Brésil/Pérou - Le peuple Madija ou Kulina
Publié le 15 Mai 2019
Le peuple madija est aussi connu sous le nom de culina/kulina. Cependant, les Madija ont préféré ce nom qui, dans leur langue d'origine, se traduit par " peuple " ou " personnes ". Dans notre pays (Pérou), les Madija sont les seuls peuples indigènes dont la langue appartient à la famille linguistique Arawa.
Population
Brésil
7211 personnes (2014) état d'Amazonas et d'Acre le long du rio Alto Purús, le haut et bas Yurúa, Jutai, Itacoai et dans le Curuça.
Les terres habitées au Brésil, toutes sont homologuées (ces terres sont souvent partagées avec d'autres peuples) :
- Alto rio Purus - 263.129 hectares, 1871 personnes, état d'Acre, villes : Manoel Urbano, Santa Rosa do Purus. 3 peuples y vivent : Kulina (langue arawá), Huni Kuin (langue pano) et Yaminawá (langue pano).
- Cacau do Tarauacá - 28.367 hectares, 230 personnes, ville : Envira. Amazonas.
- Deni - 1.531.300 hectares, 1470 personnes, Amazonas. Villes : Itamarati, Lábrea, Pauini, Tapauá. 3 peuples y vivent : Deni (langue arawá), Kulina (langue arawá) et isolés du rio Cuniuá.
- Jaminawa/Envira - 80.618 hectares, 77 personnes, état d'Acre . Villes : Feijó, Santa Rosa do Purus. 2 peuples y vivent : Ashaninka (langue arawak) kulina (langue arawá).
- T.I Kaxinawa do rio Humaitá - 127.383 hectares, 331 personnes, Acre. Ville : Feijó. 4 peuples y vivent : Ashaninka (langue arawak), Kulina (langue arawá), Huni Kuin (langue pano) et isolés de l'alto rio Humaitá.
- T.I Kulina do igarapé do Pau - 45.590 hectares - 270 personnes, ville : Feijó. Acre.
- T.I Kulina do Médio Juruá- 730.142 hectares, 2458 personnes, Villes : Eirunepé, Envira, Ipixuna, Tarauacá. Amazonas et Acre.
- T.I Kulina do rio Envira - 84.365 hectares, 166 personnes, ville : Feijó. Acre
- T.I Kumaru do Lago Ualá - 80.036 hectares, 802 personnes, Amazonas.
Pérou
417 personnes (2007)
Province d'Atalaya, région d'Ucayali à l'embouchure des rios Curanja et la source des rios Purús et Yurúa.
Histoire
On sait peu de choses sur ce peuple avant 1869, lorsque l'explorateur anglais William Chandless fit un bref tour d'horizon de ce peuple (Mayor and Bodmer 2009). Durant ces années, missionnaires et explorateurs sont entrés dans le territoire occupé par les Madija du Brésil, établis sur les rives des fleuves Xirúa et Tarahuacá, affluents du fleuve Yurúa. Plus tard, l'emplacement des madija sera connu sur le territoire péruvien, près de la source des rivières Purús et Yurúa.
Les premiers rapports publiés sur les madijas les décrivent comme un peuple dédié à la chasse et à l'agriculture, vivant entre les rivières Purús et Yurúa. D'après les explorations du prêtre français Constantín Tastevin, effectuées entre 1908 et 1914, on sait que de nombreux madijas ont participé à la récolte du caoutchouc (Ribeiro et Wise 1978). Ainsi, pendant le boom de l'extraction du caoutchouc, les Madija sont entrés en contact avec des acteurs étrangers, ce qui a entraîné une diminution de leur population, en raison de maladies et de mauvais traitements des patrons du caoutchouc (ILV 2006,Ribeiro et Wise 1978).
Après le boom de l'extraction du caoutchouc, les membres de ce peuple se sont déplacés vers des zones moins accessibles, évitant tout contact avec des non-autochtones.
Ils ont ensuite retrouvé le mode de vie semi-nomade qui les caractérisait auparavant (ILV 2006, Ribeiro et Wise 1978). Trente ans plus tard, les Madija ont repris contact avec la population non autochtone, cette fois par l'intermédiaire des membres du peuple Sharanahua.
Dans les années 1940, les Madija se sont installés sur les rives du Purús et de ses principaux affluents, où beaucoup d'entre eux ont commencé à travailler à l'extraction de bois pour les négociants métis (ILV 2006). Au milieu des années 1950, des missionnaires de l'Institut d'été de linguistique (SIL) se sont installés dans un lieu appelé Shamboyacu près de la rivière Purús, d'où ils ont déplacé un important groupe Madija vers un lieu appelé San Bernardo (maire et Bodmer 2009).
Langue : Madija, famille arawa
Institutions sociales, économiques et politiques
Traditionnellement, le peuple Madija était divisé en groupes politico-territoriaux et chaque groupe constituait une unité sociale. Chacune des unités sociales Madija porte le nom d'une plante ou d'un animal (Mayor et Bodmer 2009).
Tout au long de leur histoire, les madijas ont pratiqué la chasse et la pêche individuellement et collectivement. De même, ils ont eu comme activité principale l'horticulture sur brûlis, dont les principaux produits cultivés on trouve différents types de bananes, yucca, maïs, arachides, riz, patate douce, haricots, citrouille, papaye, pastèque et canne à sucre. Actuellement, de nombreuses familles sont également impliquées dans l'élevage d'animaux de basse-cour pour la vente et la consommation (ILV 2006, Mayor et Bodmer 2009).
En ce qui concerne le commerce, on sait que les Madija ont établi un réseau d'échange avec le peuple Cashinahua, obtenant des matériaux pour la production de flèches en échange de produits locaux. Actuellement, un groupe de familles Madija vend des produits agricoles et de la viande de brousse. Ils produisent également du bois et font des transactions avec des négociants péruviens et brésiliens (Mayor et Bodmer 2009).
Croyances et pratiques ancestrales
La Fiesta de Mandar est une tradition ancestrale des madija, un rituel par lequel, en chantant certaines chansons, les madijas s'envoient pêcher, chasser ou cueillir de la nourriture. Un exemple de la façon dont cette coutume se manifeste consiste en ce que les femmes se rassemblent et vont de maison en maison en chantant une courte chanson aux hommes leur demandant d'aller pêcher (ILV 2006).
D'autre part, le désir d'une famille de voir son fils ou sa fille se marier se manifeste dans une pratique ancestrale du peuple Madija. Selon cette pratique, la moustiquaire du futur époux est déplacée et accrochée dans la maison de la future épouse. En même temps, la famille cache la moustiquaire de la future épouse. Si les jeunes concernés s'acceptent comme mari et femme, ils sont considérés comme mariés (SIL 2006).
Foto: Heine Herner, 1986
traduction carolita du site bdpi.cultura.gob.pe
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