Colombie - L'ASCATIDAR et l'ASOCATA dénoncent et condamnent le meurtre de la cacique indigène du peuple Makaguan à Tame, Arauca
Publié le 6 Septembre 2019
Le mouvement indigène du département d'Arauca, organisé au sein de l'Association des Capitaines et Autorités Traditionnelles d'Arauca ASOCATA et de l'Association des Conseils Indigènes et Autorités Traditionnelles du Département d'Arauca ASCATIDAR, nous faisons connaître à la Personnalité juridique Municipale, au Bureau du Procureur Général de la Nation, au Bureau du Procureur de la République d'Arauca, à la Cour constitutionnelle, à la Commission Nationale Indigène de Colombie, l'ONIC et aux organisations défendant les droits humains en Colombie et Amérique latine, à l'opinion publique :
1. Nous condamnons et répudions fermement l'assassinat odieux et lâche de notre compañera, cacique et leader indigène Makaguan, Magdalena Cucubana, qui a eu lieu aux premières heures du 3 septembre 2019, dans le quartier 20 de Julio de la municipalité de Tame.
2. Cet acte criminel qui se réfère aujourd'hui aux peuples autochtones du département de l'Arauca est un exemple clair d'une politique d'extermination envers nos leaders et nos peuples ancestraux, dans laquelle ils nous permettent de prévoir le racisme, la haine et les abus, car ils ont tué une femme de 70 ans par égorgement et elle a presque été décapitée.
3. Pour les peuples autochtones de ce pays, depuis 1942 jusqu'à aujourd'hui, la nuit horrible n'a pas cessé parce que nous avons été victimes du conflit armé et pourtant nous avons dit à l'État colombien de compter sur nous pour la paix, jamais pour la guerre.
4. Nous sommes une culture de paix, mais nous sommes tués, ce qui aggrave le génocide et l'ethnocide dans toute la géographie colombienne.
5. Parmi les 34 peuples menacés d'extermination physique et culturelle, le peuple Makaguan, dont notre cacique faisait partie, est au centre des préoccupations de la Cour constitutionnelle et il est regrettable de savoir aujourd'hui que nos dirigeants, chefs et autorités traditionnelles font l'objet de menaces, persécutions, stigmatisations et assassinats chaque jour et ne trouvent aucune mesure de protection pour sauver leur vie.
6. Nous exigeons que le bureau du procureur général enquête et clarifie cet acte criminel avec les auteurs intellectuels et matériels afin qu'ils puissent être poursuivis avec tout le poids et la rigueur de la loi.
7. Nous exigeons que le gouvernement du Président Duque se conforme à la mise en œuvre du plan de sauvegarde des peuples autochtones du département d'Arauca.
8. En raison de ce triste et douloureux fait, les associations ASCATIDAR et ASOCATA ont déclaré le 4 septembre 2019 comme jour de deuil départemental et ont cessé toute activité culturelle, sociale et de gestion.
"NOUS EXIGEONS LE RESPECT DE LA VIE DE NOS CHEFS, CACIQUES ET AUTORITÉS TRADITIONNELLES".
"COMPTEZ SUR NOUS POUR LA PAIX, JAMAIS POUR LA GUERRE"
"LES PEUPLES QUI NE SE BATTENT PAS ONT TENDANCE À DISPARAÎTRE."
"UNITÉ, AUTONOMIE, CULTURE ET SERVICE"
traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de l'ONIC le 3 septembre 2019