Inti-Illimani 3 / Canto de pueblos andinos (1975)

Publié le 24 Décembre 2019

Troisième album publié par l'ensemble Inti-Illimani pendant leur exil en Italie. Il a été enregistré aux Vedette Records Sound Studios (Milan) et distribué dans son édition originale par I Dischi Dello Zodiaco /DICAP (VPA 8227). Il a de nombreuses rééditions sur LP, Cassette et CD.

Ceux qui formaient Inti-Illimani au moment de cet enregistrement : Max Berrú, José Miguel Camus, Jorge Coulón, Horacio Durán, Horacio Salinas, José Seves.

Ce qui est écrit dans la première édition du disque :

C'est la musique des peuples jumelés par la géographie et l'histoire, des peuples qui habitent les plateaux de l'Altiplano et les quebradas des montagnes, fils de la terre dure et du vent implacable, frères des cimes et du silence.

Chaque agression les rendait plus silencieux et chaque pillage les rendait plus tristes, mais leur culture continue à vivre, tout comme leurs traditions déjà mélangées de Christ et de soleil, de blé et de maïs, d'argile et de métal. L'histoire de leurs malheurs est longue, trompés, dépouillés de leurs terres, attaqués dans leur culture et leur religion. Quelqu'un leur a dit qu'ils auraient dans une autre vie ce qu'ils ne pouvaient pas attendre de celle-ci, qu'ils arriveraient au paradis avec soumission ; ceux qui n'acceptaient pas tombaient, d'abord sous l'épée d'un roi étrange et lointain, puis sous les balles de " l'ordre " et de la " stabilité sociale ", établis par des souverains décorés au service des nouveaux conquérants.

Aujourd'hui, d'autres vents soufflent, la flamme de la conscience brûle et nous commençons à regarder en nous-mêmes, à nous retrouver fièrement dans nos racines et à affronter ensemble la lutte pour l'avenir.

La musique des peuples andins n'est pas une musique morte, ce n'est pas une pièce de musée, c'est une source riche en sons magiques, un patrimoine à cultiver et à défendre. Dans cet ouvrage, unis par une vision commune, nous trouvons des thèmes du folklore, des thèmes incorporés dans le patrimoine populaire et des thèmes d'auteurs contemporains qui ont fait de la musique populaire leur arme dans cette lutte pour la dignité, pour une véritable indépendance. La région andine couverte ici comprend le nord-ouest de l'Argentine, la Bolivie, une petite partie du nord-ouest du Chili, la sierra péruvienne et la sierra équatorienne. Bien sûr, ce n'est qu'une petite partie de la merveilleuse gamme de rythmes et de mélodies qu'offrent les pays andins, mais c'est un travail fait avec amour pour cette terre, pour ses habitants et pour leur lutte.

INTI-ILLIMANI

FACE A :

HUAJRA

ATAHUALPA YUPANQUI est le plus grand représentant de la musique traditionnelle dans son pays, l'Argentine, et l'un des précurseurs du vaste mouvement de la chanson latino-américaine. HUAJRA est un motif composé à l'origine pour la guitare et arrangé par le groupe pour les instruments andins.

Quenas, charango, guitares et bombo

TEMA DE LA QUEBRADA DE HUMAHUACA

Thème compilé par Leda Valladares dans la quebrada de Humahuaca (Argentine). Le même motif se retrouve en Bolivie et au Chili sous le nom de "Ojos Azules".

Sikus (zampoñas), charango, tambour caja et bombo.

DOLENCIAS

La condition de ségrégation et de soumission de la race est présente dans les chants indigènes, dans les DOLENCIAS le texte et la musique nous parlent de cette tristesse séculaire.

J'ai mal à mes maux
si tu ne m'as jamais aimé
et appris comment être heureux
parce que je suis née malheureuse.

Guitare, quena, voix, aigues et basses.

LAMENTO DEL INDIO

LAMENTO DEL INDIO est un Sanjuanito, un des rythmes les plus populaires des Andes équatoriennes.

Les charrues, les champs
les récoltes et leur amour,
donnent à l'Indien dans ce monde
la joie dans leur douleur.

Partout où il va
joue le rondador triste
parce que dans son âme il n'y a que de la peine,
souffrance et une grande douleur.

Quenas, charango, voix et guitares.

TAITA SALASACA

LES SALASACA, comme on le raconte en Équateur, sont habillés en noir depuis la mort de l'Inca ATAHUALPA qui a été tué par les conquistadors après que son peuple ait payé une lourde rançon pour sa vie.

Ce vieux Salasaca marche joyeusement, sa fille se marie, dit la chanson, et le patron lui donnera un "huasipungo" avec une vache ( on appelle Huasipungo en Equateur le bout de terre maigre que les latifundistas laissent aux Indiens à condition qu'ils travaillent sur leur terre, la même terre dont leurs ancêtres ont été dépossédés).

Rondador, tiple, voix, guitares et charango.

LA MARIPOSA

Les festivités du carnaval, d'origine religieuse, sont devenues avec le temps les plus populaires et massives des régions andines. Les groupes de musiciens et de danseurs se préparent tout au long de l'année pour cette semaine où ils chanteront et danseront, presque sans interruption pendant plusieurs jours. Parmi les plus connus et les plus impressionnants, il y a le festival de carnaval d'Oruro (Bolivie).

LA MARIPOSA est une Morenada, un des rythmes typiques du carnaval en Bolivie, qui accompagne le passage du groupe de "los morenos".

Quenas, voix, charango, guitare, bombo et pandereta.

FACE B :

TINKU

Chaque région de la Bolivie est une source de formes et de caractéristiques différentes de la musique andine. EL TINKU est un air de la région de Potosi. Le texte, chanté en quechua (qui avec l'aymara sont les langues les plus répandues dans la région des Andes et dans le vaste territoire qui dominait l'empire inca) raconte l'histoire d'un homme qui rentre chez lui et chante à sa femme, la décrit et lui dit qu'elle est très belle.

Charango, voix, quenas, guitare, bombo, bajo et percussions.

AMORES HALLARÁS

AMORES HALLARÁS, Sanjuanito del Ecuador

Quenas, charango, tiple et guitares

PAPEL DE PLATA

PAPEL DE PLATA, chanson d'amour absente du nord-ouest argentin.

Papier d'argent je voudrais
plumette d'or j'avais
pour écrire une lettre
à ma negra chérie

Ay palomita
ay cher petit coeur
jusqu'à ce que je sois
je souffre.

Sikus (flûte de Pan), quena, voix, charango, guitare et bombo.

FLOR DE SANCAYO

FLOR DE SANCAYO, huayno* de la région de Puno au Pérou (sur les rives du lac Titicaca, m. 4.200 d'altitude) ; est joué par les orchestres folkloriques de la région, avec des quenas, charangos, mandolines, violons et guitares.

L'arrangement du groupe comprend : quena, deux charangos, guitares, bombo et tambourin.

*Rythme populaire au Pérou et en Bolivie, appelé "trote" au Chili et "bailecito" en Argentine.

MIS LLAMITAS

Ernesto Cavour est le plus important charanguiste de Bolivie. Ce motif pour charango et guitare évoque le passage des lamas, l'animal domestique le plus important pour les habitants de l'altiplano.

Cette création s'inscrit dans le cadre de la musique latino-américaine actuelle, qui cherche son lien avec les traditions populaires.

Charango et guitare.

SICURIADAS

La SICURIADA est généralement interprétée par des groupes de Siku (zampoña) formés de plus de dix interprètes et accompagnés par la percussion de tambours et de caisses ; ce thème appartient au folklore le plus ancestral de Bolivie.

Sikus, quena, charango, guitare, caja et bombo.

Liste des chansons

01. Huajra [Atahualpa Yupanqui] (3:53)
02. Tema de la quebrada de Humahuaca [chanson populaire argentine] (3:03)
03. Dolencias [Víctor Valencia Nieto] (3:13)
04. Lamento del indio [Marco Vinicio Bedoya] (2:18)
05. Taita salasaca [Alfredo Bastidas – Benjamín Aguilera] (2:16)
06. La mariposa [Gumercindo Licidio] (2:13)
07. Tinku [chanson populaire bolivienne] (3:31)
08. Amores hallarás [Marco Vinicio Bedoya – Víctor Manuel Salgado] (2:04)
09. Papel de plata [chanson populaire argentine] (2:47)
10. Flor de Sancayo [chanson populaire péruvienne] (2:36)
11. Mis llamitas [Ernesto Cavour] (2:51)
12. Sikuriadas [chanson populaire bolivienne] (3:17)

traduction carolita du site Perrerac.org

Avec le lien ci-dessous, vous avez accès à l'album complet

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