Les représentants des peuples indigènes dévoilent des propositions et des engagements pour l'action climatique au Sommet de New York
Publié le 26 Septembre 2019
Le lundi 23 septembre, le Sommet Action Climat a débuté à New York (États-Unis). Dans ce cadre, le Forum International des Peuples Autochtones sur les Changements Climatiques (IIPFCC) a préparé une déclaration dans laquelle il exprime une série d'engagements et une liste de demandes aux autorités au niveau mondial. Ces engagements présentés par les peuples autochtones ont été élaborés en réponse à l'appel à propositions du Secrétaire général des Nations Unies pour une action climatique.
Tuntiak Katan, du peuple Shuar de l'Équateur, vice-président de la COICA, a fait connaître ces engagements lors de son discours prononcé hier, lundi 23 septembre, lors du Sommet d'action sur le climat, au nom des peuples autochtones, décrivant ces trois engagements :
"1) Diriger la mise en œuvre de plans holistiques pour protéger la diversité bioculturelle, en assurant l'inclusion des plus marginalisés ;
2) Élaborer 3 actions pour garantir les droits des peuples autochtones aux terres, territoires et ressources, à l'autodétermination et au consentement libre, préalable et éclairé (CLIP) ;
et 3) Accès au développement des énergies renouvelables, conformément à notre autodétermination et CLIP.
"Depuis des décennies, les peuples autochtones soulèvent des préoccupations au sujet de l'environnement, du climat et de nos droits uniques, mais en vain ", a dit Katan.
Il a ajouté que les actions proposées par les peuples autochtones reflètent la relation réciproque qu'ils entretiennent avec leurs terres, territoires et ressources et " notre responsabilité de les protéger pour les générations à venir."
Le document d'engagement rappelle que les peuples autochtones représentent plus de 400 millions de personnes dans le monde et protègent 80 % de la biodiversité mondiale. Par conséquent, ils s'engagent à travailler avec tous les partenaires pour lutter contre les changements climatiques dans le cadre d'une approche fondée sur les droits de l'homme.
1. Diriger la mise en œuvre de plans holistiques pour protéger notre diversité bioculturelle, en assurant l'inclusion, en particulier des secteurs marginalisés, par les deux actions suivantes :
a. D'ici 2020, élaborer des plans de transformation à long terme assortis d'indicateurs précis pour la gestion durable des terres, des territoires et des ressources de nos divers écosystèmes, en assurant notre participation pleine et entière aux processus décisionnels liés à l'action climatique, à la protection environnementale et au développement durable. Les plans comporteront des objectifs et des repères spécifiques pour la surveillance à réaliser d'ici 2030 conformément à la SDD et aux objectifs de 2050 sur la protection et la restauration de nos forêts et de la diversité bioculturelle ;
b. Les plans seront fondés sur un ensemble d'objectifs et de repères à atteindre d'ici 2030 conformément à la SDD et aux objectifs de 2050 sur la protection et la restauration de nos forêts et la diversité bioculturelle ;
c. Les plans seront fondés sur un ensemble d'objectifs à atteindre d'ici 2030 conformément à la SDD et à l'Objectif 2050 sur la protection et la restauration de nos forêts et la biodiversité ;
d. En 2020, élaborer des directives préliminaires spécifiques pour les peuples autochtones afin d'améliorer les contributions cibles nationales pour assurer une participation pleine et effective, la prise en compte, la reconnaissance et la promotion des peuples autochtones à tous les niveaux, et une approche fondée sur les droits pour réduire les émissions de 45% d'ici 2030 et atteindre le niveau zéro (zéro) d'ici 2050, avec des réponses efficaces pour l'adaptation et l'atténuation et des ambitions climatiques accrues.
2- Développer des actions pour garantir nos droits aux terres, territoires et ressources, à l'autodétermination et au consentement libre, préalable et éclairé (CLIP)[entre autres, la Déclaration des Nations Unies] à travers les deux actions suivantes :
a. Travailler avec les Etats pour renforcer la reconnaissance et l'application légales de nos droits, en particulier aux terres, territoires et ressources, dans la planification, la gestion et la gouvernance de l'utilisation durable des terres pour prévenir des conflits. Cela garantira l'exercice de nos droits sociaux, culturels, économiques et environnementaux et sauvegardera ces droits pour les stratégies d'adaptation au changement climatique et d'atténuation à long terme, ainsi que pour les plans de réduction des risques de catastrophes d'ici 2025 ;
et b. Travailler avec les États, le secteur privé, les institutions financières et d'investissement et les autres acteurs concernés pour élaborer des politiques, des programmes, des règlements et des mesures incitatives qui reconnaissent, respectent et protègent les droits des peuples autochtones, y compris notre droit au consentement préalable, libre et éclairé (CLIP) pour toute action touchant nos terres, territoires ou ressources entre 2020 et 2025.
c. Mettre en œuvre et promouvoir une approche fondée sur les droits ainsi que l'accès et la mise en œuvre d'un développement des énergies renouvelables pour une transition juste et respectueuse de notre droit à l'autodétermination et du CLIP à travers les trois actions suivantes :
3- Accroître les partenariats et élargir leur application pour un approvisionnement énergétique adéquat afin de permettre et d'accélérer la transition vers des communautés autochtones résilientes, en assurant l'accès à l'énergie renouvelable pour au moins 50 millions d'autochtones d'ici 2030 et 200 millions d'ici 2050, afin de contribuer à l'atténuation des changements climatiques et à l'adaptation, et soutenir nos moyens de subsistance durables, le développement économique équitable et la lutte contre la pauvreté et la faim, entre autres choses.
a- Élaborer des solutions novatrices et adaptables fondées sur le partage et la valorisation de nos systèmes de savoirs traditionnels et le renforcement de notre résilience aux changements climatiques d'ici 2030 ;
b. Travailler avec les États et d'autres partenaires, afin de mettre fortement l'accent sur l'équité, la justice sociale, l'égalité des sexes et la participation des jeunes à toutes les actions visant une transition juste, afin de renforcer notre durabilité et la protection de nos identités et de nos dignités, en prêtant particulièrement attention au rôle des producteurs indigènes de denrées traditionnelles, des détenteurs des connaissances, ainsi que des peuples autochtones vivant avec un handicap d'ici 2030 et 2050 ;
Ces actions auront les impacts suivants :
- Protéger davantage de terres, de ressources et de territoires autochtones, en contribuant à la diversité bioculturelle, à la séquestration du carbone et à la réduction des émissions de carbone.
- Protéger les modes de vie traditionnels des peuples autochtones, la souveraineté alimentaire et hydrique et la transmission culturelle.
- Soutenir les peuples autochtones résilients.
- Produire des solutions climatiques efficaces en utilisant les systèmes de connaissances des peuples autochtones avec des connaissances scientifiques.
Ce qu'il faut :
- Application intégrale et effective de la Déclaration des Nations Unies, participation et contribution des peuples autochtones à l'élaboration et au renforcement des contributions nationales et à d'autres mesures climatiques.
- Engagement mondial ferme à maintenir le réchauffement de la planète en deçà de 1,5°C.
- Appui financier à la mise en œuvre du Plan d'action climatique des peuples autochtones.
- Appui indépendant aux réunions mondiales, régionales et nationales des peuples autochtones.
- Accès à des informations pertinentes et ventilées.
Le document souligne que depuis des temps immémoriaux, les peuples autochtones ont été des chefs de file en matière d'adaptation, d'atténuation et de vie réciproque avec leurs terres, territoires et ressources, y compris les océans et les eaux. Cependant, la dégradation continue des terres, des territoires, des ressources et de la bioculturalité des peuples autochtones en raison du développement imposé cause et aggrave les impacts des changements climatiques tout en réduisant notre capacité d'adaptation et en créant une fausse dépendance vis-à-vis de l'extraction des combustibles fossiles. "Sur la base de nos systèmes de connaissances, de nos pratiques durables et de nos droits, nous continuons à préserver nos divers écosystèmes (forêts, savanes, terres, océans, eaux, diversité bioculturelle et biodiversité). Ainsi, nous gérons entre 80 % de la biodiversité mondiale et au moins 22 % du carbone forestier, alors que nous ne représentons que 5 % de la population mondiale."
Le rapport spécial du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) sur les terres souligne le rôle crucial des peuples autochtones et de leurs systèmes de savoirs traditionnels pour contribuer à la réalisation des objectifs de l'Accord de Paris. Si nous continuons à soutenir nos droits sur les terres, les territoires et les ressources, nous pouvons augmenter la quantité de carbone séquestrée de 100 à 625 tC/ha, développer les agro-écosystèmes pour une production alimentaire durable et rétablir l'harmonie avec la nature et toutes les formes de vie. De toute évidence, nous sommes dans une position unique pour diriger un changement transformationnel face à une urgence climatique.
En outre, l'accès à l'énergie renouvelable qui contribue aux mesures d'atténuation du changement climatique et soutient les moyens de subsistance des peuples autochtones doit être un élément crucial des solutions aux changements climatiques. Actuellement, plus de 50 % des populations autochtones rurales n'ont pas accès à l'énergie, alors que ces communautés sont touchées de manière disproportionnée par les effets négatifs de l'expansion des projets énergétiques. Le Partenariat pour le Droit à l'Energie (REP) avec les peuples autochtones vise à promouvoir une approche du développement des énergies renouvelables fondée sur les droits de l'homme et à faciliter l'accès de millions de peuples autochtones aux énergies renouvelables.
Conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (Déclaration des Nations Unies), à la Convention 169 de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) et aux autres mécanismes internationaux relatifs aux droits de l'homme, les peuples autochtones soulignent l'importance d'une approche fondée sur les droits dans toutes les actions liées au climat et s'engagent à travailler avec tous les partenaires, notamment les États, les donateurs et les organisations de la société civile, pour faire avancer les initiatives visant à promouvoir les capacités des peuples autochtones en matière d'exercice de responsabilités sur les problèmes climatiques.
Traduction carolita d'un article paru sur le site de la FAPI le 24 septembre 2019
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El lunes 23 de septiembre se dio inicio a la Cumbre de Acción Climática, en Nueva York (Estados Unidos). En ese marco, el Foro Internacional de Pueblos Indígenas sobre Cambio Climático (IIPFCC)...
http://www.fapi.org.py/el-foro-internacional-de-pueblos-indigenas-sobre-cambio-climatico-iipfcc/