Equateur/Pérou - Le peuple Andoa Shimigae

Publié le 4 Juillet 2019

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Peuple autochtone du Pérou vivant dans le Loreto, province d'Alto Amazonas, district de Pastaza.

C'est un peuple de la famille linguistique zaparó (zaparoane).

Les autres noms sont : andoa, shimigae, gae et gay.

Les origines de l'ethnie remontent à 3 groupes originaires avec de rares différences culturelles et linguistiques : les Andoa, les Shimigae et les Gae.

Les voisins de ce groupe étaient des peuples de la famille linguistique jivaro et il y avait également la présence de peuples de langue quechua et pastaza.

Le quechua est ensuite devenu la langue dominante de la région, il a remplacé les langues natives qui ont été peu à peu perdues comme c'est le cas pour la langue andoa.

Il ne restait que 5 locuteurs de cette langue en 1975.

La langue a probablement été perdue lors du décès en 1993 du dernier locuteur connu.

Situation géographique 

Ils sont situés dans la province de Pastaza, dans la paroisse de Montalvo, à 45 minutes de Shell, regroupé en quatre communautés : Montalvo, Jatunyacu, Morete Playa et Pucayacu, sur les rives de l'un des bassins hydriques les plus importants de Pastaza, comme le rio Bobonaza, sur la frontière internationale avec le Pérou où il rejoint le Pindoyacu et forme le Tigre.

La population est d'environ 800 personnes

Histoire

L'histoire indique qu'il y a 500 ans, ou peut-être avant, les Andoas existaient cachés au milieu de la dense jungle amazonienne et que le déclin de l'existence de ce peuple commence par l'évangélisation et l'obligation d'apprendre le kichwa, une langue dominante en Amazonie. Pendant la guerre de 1941, leur territoire a été divisé. Les militaires équatoriens et péruviens ont implanté une frontière qui a désintégré de nombreuses familles lorsque certaines sont restées de l'autre côté de la nouvelle frontière politique internationale, ce que les Andoaas n'ont pas accepté.

De plus, la colonisation initiée dans les années 1960 a apporté à cette nationalité des maladies inconnues telles que la rougeole, le paludisme et la fièvre jaune, ce qui a provoqué le déclin de sa population, réduisant le nombre de ses habitants, au point de mettre en danger son existence comme nationalité.

Organisation sociopolitique

 La forme d'organisation de base est la famille élargie ; l'union des familles constitue les Communautés ou Centres, les trois Communautés qui regroupent cette nationalité sont légalisées comme Centres. Son autorité maximale et ses dirigeants sont élus démocratiquement dans les Assemblées du Peuple, où les délégués des centres assistent leurs présidents respectifs.

Pratiques productives

 Cette nationalité vit de l'agriculture extensive, utilise des moyens artisanaux pour la culture, le produit agricole de base est la yucca, tubercule qui est toujours présent dans son alimentation quotidienne ; cependant ils conservent la tradition rituelle de peindre le visage avec de l'achiote en forme de croix andine (croix de quatre points égaux) et de nettoyer avec des comptes spécifiques la chacra avant semis, pour obtenir une bonne récolte. En outre, ils sèment du maïs, ils plantent des bananiers et quelques fruits. La pêche et la chasse sont d'autres activités qui complètent l'agriculture et profitent aux communautés. Activités qui se déroulent dans la jungle. Le produit de ces activités, bien qu'ayant été décimé, est utilisé pour compléter l'alimentation quotidienne de cette nationalité. Les instruments de travail utilisés sont pour la plupart en bois de chonta.

Pratiques alimentaires

 

 

 La nationalité andoa se nourrit des produits agricoles produits dans ses vergers, des fruits, des racines sauvages de la selva, des produits de la chasse et de la pêche. Parmi les plats préférés on trouve l'allampaco de poisson, le poisson-chat, le palmier de chonta, le mazamorra de guanta ; des boissons ancestrales qui sont encore prises dans les communautés et qui sont : la chicha de yuca, de chonta et le vinillo.

Pratiques médicinales

 Leurs pratiques en matière de santé sont liées à la connaissance et à l'application des plantes médicinales qui existent sur leur territoire, connaissance qui est celle de la majorité de leur peuple et qui est exercée par des chamans respectés dans la nationalité.

Croyances, symboles et coutumes

 Ils organisent généralement le travail en fonction des besoins de chaque famille, travail qui est fait par tous. Dans le cas des semis de maïs, ils attendent toujours le mois d'août pour arriver et pour cultiver, ils attendent la pleine lune.

En ce qui concerne les coutumes du passage de la vie à la mort, ils veillent habituellement sur les morts au milieu des jeux, où tous les compagnons participent. Leurs instruments de musique sont : le tambour en cuir sahino, de singe machín et de bois de cèdre ; la flûte en canne guadua. Instruments avec lesquels ils célébraient leurs mariages, leurs rituels ou les festivités communautaires.

Mythe Andoa

Leaders matriarcales

Les femmes andoas sont considérées comme des matriarches dans la fabrication de la céramique, puisque Manga Allpa, déesse de la céramique, a invité les femmes à rêver d'elle. Dans ce rêve, la déesse a mis la main dans son ventre et a sorti l'argile pour faire la poterie, en la décorant avec les traits caractéristiques des animaux dont elle prenait soin. Elle a déchiré l'écorce d'un arbre qu'elle appelait shillquilla. Aussitôt jaillit de lui une larme plaintive et avec ce liquide elle baigna sa mocahua, elle la vernissait et d'un souffle magique incandescent, elle forgea son art, dès ce jour les femmes andoas sont très habiles au travail de construction et de peinture de la céramique.

traduction carolita d'un article paru sur le site de la CONAIE

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Equateur, #Pérou, #Andoa Shimigae

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