Chili - Défense de la mer de Mehuin : "Depuis 23 ans, la cellulose Arauco se débrouille sans pipeline vers Mehuin, ils peuvent continuer à le faire".

Publié le 26 Août 2019

Le 3 août dernier, les organisations et les communautés regroupées au sein du Comité pour la défense de la mer de Mehuín ont commémoré leur 23ème anniversaire de protection de leur territoire contre la pollution, après plus de deux décennies au cours desquelles différents gouvernements ont passé et où ils ont réussi à éviter l'installation d'un pipeline pour le déversement des déchets toxiques de l'usine de cellulose Arauco située dans la commune de Mariquina, région Los Ríos.

Nous partageons ci-dessous la déclaration publiée à l'occasion de cette date importante :

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Les Communautés Indigènes Lafkenches, leurs dirigeants et le Comité pour la Défense de la Mer, ont publiquement commémoré une nouvelle année de résistance dans la défense du patrimoine côtier contre le projet de construction de l'oléoduc et la pollution de la mer dans la région de Mehuin, qui mettrait fin à la base alimentaire, culturelle, traditionnelle et de subsistance des Mapuche Lafkenches et à l'activité minière des pêcheurs artisans et leurs familles.

Nous célébrons avec optimisme et réalité que le grand bloc qui constitue l'Etat du Chili, ses gouvernements et la grande entreprise n'ont pas réussi à concrétiser la contamination de la mer, malgré le grand pouvoir destructeur de ce nouveau conglomérat.  Au cours de ces 23 années les astuces n'ont pas été rares pour tenter de tromper les défenseurs de la mer, en ce que, opérant à travers les institutions de l'Etat du Chili (sub pêche et armée du Chili) ils ont fait de la réduction des droits des Mapuche, un réductionnisme systématique des normes en droits. Et de la participation équitable, et du développement par rapport à la population non mapuche, une transgression ouverte aux normes du droit international.

Au cours de l'importante assemblée qui s'est tenue le samedi 3 août dernier, nous avons informé les personnes présentes de l'évolution du conflit, ainsi que de la participation des communautés autochtones de la zone côtière, qui ont permis de soutenir constamment l'opposition au bloc du gazoduc Arauco, qui, par son unité, a réussi à installer les abondantes pétitions du littoral côtier, ce qui a mis un terme, dans le cadre de leurs démarches, aux concessions maritimes demandées pour Arauco, face à Mehuin. Et plus encore, en initiant la demande d'établissement de l'administration du littoral par la loi 20.249 ou loi Lafkenche, qui leur accorderait une participation et une conservation de la mer, à travers un plan administratif approuvé par l'autorité compétente. A cet égard, il est attendu que l'Etat chilien respecte les priorités de développement conformément à la norme internationale de la Convention 169 de l'OIT.

 De même, la défense de la mer et les communautés autochtones Lafkenches ont publiquement fait état de l'état d'avancement de la plainte internationale contre l'Etat du Chili, dans laquelle nous avons répondu au secrétariat exécutif de la CIDH en décembre 2018. à la demande de renseignements complémentaires sur l'affaire récemment ouverte, et que nous sommes informés ex officio de la demande de cet organisme international que l'Etat du Chili répond à la plainte pour violation des droits humains de ses opposants au pipeline maritime Mehuin.

Les défenseurs de la mer nous avons accueilli il y a 23 ans déjà la défense du patrimoine universel sur le soin de la mer, non sans de profondes douleurs . Le souvenir de ceux d'entre nous qui ne sont plus parmi nous, qui dans la vie étaient de vrais weichafe, nous nous en souvenons avec une profonde reconnaissance. La mort inattendue de Marcelo Vega, chef des pêcheurs indigènes de Chan Chan , a causé un moment de douleur dans le public, qui n'a été interrompu que par des applaudissements retentissants de tous les participants. Il est plus qu'évident que nous ne les oublierons jamais.

Par conséquent, même si nous ne cherchons pas à faire reconnaître la noble tâche de préserver pour les générations présentes et futures un territoire côtier et maritime exempt de pollution, nous estimons que nos législateurs devraient être incités à mettre fin à la triste histoire de pollution de la mer chilienne par les rejets toxiques de déchets liquides (riles) des industries de production de cellulose. Les vastes étendues de mer très polluées du centre-sud du pays, ont pris fin avec les activités des pêcheurs et la production touristique de ces lieux.

La grande campagne contre les sacs en plastique en raison des dégâts gigantesques causés à l'environnement marin est une excellente initiative.  Mais il faut se méfier du populisme malicieux du gouvernement actuel.

Nous appelons le gouvernement chilien à déployer également des efforts pour mettre fin à la contamination des usines de cellulose dans le milieu marin. Nous nous retrouvons aujourd'hui avec une population qui est plus consciente des polluants et qui critique surtout les politiques destructrices des gouvernements, et qui a un besoin urgent de ralentir l'industrie extractive qui déprévalue et pollue les mers.

 Enfin, ce comité de défense de la mer et des communautés indigènes Lafkenches informe le public qu'ils ne permettront pas le passage du gazoduc Arauco sur terre ou sur mer. Nous nous réservons la force et la confiance que tant qu'il y aura une défense de la mer, il n'y aura pas de pipeline qui contaminera notre principale source de nourriture qu'est la mer.

Mehuin 03 août 2019, Boris Hualme Millanao / Werkeny Porte-parole du Comité pour la Défense de la Mer, Eliab Viguera Rubilar / Porte-parole du Comité pour la Défense de la Mer

traduction carolita d'un article de Mapuexpress

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