Colombie/Peuple Nasa - Cette grande douleur ne peut pas être une statistique de plus (massacre d'El Amparo)
Publié le 3 Septembre 2019
La triste nouvelle du massacre perpétré dans la municipalité d'El Amparo dans le corregimiento de Betulia, municipalité de Suárez (Cauca) avec la mort de Karina García Sierra - candidate à la mairie, Otilia garcía - mère de la candidate, Yeison Obando - candidat au conseil , Lavedis Ramos - Accompagnant de la vereda Alto Rico, Aide Trochez- représentant la mesa des victimes, appartenant à notre communauté, Wilson Carvajal Gomez, Claudia Patricia Loaiza Guerrero, 28 ans, Stephany Catalina Montero Montealegre, Hervin Cruz Campo, et 3 autres décès dans le territoire de Corinto les jours précédents.
Les événements ont eu lieu dans le secteur de Betulia, où vers 20h00, il y a eu un énorme tir qui dura une demi-heure, suivi d'un grand incendie qui illumina toute la colline. Selon les dires ces actions ont eu lieu simulant un combat, sans doute que les coupables étaient les dissidents des FARC de la Colonne Jaime Martinez commandée par Alias "Mayinbu", dans les dernières semaines, la candidate avait déjà été menacée, lors d'une visite dans laquelle elle a été empêchée de placer la propagande pour sa campagne politique sur le territoire, un fait que la victime avait déjà dénoncé il y a des jours dans une vidéo.
Ce fait s'inscrit dans un contexte d'après accord, qui paradoxalement a exacerbé le conflit, grâce au fait que le gouvernement n'a pas compris que la paix ne consiste pas seulement à désarmer un groupe, mais à la construire à partir de chacune des communautés, sur la base du renforcement du gouvernement lui-même, des initiatives productives, et des autres alternatives de vie.
Nous rejetons profondément cet acte et sommes solidaires des familles des victimes, réaffirmant notre rejet catégorique de tout acteur armé, légal ou illégal sur le territoire. Ce fait s'ajoute au recrutement forcé, que nous dénonçons comme étant déjà une réalité avec le harcèlement constant tout autour de la zone nord du Cauca.
Face à ce problème, nous avons déjà partagé un communiqué de rejet de la colonne Dagoberto Ramos, et Jaime Martínez, des supposés ex FARC, commandé par le pseudo "mayinbú", dans lequel nous affirmons notre position politique de rejet de leurs actes délinquants, et nous nions tout lien tel que celui du journal hypocrite El Tiempo présentant notre grande minga sociale comme une infiltration, sachant que leur seule orientation vient de la communauté et des autorités ancestrales indigènes. C'est pourquoi nous soupçonnons que des arguments suspects sont utilisés pour continuer à stigmatiser notre organisation.
Face à cela, nous poursuivrons nos actions de contrôle territorial, en cherchant un moyen d'arrêter le fleuve de sang, et nous appelons toute la communauté internationale à être vigilante et à collaborer. Nous appelons le Ministère public et les organisations de défense des droits de l'homme aux niveaux national et international à rendre visible notre processus de lutte organisationnelle, politique et sociale pacifique, ainsi qu'à être attentifs au plan d'extermination contre notre peuple Nasa du nord du Cauca et d'autres secteurs sociaux de la Colombie.
Comptez sur nous pour la paix, jamais pour la guerre.
traduction carolita d'un article paru sur le site Nasa acin le 2 septembre 2019
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Este gran dolor no puede ser una estadística más - Çxhab Wala Kiwe
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