La patrie poétiquement parlant (2 propositions)

Publié le 2 Novembre 2019

MA PATRIE

Ma patrie était saules, alerces et neige, 
sombres canelos, fleur de Pomaire, 
demoiselle en plâtre dans le bleu du ciel, 
arômes flottants entre de vieux volcans, 
ma patrie était saules, alerces et neige.

Ma patrie, c'était des chansons sur de rouges guitares 
nostalgie dans la rose qui illumine la soirée, 
ardente tourterelle brûlant ses ailes 
endormie dans la fumée parfumée de la campagne, 
ma patrie, c'était des chansons sur de rouges guitares.

Patrie, lumière et drapeau 
des poings levés, 
tu t'épanouiras à nouveau, 
tu renaîtras de nouveau.

 

****

MI PATRIA

Mi patria era sauces, alerces y nieve, 
canelos oscuros, la flor de Pomaire, 
doncella de yeso en azul de los cielos, 
aromos flotando entre viejos volcanes, 
mi patria era sauces, alerces y nieve.

Mi Patria era cantos en rojas guitarras, 
nostalgia en la rosa que enciende la tarde, 
ardiente torcaza quemando sus alas 
dormida en el humo fragante del campo, 
mi Patria era cantos en rojas guitarras.

Patria, luz y bandera 
de los puños alzados, 
volverás a florecer, 
volverás a renacer.

(Fernando Alegría - Eduardo Carrasco) traduction carolita

LA PATRIE

 

Là où se trouve l’école de mes enfants

Là où se trouve le toit qui protège ma tête

Où donne un fruit l’arbre que j’ai planté

Où l’on attend que passe mon chagrin

Avant de me demander de sourire.

Là où je puis travailler sans conditions

Sur les questions qui aideront les gens

Qui doivent être tout simplement les gens.

Là où nous nous aidons tous au lieu de nous dévorer.

Où l’on me donne un fusil pour écraser l’infamie

Et défendre la maison, les semailles et le sourire

Où je ne dois servir personne

Où personne ne doit me servir

Où l’on m’apprend à lutter pour mes idées

Où l’on me pardonne et où l’on me supporte

Parce que je supporte et je pardonne

Là où l’on ne me pardonne pas et où l’on me supporte

Parce que je ne supporte ni ne pardonne

Là où l’air et la rue m’appartiennent

Où deux et deux font quatre

Où quatre empans de terre

Représentent le monde entier

Là où je peux mourir en chantant

Là où se passe tout ceci

Où se passera tout ceci

C’est là qu’est ma patrie.

 

Virginia Grütter (Poesía de este mundo) traduit par Julián Garavito

 

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