Brésil - Le peuple Araweté
Publié le 10 Février 2020
Foto: Beto Ricardo, 1991
Ils sont peut-être comme d’autres tupí-guaraní les descendants de la tribu pacajás qui a subi les activités missionnaires des jésuites au XVIIe siècle.
Langue
Araweté de la famille des langues tupí-guaraní. Cette langue n’est pas facile à apprendre car sa prosodie est fortement nasale, le rythme est rapide et il a des sons difficiles à reproduire pour des natifs du portugais. Elle n’a pas encore fait l’objet d’études de la part des scientifiques.
Localisation
T.I Araweté/Igarapé Ipuxina - 940.900,8 hectares, réserve homologuée, état du Para. 467 personnes, 2 peuples : Araweté et peuple isolé de l'igarapé Bom Jardim. Villes : Altamira, São Felix do Xingu, Senador José Porfirio.
Un seul village sur les rives de l’igarapé Ipuxina dans un territoire où domine une végétation de forêt ouverte avec présence de palmiers ne dépassant pas 25 mètres. Aux alentours se trouvent de grandes zones de « mata de cipó » où les lianes et les plantes épineuses rendent la marche difficile. Le terrain est bordé d’éruptions granitiques recouvertes de cactus et de broméliacées au sommet. La chasse est abondante car il y a de nombreux arbres fruitiers qui attirent les animaux.
Culture matérielle
Foto: Eduardo Viveiros de Castro
Elle est assez simple car ce peuple devait fuir souvent devant des ennemis auxquels ils ont été soumis dans les dernières décennies, ils ont subi le traumatisme du contact.
Les hommes portent une barbe épaisse qu’ils orientent bien souvent en pointe, ils vivaient nus autrefois avec une simple cordelette attachée au prépuce.
Les femmes portent une robe tubulaire en 4 pièces : ruban, jupe, chemisier en maille, couvre-chef en tissu de coton indigène, teints à l’achiote (roucou).
Les deux sexes portent des boucles d’oreilles en plumes d’ara disposées en forme de fleur, des boucles d’oreilles en fil dans lesquelles sont enfilées des graines de iña (cardiospermum hablicacabum), des colliers de ces mêmes perles.
Les cheveux sont coupés en une bande droite sur la tête jusqu’à hauteur des oreilles, jusque dans le cou chez les hommes et dans le dos chez les femmes.
Le colorant de base est l’achiote ou roucou dont ils s’enduisent le corps et les cheveux. Sur le visage ils portent une ligne verticale le long du nez et une diagonale de chaque oreille au coin des lèvres.
Por Avidd - https://www.flickr.com/photos/avidd/56712263/, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17590351
Les objets typiques
Arc et flèche araweté Foto: Eduardo Viveiros de Castro
L’arc araweté (irapã) est fabriqué en ipê (tabebuia serratifolium), il est plus courbé et plus long que les arcs indigènes brésiliens. Ils utilisent 3 types de flèches, o’i pour le gros gibier et 2 pour les oiseaux , poissons et petits mammifères.
Pajé avec un aray Pajé com o chocalho aray. Foto: Eduardo Viveiros de Castro
L’aray du chaman est un cône inversé qui renferme des morceaux de coquille d’escargot forestier. Il est recouvert de fils de coton en permettant de garder une base exposée d’où sortent 4/5 plumes d’ara rouge autour de cette partie ce qui fait ressembler l’objet à une torche enflammée. L’array produit un son grinçant et continu. Il est utilisé par les chamans pour accompagner la chanson de maï , pour les opérations mystiques et thérapeutiques, pour attirer les dieux et les âmes des morts pour participer aux festivités, pour rediriger les âmes perdues des malades, pour aider au traitement des blessures et des piqûres faites par des animaux venimeux.
C’est le seul objet de la propriété masculine qui ne peut être hérité au moment de la mort du propriétaire. Cet objet doit être brûlé.
Ce caractère sexuellement marqué, personnel et intime de l'aray présente une analogie avec les objets féminins : le ruban interne, utilisé par toutes les femmes après la puberté, ne peut être hérité par personne non plus, contrairement aux pièces externes. Le costume traditionnel des femmes Araweté est composé de quatre pièces : ce ruban (ii re, "pièce intérieure"), un petit morceau tubulaire de toile de coton épaisse d'environ 25 centimètres de long, qui couvre la région pubienne et le haut des cuisses, les resserrant et donnant aux femmes une démarche particulière ; une jupe par-dessus (tupãy piki, "robe longue"), avec un tissage plus ouvert ; un long filet (potïnã nehã, "pectoral") pour porter les enfants, mais qui est porté même par les filles sans enfants ; et un foulard (da d;î nehã, "chapeau"), une pièce tubulaire comme les autres vêtements féminins, avec le même tissage ouvert que la jupe et le chemisier. Les robes féminines sont tissées sur des métiers simples - deux tiges de feuilles de babaçu fixées perpendiculairement au sol - et teintes à l'achiote. Elles consomment une grande quantité de coton ; tout comme les hommes passent une grande partie de leur temps à fabriquer et à réparer leurs armes, les femmes passent de nombreuses heures par jour à produire des fils de coton pour les vêtements et les filets. Il y a toujours quelqu'un dans le village qui tisse un vêtement ou un filet.
Quand elles sont petites, les filles portent la jupe extérieure ; vers l'âge de sept ans, elles portent aussi généralement le chemisier et parfois la coiffe. Le ruban est imposé dès la première menstruation - une de ses fonctions est d'absorber le sang menstruel - et ne doit jamais être retiré devant des hommes autres que le mari ou l'amant et toujours uniquement pour l'acte sexuel. Même chez les femmes, les règles de modestie exigent qu'elles ne se lèvent pas sans utiliser le ruban : dans la pièce collective des femmes, elles restent généralement couchées, lorsqu'elles sont hors de l'eau. Les hommes font preuve d'une même modestie en enlevant le prépuce devant un autre : la nudité pour les Araweté est donc l'absence du ruban féminin ou du cordon pénien.
Le ruban est un objet à forte connotation sexuelle, comme l'aray. L'arc n'est pas moins marqué sous cet aspect. Nous avons déjà mentionné que sa fabrication impose l'abstinence sexuelle de l'homme, comme pour souligner la nature phallique de l'objet. Par ailleurs, le mot "arc", irapã (qui signifie aujourd'hui "arme" en général : arc, fusil de chasse, revolver), désigne également les organes sexuels masculins et féminins - chaque sexe a ses "armes", le pénis et le vagin. Il est donc intéressant de noter que les trois objets araweté les plus élaborés, d'un point de vue technique et symbolique, font référence à la sexualité humaine.
La danse opirahë
C’est leur seule danse pratiquée. Une masse compacte d’hommes sont disposés en ligne qui se déplace lentement en cercles dans le sens des aiguilles d’une montre, tout en chantant.
Le chanteur (maracay) se trouve dans la ligne du milieu, il joue du hochet et donne le rythme. Il chante et chacun répète ses paroles à l’unisson.
Cette danse est effectuée par simple dispersion par un groupe de jeunes ou elle fait parties des danses nocturnes effectuées lors de la préparation du cauim. C’est aussi une façon de commémorer la mort d’un jaguar ou d’un ennemi.
L’opirahë est une danse de guerre. Tous les participants portent leurs armes ou au moins une flèche contre la poitrine.
Les chants de l’opirahë sont des « musiques de l’ennemi », ils parlent de combat. Le paradigme du chanteur est la guerre.
Les noms
Chaque individu reçoit un nom après sa naissance. Il le portera jusqu’à la naissance de son premier enfant. Cette règle est obligatoire pour les femmes. Les hommes peuvent être appelés X-pihã = compagnon de X (nom de l’épouse) dès leur mariage
Le premier enfant est nommé plus rapidement que les suivants aucune cérémonie n’a lieu pour la nomination du nouveau-né comme cela se fait chez les autres indigènes une seule règle est de mise pour nommer l’enfant, il ne peut y avoir deux personnes vivants portant le même nom le nom doit être nouveau ou être celui d’une personne décédée.
Pour compléter cet article sur les Araweté, plusieurs traductions du site Povos indigenas no Brasil :
Un reportage photo chez les Araweté (La rivière c'est la vie)
source https://pib.socioambiental.org/es/Povo:Arawet%C3%A9
Images de ce peuple :
Imagens > Povos Indígenas no Brasil
Antonio Luís Lisbôa Dutra, o Mano Velho, atendente de enfermagem do Posto Indígena Ipixuna desde 76, e o menino Maekãyi, durante epidemia de gripe. Foto: Eduardo Viveiros de Castro, 1982. Chefe...