Poésie amérindienne - Wayne Keon
Publié le 5 Avril 2019
Il est né à Pembroke, Ontario (Canada) en 1946 au sein de la nation Nipissing (Ojibway) et fait partie de la Première Nation Nipissing. Il est narrateur et peintre.
Ses textes sont inclus dans des nombreuses anthologies et publications. Il a lu ses poèmes au Canada, Etas-Unis et en Europe.
Selon lui "grandir au bord du lac Elliot, dans cet environnement physique, les montagnes, les lacs, les ruisseaux, les pins, les érablières, les corbeaux, les renards, les loups, les lynx, les faucons ont influencé mon écriture".
Son travail est caractérise par son orthographe énigmatique et unique.
Quelques recueils :
Ottawa birds of thunder 1977
Sweet grass II 1990
Descend to Agawa 1991
Silver end Rain 1992
Storm dance 1993
My sweet red corn 1997
Je ne suis pas responsable de ce rituel
Je ne suis plus responsable
de cette danse solaire
je raccroche ici
complètement en dehors d'elle
avocats et thérapeutes
ont pris la relève
ma poitrine est perforée
et écrit dans le sang
et la douleur
je ne suis pas le jeune guerrier que tu connais
C'est pourquoi mes enfants
Et ma femme étaient
Séparés de moi
C'est pour ça que j'ai supporté ça tout seul de nouveau
Je n'ai jamais fait aucun de ces rituels de purification
C'est probablement pour ça que ça ne marche pas
et les hallucinations commencent à s'immiscer
dans mon travail, je ne peux pas dire "chez moi"
parce que je n'ai pas de maison
je vis dans une chambre
faisant des sacs médecine et
je me demande si les fils d'argent
et les pierres précieuses que j'y mets feront leur travail
je m'échappe temporairement dans la nuit
prenant l'air dans les magasins de donuts et de pizzas
ruminant et mâchant et avalant,
faim dans la nuit
ah ! Le désespoir n'aurait pas le culot de venir
valser à travers la porte ici
il serait dévoré tout entier
on la dévorerait
en une seule bouchée
tout le monde me regarde et se demande pourquoi
je suis si maigre et je continue à perdre du poids
Ils savent que je ne suis pas l'un d'eux
mais je suis là tous les soirs
tremblant devant une autre tasse de café
fatigué et engourdi par une autre journée de torture
Je suis content quand le soleil se couche
et la froide folie des ténèbres vient
parce qu'il n'y a presque nulle part où se cacher
et ils me trouveront demain matin
et ils me ramèneront à la danse de nouveau
devant le soleil
J'aimerais savoir combien de temps ça va durer
mais il y a toujours ce soir
Et ah ! Toujours Linda
il y a toujours Linda qui attend dans la nuit
avec des yeux de topaze fumés
avec des lèvres et des cuisses fumées
pressées comme des bijoux
de la terre
dans les miens
mais même elle a commencé à fermer
sa porte dans la nuit.
1990
Wayne Keon traduction carolita depuis l'espagnol sur le site :