Les peuples autochtones du Grand Resguardo du Vaupés, Partie Orientale et Territoire Ancestral, soutiennent la Minga Nationale pour la vie

Publié le 6 Avril 2019

MANIFESTE DU CONSEIL MAJEUR DE PROPRE GOUVERNEMENT DES PEUPLES AUTOCHTONES DU GRAND RESGUARDO DU VAUPES DE LA PARTIE ORIENTALE ET DES TERRITOIRES ANCESTRAUX FACE A LA MINGA NATIONALE POUR LA VIE.

Depuis l'éloignement de notre territoire de la selva et du torrent, LE CONSEIL MAJEUR DU  PROPRE GOUVERNEMENT DES PEUPLES INDIGÈNES DU GRANDS RESGUARDO DU VAUPES PARTIE ORIENTALE ET TERRITOIRES ANCESTRAUX, nous vous envoyons notre courage et force sous le manteau qui a uni notre diversité des peuples dans les principes d'UNITE,  TERRITOIRE, LUTTE, AUTONOMIE, AUTOGESTION.

Ces principes, qui sont devenus visibles au prix de la lutte inlassable de notre mouvement indigène dans le cadre constitutionnel et dans la garantie des droits de l'homme consacrés, et qui ont coûté la vie à des frères et sœurs indigènes dans ce processus de reconnaissance et de visibilité, sont une fois encore violés et souillés par ce gouvernement en place.

Il est bien connu que le mouvement indigène a toujours été disposé à dialoguer avec le gouvernement national, dans le cadre de la bonne foi et dans nos organes représentatifs, mais chaque fois que nous nous asseyons pour dialoguer, nous avons été attaqués dans notre bonne foi et victimes des actes de mauvaise foi avec lesquels les gouvernements au pouvoir ont agi en réponse à nos propositions, demandes et pétitions qui visent à renforcer nos principes et notre identité de peuples autochtones et nous permettre de survivre dans notre territoire.

C'est pour cette raison que, bien que le Gouvernement national, dirigé par le Président Iván Duque Márquez, affirme qu'il ne dialoguera pas sous des canaux de facto, nous faisons preuve de solidarité et nous unissons à distance avec la MINGA NATIONALE POUR LA VIE, car le recours à cette voie est le seul moyen de montrer au gouvernement national qu'il existe un non-respect persistant des accords et des engagements de la part de l'État et qu'il est nécessaire de réorienter et de remplir les engagements pris, car cela permettra de mieux vivre et de renforcer nos principes et droits qui, bien que constitutionnellement reconnus, n'ont pu rendre effectif l'exercice de ces droits, en raison de l'absence de volonté du gouvernement national.

La revendication de nos droits à notre propre santé et à notre santé interculturelle avec une approche différenciée, à notre éducation propre et interculturelle, au renforcement du territoire et à la gouvernance territoriale et à la figure des autorités traditionnelles, à la protection de l'environnement et de la nature de nos territoires avec l'aide des connaissances ancestrales, au droit à notre souveraineté alimentaire et à notre économie, à la reconnaissance par l'État des violations des droits humains des peuples indigènes dans un contexte de conflit armé qui persiste encore, L'assassinat systématique de dirigeants sociaux, de défenseurs des droits de l'homme, y compris de nos frères autochtones, qui tentent de réduire au silence notre voix de protestation et de non-conformisme, et la quasi-invisibilité de nos réalités en tant que peuples différents dans nos plans de vie autochtones, sont entre autres les problèmes et difficultés que nous essayons de résoudre dans le cadre du dialogue et des discussions avec le gouvernement national, mais lorsque nous pensons avoir progressé, la négligence du gouvernement national rend impossible et entrave les progrès accomplis. C'est ainsi que l'inclusion du Chapitre autochtone dans le Plan national de développement du Président Duque, fruit d'un long et épuisant travail de débats, d'analyses et de discussions internes dans le cadre de la garantie des droits, qui s'est révélé au départ comme une grande opportunité pour les peuples autochtones, montre aujourd'hui le manque d'intérêt et d'engagement du gouvernement national dans l'application de ce chapitre, surtout quand il ne fait plus partie des bases qui le soutiennent.

Le Plan national de développement n'a pas de lignes budgétaires claires et différenciées en ce qui concerne les 10 milliards supposément inclus dans le PND et qui ne sont pas reflétés dans le Plan d'investissement pluriannuel. D'autre part, la question de l'exploitation minière dans le cadre du développement du pays, avec l'utilisation de la fracturation comme forme d'exploration sur nos territoires, génère une attaque sur notre façon de conserver et de protéger le territoire amazonien, car il est inconcevable de parler d'exploitation minière responsable en équilibre avec l'environnement quand, au contraire, les ressources en eau qui font vivre le territoire sont affectées. La possibilité d'une augmentation en pourcentage de 0,5% à 0,5% des ressources initiales du SGP, qui a historiquement été réservée à l'allocation spéciale du Système Général de Participations pour les Peuples Autochtones, qui avait été convenu avec le gouvernement précédent, nous avons vu comment ce projet a été retiré sur ordre du Congrès de la République, accusant le gouvernement précédent de négligence dans sa gestion et dans son déroulement. Ces engagements, et bien d'autres encore, non tenus, ajoutés au modèle de politique et de développement contenu dans le DPN du Président Duque, le rendent impossible et entravent la vie et la survie harmonieuse des peuples autochtones sur le territoire.

Pour ces raisons, le CONSEIL DU GOUVERNEMENT DES PEUPLES AUTOCHTONES DU GRAND RESGUARDO DU VAUPES DE L'EST ET DES TERRITOIRES ANCESTRAUX, réitère son soutien et sa solidarité avec la MINGA NATIONALE POUR LA VIE, en les encourageant de loin et en leur transmettant toute la force spirituelle que notre ascendance et le savoir de nos connaisseurs et de nos traditions nous permettent d'apporter au nom des 27 peuples indigènes qui composent le Gran Resguardo et Territoire Ancestral du Vaupés.

Nous invitons le Président Duque à accepter la nécessité du dialogue dans un scénario de construction de la vie et de la paix, un scénario où la vraie démocratie est possible, ce n'est qu'ainsi que nous pourrons parler de construction sociale, de justice sociale, et rendre possible la construction de solutions des territoires et pour les territoires, tel est le sentiment de la MINGA comme un scénario de dialogue, vie, paix et unité.

Toujours en avant, compañeros, pas un pas en arrière, nos principes de lutte resteront tant que durera notre identité !

LE GRAND CONSEIL DE GOUVERNEMENT DES PEUPLES INDIGÈNES DU GRAND RESGUARDO  DE LA PARTIE ORIENTALE DU VAUPES ET DES TERRITOIRES ANCESTRAUX - PRÉSENT !

Traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de l'ONIC le 5 avril 2019

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