La huelga (La grève)

La grève

Étrange était la fabrique inactive
un silence dans l'usine, une distance
entre la machine et l'homme, comme un fil
coupé entre les planètes, un vide
des mains de l'homme qui consument
la construction du temps, et les dénudées
existences sans travail et sans son.

Quand l'homme a quitté le repaire
de la turbine, lorsqu'il s'est détaché
les bras du foyer et ont décliné
les entrailles du four, quand il a levé ses yeux
de la roue et de la lumière vertigineuse
il s'est arrêté dans son cercle invisible,
de tous les pouvoirs puissants,
des cercles purs de la puissance,
de l'énergie écrasante,
il est resté beaucoup d'inutiles aciers
et dans les salles sans hommes, l'air veuf
l'arôme solitaire de l'huile.

Rien n'existait sans ce fragment battu,
sans l'homme aux vêtements déchirés,
sans Ramirez, sans Antonio, sans Patiño, sans Suarez....
Rien n'existait sans l'homme....

Pablo Neruda traduction carolita