Brésil – Le peuple Kaxixó
Publié le 12 Octobre 2019
Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état de Minas Gerais, qui a été reconnu officiellement comme peuple autochtone en décembre 2001 par la Funai après 15 ans de lutte pour obtenir cette reconnaissance.
Leur grand combat actuellement se concentre sur les terres traditionnelles et sur le renforcement culturel qui est fortement souhaité.
Population : 301 personnes (2014)
Au cours des deux dernières décennies du 20e siècle, un nouveau phénomène a marqué l’histoire du peuple qui a commencer à se réorganiser en communautés et à revendiquer ses droits autochtones.
Ils font partie des groupes qui ont perdu une grande partie de leur culture traditionnelle, leur langue, leur mode de vie tribal mais ils ont pu préserver une identité ethnique en pensant qu’ils n’avaient jamais cessé d’être des indigènes.
Localisation
Terre Indigène Kaxixó, 5411 hectares, 227 personnes, identifiée et approuvée par la Funai mais sujet à contestation.
Villes : Martinho Campos et Pompeu.
Capão do Zezinho est la principale concentration du groupe, située dans la municipalité de Martinho Campos sur la rive gauche du Pará dans la région de Minas Gerais. Il y a de nombreux arbres fruitiers et un petit village de maisons en briques avec l’eau courante et l’électricité. Au centre se trouve un temple catholique et à côté la maison rituelle et une salle de fête, toutes recouvertes d’herbes sèches et sans murs. La première est destinée aux danses et messes traditionnelles, la seconde est un bâtiment qui sert d’école.
le village de Capão do Zezinho
Dans les environs de Capão do Zezinho se trouvent 3 autres villages appartenant aux familles Kaxixó : Criciúma, Pindaíba, Fundihos. 16 familles (63 personnes) sont impliquées dans la lutte pour la reconnaissance ethnique officielle mais le chef Kaxixó a déclaré en 2002 que le groupe entier dispersé dans la région comptait 356 personnes. Selon une enquête de la Funasa réalisée en 2006, il y aurait 256 membres.
Cacique Djalma (décédé en 2011) avec une urne funéraire infantile trouvée dans la région
Maison des rituels
Religion, croyances
Ils se considèrent comme catholiques, une religion qui leur a été imposée en les obligeant à abandonner leur religion traditionnel et leur langue, y compris même le nom de la tribu au moment où ils étaient dirigés par la capitaine Ignatius. Mais ils accomplissaient leurs rituels en secret.
La fête principale a lieu le 4 octobre, le jour de la saint François d’Assise, au cours de laquelle les gens de la région et des proches se rassemblent, prient, partagent de la nourriture et des boissons. Il y a des danses et de la musique dans le style régional.
Un groupe de Kaxixó vénère une grotte de la région nommés Nossa Senhora de Lapa, de grandes images catholiques y sont disposées et ils y font des messes et des prières.
Dans leur cosmovision il y a 2 entités centrales, une qui a les qualités d’un dieu, Jacy et l’autre associé au diable, Angüera. Ce sont deux désignations des peuples Tupi, Jacy est le nom donné à la Lune (divinité liés au frère jumeau Soleil) et Angüera est un esprit généralement lié aux morts et à l’animalité représentant un danger pour les vivants.
Il y a une troisième classe d’entités présentes dans leur cosmovision, les Caboclos d’Agua, des êtres fantastiques réfugiés dans les eaux du Pará. Ce seraient des hommes de petite taille , au corps couvert de poils et aux bras très forts. Ils nageraient comme des poissons et ne se manifesteraient qu’à quelques personnes. Ils seraient aussi dotés d’un langage ou d’une parole spécifique.
Les Kaxixó se considèrent comme les descendants de ces êtres.
Maison pour réaliser les rituels. Foto: Cácio Silva, 2003.
Organisation sociale
Le cacique ou chef est élu démocratiquement, il a la responsabilité de représenter le peuple dans les contacts extérieurs, de diriger les réunions et de prendre des décisions. C’est après leur regroupement et la reconnaissance en tant que tribu qu’ils ont dû s’organiser en leadersphip. Le vice cacique a la responsabilité de répondre du chef en son absence, de l’assister dans toutes ses actions.
Il existe également un conseil, des hommes et des femmes chargés de peser sur les décisions à prendre, de l’articulation politique interne et externe.
Subsistance
Ils gagnent leur vie en travaillant dans des fermes comme gardiens de bétail ou agriculteurs, car leurs terres sont insuffisantes actuellement pour leur permettre de vivre en autosubsistance.
Certains malgré tout pratiquent l’agriculture familiale et produisent des haricots, du riz, du maïs, du coton, du manioc, de l’igname , des arachides et élèvent des poulets et des porcs.
Certaines familles pratiquent la pêche dans le fleuve Pará comme principale source de subsistance mais ils ont peu d’équipement, pas de réfrigérateur pour conserver le poisson pour la vente sur le marché régional.
L’artisanat est une autre source de revenus, avec la fabrication de pièces d’argile, de petits pots décorés avec des plumes.
Pour en savoir plus sur l'histoire de ce peuple, cet article en français : http://www.alterinfos.org/spip.php?article6146
Source : pib.socioambiental.org