Je souffre d’une allergie au froid. Voici mon quotidien et celui de mes proches

Publié le 25 Octobre 2019

Il y a 3 ans j’ai commencé à me rendre compte que j’avais des démangeaisons sur la peau (les mains, le visage) quand je sortais en hiver et qu’il faisait froid ou qu’il y avait du vent.

J’ai commencé à me renseigner sur ce que cela pouvait être et j’ai découvert que l’allergie au froid ou urticaire au froid, oui, ça existait !!

Ce qui a bien fait rire ma famille.

Peu à peu l’allergie semblait évoluer, étant protégée du froid et ne devant plus travailler comme autrefois à un poste froid ou même très froid en cuisine, ne devant pas rester dehors, je n’étais pas trop souvent confrontée à des crises de gratouillis.

Plusieurs mois s’écoulent, les beaux jours arrivent et je me rends compte qu’après les repas j’ai une sensation de froid dans le ventre qui persiste pendant des heures, puis une sensation de picotement sur les lèvres et dans la bouche.

Je mangeais des repas normaux comprenant des produits froids et même encore de la glace à ce moment-là.

Mais plus pour longtemps.

Les symptômes sur ma santé étaient là bien avant que je ne me rende compte de l’urticaire sur ma peau due au froid.

En effet cela faisait plusieurs années que je souffrais de différents malaises non évocateurs pour la médecine de troubles particuliers.

Je suis une ancienne anorexique et je souffre comme c’est le cas chez toutes les personnes qui ont subi des amaigrissements rapides (y compris chez des personnes ayant des problèmes d’obésité) d’une hypersensibilité au chaud et au froid. C’est selon les médecins une particularité que l’on garde à vie et qui nous enquiquine assez régulièrement.

J’avais donc une petite santé avec des malaises fréquents, des essoufflements intermittents, des chutes de tension soudaines et inexpliquées, des crises d’hypoglycémie etc….

Tous ces symptômes décrits se sont accélérés et cumulés alors que je découvrais que le fait de consommer des produits froids me posait des problèmes.

Petit à petit je cessais de consommer du surgelé, puis du réfrigéré, puis arriva le moment où les aliments à température ambiante me posèrent aussi problème.

J’avais ce que j’ai appelé des œdèmes de la gorge ou de la glotte, un mot qui m’a été dit par un urgentiste un jour où j’ai eu un malaise important qui m’a fait perdre pied.

J’avais déjà fait des examens en laboratoire pour déterminer si c’était une allergie au froid mais ces examens de sang ne donnent rien. J’avais eu droit aussi à la batterie de tests allergiques en allergologie mais rien ne semblait poser problème.

Un jour j’ai eu un malaise plus important alors que j’avais les mains sous l’eau froide du robinet…..tous les symptômes se sont enchaînés rapidement et j’ai compris que je faisais un début de choc anaphylactique par le contact avec l’eau froide. J’ai donc cessé tout contact avec l’eau froide.

Depuis des années, tout ceci évoluait tranquillement et je continuais de vivre en étant en danger sans le savoir, mon quotidien de femme au foyer me faisant toucher de l’eau et être en contact avec du froid régulièrement.

Une fois ceci résolu la seule solution de sagesse était d’éviter l’allergène.

Ce qui peut sembler ardu car ce n’est pas un allergène venant d’un kiwi ou d’une cacahuète mais quand même cela concerne tout un mode de vie.

Le froid de l’extérieur, j’ai pu l’éviter…

L’eau froide à l’intérieur, j’ai pu l’éviter….

Le vent, l’air, j’ai pu les éviter…..

Les clims et les airs en boîte, il faut aussi les éviter….

Ce qui implique dans un mode de vie : plus de sortie à l’extérieur à moins d’avoir sur la bouche une ou deux écharpes, cela implique, vivre à une température d’au moins 21 degrés en moyenne, cela implique plus de vie sociale, une vie familiale altérée, cela implique un changement complet des soins du corps (dentifrice solide, shampoing solide, éviter les douches, plus de produits chimiques ni couleurs sur les cheveux, ni crème de soin ), cela implique, plus de courses dans les rayons froids, de la prudence en ouvrant les volets l’hiver , cela implique des changements dans l’entretien de la maison, de la façon de préparer ses repas (je dois faire tremper les légumes dans de l’eau chaude avant de les éplucher, je dois sortir les produits du frigo et du congélateur avec des gants en cuir)…..

La forme que j’ai développée, qui est une forme interne est très rare, si l’on veut bien accepter qu’elle existe, et si l’on veut bien comprendre que l’allergie au froid en soit est également très rare (il parait qu’elle touche une personne sur 2000 selon les dernières données que j’ai lues).

A partir du moment où j’ai dû m’alimenter uniquement de produits chauds voire très chauds, tout mon régime a été chamboulé et j’ai maigri très vite (15 kilos en 3 mois). Pour une personne déjà fragilisée par des troubles alimentaires anciens, c’est assez dramatique.

Il a fallu que j’accepte ce qui m’arrive et que je me renforce mentalement parlant pour ne pas faire subir à mes proches un effondrement moral et des plaintes permanentes. Il fallait que je me renforce pour moi-même également et que je fasse de ce handicap une force, une expérience de vie unique qui débouche sur une vaste compréhension de ce qu’est, non pas un mode de vie, mais une existence.

Un an a passé dans ces conditions de plus en plus limites, avec la fatigue, l’épuisement devrais-je dire, les rendez-vous chez différents médecins qui n’apportent comme solution que des solutions détournées liées chaque fois à la prise de médicaments à base de cortisone et de médicaments toujours bourrés d’effets indésirables.

Parfois j’ai essayé des traitements mais toujours des complications sont survenues.

Il faut dire que je ne suis pas du tout adepte des traitements allopathiques, surtout quand ils se basent sur la cortisone.

Je ne prends que des traitements homéopathiques, de phytothérapie et des oligo-éléments.

Cet été, j’ai profité d’une température d’ambiance agréable (en dehors de la canicule qui a été très éprouvante), pour tenter de descendre peu à peu la température liquide de mes aliments. Je sentais une ouverture possible.

Je suis passée de 48° à 26 ° (soit presque de l’eau à température ambiante en période estivale), ceci m’a pris 2 mois. Et cela a pu me permettre de consommer à nouveau des aliments plus solides.

Quand les 1ers froids sont arrivés, je ne m’y étais pas préparée. Je vivais sur mon petit nuage estival comme s’il ne devrait jamais partir ce nuage-là.

Je ne savais pas non plus si mes améliorations étaient acquises ou non.

Cela m’a un peu perturbée quand j’ai soudain envisagé la possibilité d’une régression.

Je commençais à peine à goûter le plaisir de recommencer à croquer et celui de boire de l’eau, peut-être tiède pour l’ensemble des gens, mais froide pour moi.

Et en quelques jours de froid même pas très froid, mon organisme a commencé à se révolter et à rejeter tous mes petits acquis.

Des oedèmes sont revenus dans ma gorge soudainement après les repas de choses qui la veille passaient bien.

Un symptôme d’allergie orale est arrivé d’un seul coup quand je buvais de l’eau à température ambiante et il a fallu que je cesse. En recommençant à boire chaud, tout est redevenu normal.

J’ai quand même pu conserver un repas chaud solide le midi et le soir  mais celui-ci se résume à de la purée.

C’est tout de même mieux que de la soupe, mon quotidien depuis un an. Même si je me faisais des soupes-repas complet, il y a quand un même tout un pan alimentaire qui a sauté de mon régime.

Je sens que le petit kilo que je venais de prendre s’estompe rapidement et que les chutes de tension reprennent ainsi que la fatigue.

J’essaie de lire les messages de mon corps et j’ai du potentiel pour cela.

J’essaie de comprendre ce qu’il se passe en moi, avec mes proches, on analyse à notre façon avec les données qui sont les nôtres et le ressenti. On est devenus les rois du système D à défaut de rencontrer qui que ce soit qui s’en inquiète.

Au vu des améliorations que j’ai pu obtenir en ambiance chaude, je me rends compte que j’en suis capable et que mon corps a besoin d’un équilibre de compensation pour pouvoir exister encore, ce qui n’est pas permis en période froide.

Mon corps semble ressentir, c’est difficile à expliquer, les variations de température entre l’intérieur et l’extérieur.

C’est comme si j’avais une allergie du baromètre.

Je pense depuis le début que j’avais une hypersensibilité depuis plusieurs années, liée à mes problèmes de santé antérieurs, liés aux expositions au froid que j’ai connues dans ma vie, dehors et en travaillant dans un poste au froid, mais je crois aussi que je fais partie des premières personnes à développer des symptômes d’allergie liées au dérèglement climatique.

Je me considère en rigolant comme une porteuse du message de la Terre-Mère, je suis solidaire d’elle-même et sœur de l’ours blanc ou du hérisson déboussolé.

Je fais vivre à ma famille des moments sombres et d’inquiétude, je suis devenue très dépendante, ne pouvant survivre que parce qu’on fait des choses pour moi et à ma place.

Je ne me plains pas et j’accepte ma condition, je suis même reconnaissante à la terre-mère de me permettre de vivre ou plutôt de survivre encore et de pouvoir faire des choses qui me plaisent en m’adaptant à mon mode de vie actuel.

Je ne regarde pas ce que je n’ai plus mais ce que j’ai encore.

Je remercie la terre-mère de m’avoir choisie moi et non un de mes enfants ou petits-enfants pour faire passer ce message du froid.

L’allergie au froid dans la forme que je développe est comme une allergie à la vie, elle remet tout en question mais moi, j’aime la vie. Je l’ai assez refusée autrefois pour l’accepter maintenant telle qu’elle est.

Je veux m’en sortir avec mes méthodes naturelles, en tirer tous les enseignements, garder mes forces pour continuer à militer comme je peux le faire de mon PC pour les peuples originaires, les oiseaux, la planète, pour les migrants et les futurs déplacés climatiques, pour une meilleure santé naturelle pour tous, pour que la beauté règne enfin sur ce monde, à l’extérieur et à l’intérieur des gens. Qu’ils se sentent mieux en sachant pourquoi ils vont mal.

Je ne me décide pas à raconter ceci maintenant pour que l’on me plaigne, je ne suis pas à plaindre, je le fais pour laisser un témoignage écrit de ce que je vis.

Parce que cette maladie de « l’oiseau rare », j’ai au fond de moi le sentiment qu’elle va en toucher d’autres très vite.

Ce que je redoute.

Et j’aimerais me planter en disant cela.

Mais si jamais une autre victime de la maladie de l’oiseau rare venait à poser les yeux sur ce témoignage, qu’elle ne ses sente pas seule…….

Je n’ai pas de solution à donner, juste une feuille de route que je suis en train d’écrire jour après jour.

Je suis sur un chemin qui mène à la guérison, je ne sais quand mais seul compte le moment présent, le pas que je fais ici et maintenant.

Carole Radureau

PC : je n'ai volontairement pas donné de détails des recherches et des spécialistes que j'ai consulté, cela n'a pas d'importance. Il y a peu de réponses en fait comme dans le cas d'autres allergies : éviter l'allergène, prendre des antihistaminiques et avoir sur soit une seringue d'adrénaline sont ces solutions apportées par la médecine allopathique. Ils ne conviennent pas à tout le monde, on peut aussi rechercher des solutions pour vivre mieux son état et ça c'est de la débrouille.

Rédigé par caroleone

Publié dans #Réflexions, #Santé, #Témoignage, #PACHAMAMA, #Allergie au froid

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