Lancement de la rencontre internationale sur la communication indigène

Publié le 28 Août 2019

Servindi, le 27 août 2019 - La Rencontre Internationale sur la Communication Indigène (EICI 2019) est officiellement lancée. Cet événement réunira des communicateurs autochtones d'Amérique latine et des Caraïbes afin d'évaluer les obstacles et les défis liés au droit à la communication de leurs peuples autochtones. 

L'annonce a eu lieu au milieu d'une conférence de presse tenue le lundi 26 août et simultanément à Lima, Cusco et Puno.

L'EICI se tiendra du 10 au 12 octobre à Cusco et devrait accueillir de 300 à 400 participants de pays tels que les États-Unis, le Mexique, Cuba, le Guatemala, le Nicaragua, l'Équateur, la Colombie, le Venezuela, la Bolivie, le Chili, l'Argentine et le Pérou.

A Lima, la conférence comptera avec la participation de Julio Quispe, représentant du Réseau des Communicateurs Indigènes du Pérou (REDCIP) ; Melva Jhirely Diaz Oliva, secrétaire nationale de REDCIP ; Jorge Agurto, directeur des Services en Communication Interculturelle de Servindi et María del Pilar Sáenz, directrice des projets de la Fondation Friedrich Ebert.

Le droit à la communication, condition de base du renforcement des langues autochtones


Un autre des objectifs de l'EICI est de réclamer un quota de fréquences pour ses propres médias communautaires, une condition de base pour le renforcement des langues autochtones.

"Pour qu'il y ait démocratie, pour qu'il y ait participation des peuples autochtones, il faut que les médias communautaires les informent de ce qui se passe dans leur propre langue (...) les recommandations faites par la Cour Interaméricaine des Droits de l'Homme en matière de communication doivent être respectées ", a déclaré Jorge Agurto, directeur des Services en Communication Interculturelle de Servindi.

"Les médias doivent être inclusifs et pour cela, on a besoin de politiques appropriées. " 

"Le principal obstacle est l'absence d'une répartition équitable du spectre radioélectrique parce que dans nos pays, il y a une forte concentration des médias", a déclaré M. Agurto.

"Il n'y a pas d'espace pour les citoyens, et en particulier pour la population autochtone, pour accéder aux fréquences et exercer leur droit à la communication, que ce soit par le biais de leurs propres médias, publics ou même privés. Cela affecte non seulement la participation démocratique, mais aussi le droit de protéger la diversité culturelle ", a-t-il ajouté.

Agurto a dit que l'Internet n'a pas encore résolu ces problèmes "parce qu'il y a des endroits où il n'est pas encore arrivé, même en Amazonie péruvienne, il y a des zones où il n'y a toujours pas de couverture téléphonique mobile et les gens doivent parfois marcher plusieurs heures pour saisir un petit signal."

Le spécialiste de la communication autochtone a affirmé que l'espace radioélectrique est "patrimoine de l'humanité et pas seulement propriété de l'État", c'est pourquoi il a préconisé une réglementation selon "les critères et les normes définis par le système interaméricain des droits humains".

En ce sens, il a mis en exergue la loi organique de communication de l'Équateur ainsi que celle de la Bolivie, "où 33 % du spectre radioélectrique est attribué aux médias communautaires".

Il a également donné l'exemple de la Colombie, où il existe actuellement un grand nombre de médias communautaires.

"En Colombie, il existe un très fort mouvement des médias communautaires. Il y en a plus de 600 qui profitent d'une législation favorable et d'un coup de pouce de la part des citoyens", a déclaré M. Agurto.

"Au Pérou, il y a aussi des médias communautaires, mais ils sont illégaux parce qu'ils opèrent sans licence et parfois clandestinement, ce qui les expose à la saisie de leur matériel ", a-t-il dit.

Il a également souligné que les expériences varient d'un pays à l'autre et s'est dit préoccupé par la situation au Mexique, où "les médias communautaires et les stations de radio autochtones, qui sont souvent criminalisés, font l'objet de nombreuses persécutions."

Ainsi, l'EICI, qui est autogéré par les communicateurs et les coopérants logistiques eux-mêmes, s'occupera de la formation des communicateurs autochtones, car beaucoup d'entre eux sont autodidactes et n'ont pas reçu de formation interculturelle leur permettant de transmettre leur message plus efficacement.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 27 août 2019
 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Peuples originaires, #Médias communautaires, #EICI

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