro. Le village du nom d’Olivença est le lieu où en 1680 un village indigène a été fondé par des missionnaires jésuites. Les Tupinambas vivent depuis ce temps-là sur le territoire entourant la ville près de plusieurs cours d’eau dont se détachent les rios Acuípa, Pixixicá, Santaninha et Una.
Même s’ils se considèrent comme des « caboclos » ou même comme des « indiens civilisés » ils n’ont jamais abandonné leur condition indigène. En 2001 ils ont été reconnus officiellement en tant qu’indigènes par la Funai. La première phase de démarcation de leur territoire s’est terminée avec en 2009 la publication du résumé du rapport d’identification et de délimitation de la T.I Tupinambá d’Olivença.
Population : 4669 personnes (2014)
Terres Indigènes (T.I)
- T.I Tupinambá de Belmonte – 9521 hectares, 74 personnes, réserve identifiée.
- T.I Tupinambá d’Olivença – 47.376 hectares, 463 personnes, réserve identifiée
Une importante découverte archéologique est survenue lors de l’identification et la délimitation de la T.I Tupinambá d’Olivença confirmant la présence historique d’une population Tupí dans la région. Dans une zone rocheuse dans la montagne, deux morceaux de céramique ont été trouvés et l’un d’eux est identifié comme Tupí en raison de la technologie ondulée utilisée dans la fabrication comme les Tupí- Guaraní de la côté atlantique le faisaient.
Pièce en céramique trouvée sur le site archéologique de Serra das Trempes. Il a été identifié comme Tupi. Photo : Susana Viegas, 2004.
Territoire
Il est situé dans le sud de l’état de Bahía, une grande partie se trouve dans la municipalité d’Ilhéus et sur la municipalité de Buerarema et Una. C’est une zone de forêt à prédominance atlantique s’étendant jusqu’à la côte il y a une grande diversité de ressources naturelles sur la TI Tupinambá d’Olivença qui contient malgré tout es zones de sols pauvres et de sols plus riches comme ceux qui se trouvent dans la région dite du cacao du sud de l’état de Bahía.
Langue
Ils ne parlent depuis la colonisation que le portugais.
Brésil - Peuple Tupinambá de Olivença - Histoire du contact - coco Magnanville
Site archéologique de la Serra das Trempes, terre indigène Tupinambá de Olivença. Photo : Susana Viegas, 2004. Histoire de l'occupation Les peuples Tupi habitaient déjà la région sud de Bahi...
Villages
Ce sont de petites unités résidentielles réparties sur 50.000 hectares environ.
Un lieu à Sapucaeira. Photo : Susana Viegas, 1998.
Organisation sociale
Rosivaldo Ferreira da Silva, Cacique Babau, le chef le plus connu des 4600 membres du groupe indigène Tupinambá vivant dans la réserve indigène Olivença Tupinambá dans l'État de Bahia, au sud du pays. Avec l'aimable autorisation de Wikipédia.
L’alliance conjugale entre Tupinambás est un acte totalement dépourvu de ritualisation ou d’obligations entre les proches du marié et de la mariée. Le mariage a lieu par la cohabitation du mari et de la femme qui construisent une maison et ouvrent un jardin. Les critères amenant à savoir si une personne est considérée comme un leader dans une communauté est de savoir s’il a fondé un lieu (une zone résidentielle caractéristique) et s’il est capable d’attirer des enfants et sa famille chez lui.
Les liens entre le bébé et sa mère sont très appréciés. Les pratiques autour de l’accouchement mettent l’accent sur le rétrécissement du corps de la mère et du nouveau-né. Les termes utilisés pour décrire le placenta reposent sur la notion d’un corps commun à la mère et à l’enfant « compagnon de l’enfant », « morceaux de personne » »reste de la femme avec l’enfant ».
Le placenta peut être enterré dans la maison mais profondément (pour qu’il ne puisse pas être déterré par des animaux) la maison où l’enfant est né est le lieu où il est constitué en tant que personne, ce sont des dimensions structurelles de la vie sociale importantes lorsqu’il y a séparation conjugale la décision de garde de l’enfant a tendance à le faire vivre dans son lieu d’origine, souvent c’est la résidence du père et de ses parents paternels
Les aliments significatifs et les habitudes alimentaires
Le giroba (boisson fermentée à base de manioc) est une boisson adaptée à la nutrition du bébé, aliment qui « fait » les bébés caboclos cette boisson fait partie de la personne et suscite dans le corps une certaine disposition à l’ingérer et à en profiter pour le boire il faut le réchauffer avant de l’ingérer, une habitude particulière que l’on retrouve dans des contextes amérindiens.
Activités productives
Ils ont une grande variété d’aliment fabriqués à partir du manioc dont la farine de manioc, le beiju et le giroba qui tiennent une grande importance dans la vie sociale et la subsistance des Tupinambá.
Le système de plantation qu’ils utilisent est le coivara qui consiste à abattre et brûler une parcelle de forêt, de nettoyer la terre et de planter.
Femme tissant un jererê dans l'acuípe do Meio. Photo : Susana Viegas, 1998.
La pêche est une importante activité également, elle a lieu dans les rivières et dans les zones marécageuses (entre les rivières et la mer), en utilisant des pièges et de petits filets comme le jererê qui est très employé et apprécié. Ce filet est fabriqué par les femmes et se compose d’un petit filet soutenu par un cadre en bois de forme cylindrique. Les indiens pour pêcher doivent entrer dans la rivière, plonger dans l’eau lorsqu’ils voient un poisson pour le piéger avec le filet. C’est une technique adaptée à la rivière dite « sèche », ce sont les femmes qui pêchent avec cette méthode.
Un autre piège correspond à la construction d’un barrage dans des zones de rapides avec pour objectif de diriger le passage des gros poissons vers un seul endroit. Dans ce passage est placé un piège en bâtons tressés avec des lianes appelé jequi.
Jequi, piège utilisé pour la pêche. Photo : Susana Viegas, 2004.
Pêche en mer, collecte de crustacés dans la mangrove sont également au programme.
Pour les Tupinambá vivant près de la mer, la pêche en mer est une activité importante complétée par d’autres.
La collecte des crustacés dans la mangrove est essentielle pour tous les Tupinambá. La collecte du crabe est une activité saisonnière réalisée entre janvier et avril.
Ils appellent cette période « la marche » l’époque où les crabes quittent le sol et marchent à la surface. Comme les Tupinambás n’aiment pas trop mettre les mains dans la boue pour les attraper ils préfèrent attendre que les crabes se mettent en marche, au moment où les crabes « sont en euphorie ». Grâce au calendrier lunaire ils connaissent les habitudes des principaux crustacés vivant dans la mangrove.
La chasse
C’est une activité exclusivement masculine, les connaissances des techniques sont partagées de génération en génération ainsi que les connaissances des animaux et de leurs habitudes.
La collecte de piassaba est l’activité la plus importante des Tupinambá, une activité menée depuis toujours dans le but d’échanger. Aujourd’hui le piassaba est vendu sur le marché régional. Les fibres de piassaba sont utilisées pour fabriquer des balais à usage domestique ou industriel.
By Joaquim José Codina, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=75765052
Artisanat
Différents objets courants sont fabriqués par les Tupinambá, objets décoratifs, ustensiles de chasse, de pêche, articles ménagers, tamis, pilons, paniers, flèches, nattes, lances, pièges, arcs, coiffes, colliers, ornements. Les graines et les colorants sont extraits des plantes.
Fêtes et rituels
Les jeunes Tupinambás exécutent une danse rituelle. Image reproduite avec l'aimable autorisation de Environmental Racism.
Les fêtes traditionnelles sont liées aux rituels catholiques et constituent des moments d’importance particulière pour l’établissement et la consolidation des liens entre les habitants de différents endroits.
La Festa do Divino Espírito Santo a lieu fin mai. C’est un moment privilégié de rencontre entre les habitants de la forêt et du village d’Olivença.
La Festa do Puxada do Mastro ou Festa de São Sebastião a lieu le 2e week-end de janvier, elle a acquis ces dernières années un rôle plus pertinent dans les relation sociales du village.
Porancim est une pratique rituelle adoptée par les Tupinambá depuis 2000. C’est un Toré qui a émergé après des rencontres avec d’autres peuples des états de Bahía, Espirito Santo et Minas Gerais avec lesquels ils ont eu des connaissances liées à la danse et au chant.
Le rituel qui devient de plus en plus important commence par une danse circulaire. Ils frappent des pieds avec force et de façon rythmée, plient légèrement le corps en avant, déplacent le bras avec les maracas et chantent une chanson à plusieurs reprises. Certaines personnes entrent en transes dans ce processus. Cette danse est utilisée par les Tupinambá pour trouver le chaman. Ils le dansent dans des occasions de tensions politiques.
source : pib.socioambiental.org