Cosmovision Kurripako - L'origine de la mort

Publié le 15 Avril 2019

Les Kurripako sont un peuple autochtone qui vit dans les bassins des fleuves Isana et Guainía, ainsi que dans le bas Inírida et le haut Orinoco dans le département colombien de Guainía, dans l'État vénézuélien d'Amazonas et à Aliary et São Gabriel da Cachoeira, dans l'État Amazonas du Brésil où on les appelle Banivá ou Baniwa. Le mythe actuel sur l'origine de la mort est tiré du site web du SINIC :

Ñapiríkuli, après le jeu de balle, est rentré chez lui à Waitjipan, une colline sur les rives du Guainía. Là-bas il trouva une femme et son fils, qu'il appela Kuwai le secret. Ce nom lui a été donné pour qu'il ne meure jamais. Ñapiríkuli ne savait pas encore à quoi allait ressembler l'homme, mais il espérait ne jamais mourir, il voulait que l'humanité soit éternelle. Il avait prévu que lorsqu'un homme atteindrait un certain âge avancé, il devrait se mettre trois jours dans une pièce en mémoire du cerveau, de la voix et de la pensée. Les trois principes de l'existence humaine. A partir de là, il en sortirait comme neuf. La pièce avait déjà été préparée par Ñapiríkuli dans sa maison, à Waitjipan ; puis, Kuwai est mort.
Ñapiríkuli pensa : "Non, je ne vais pas laisser la mort entrer dans ce monde". Alors il mit Kuwai dans une chambre et dit à sa mère : "Ne vous inquiétez pas, il n'arrivera rien à votre fils, dans trois jours il quittera la chambre". Ñapiríkuli voulait tester la femme, il voulait voir à quel point elle était obéissante. Il a dit : mais pendant ces trois jours la porte sera fermée, vous ne pouvez pas l'ouvrir, ou appeler votre fils à partir. Ñapiríkuli a ensuite laissé Kuwai dans la pièce.

Sa mère pleurait et se plaignait amèrement : "Kuwai... Non...". Deux jours passèrent ainsi, et il ne restait plus qu'un jour pour que Kuwai quitte la chambre "Ñapiríkuli n'est pas là", pensa la femme qui l'avait vu partir avec sa sarbacane, alors elle entra dans une grande méfiance, Que va-t-il arriver dans cette pièce ? Elle s'interrogeait, et sa curiosité ne la laissait pas seule. Désobéissante, elle est allée à la porte et a frappé à la porte de son fils. Ñapiríkuli n'était pas parti ; se cachant, il regardait tout ce que la vieille femme faisait.

- Kuwai... ? a-t-elle appelé.
- Ahhhh.... Une voix distante répondit.
- Fils, comment vas-tu ? Bien ?
- Oui....

La femme fit un grand effort pour ne pas entrer dans la chambre où se trouvait son fils ; elle endura ; pendant ce temps, Ñapiríkuli l'observait. Jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus y tenir et, par un trou au-dessus de la porte, elle est montée et est entrée. Kuwai se tenait au milieu de la pièce, pâle, très pâle, presque glabre et avec de la terre sur la couronne. La vieille femme, émue, ne supportait pas les pleurs et les larmes lui sortaient des yeux. Mais Kuwai, mouillé des larmes de sa mère, s'est effondré, ne laissant qu'un tas d'os. La pièce était silencieuse.

"Le mal  est fait ; cela n'aurait pas dû arriver, maintenant la mort régnera pour toujours, maintenant celui qui est né devra mourir", s'indigna Ñapiríkuli  la réprimandant. "C'est de ta faute si tu pleures. Et pour avoir pleuré maintenant, tu pleureras toujours."


Il sortit le tabac et le souffla, la fumée montait doucement. Il a construit une maison très sombre, Yarudati, où vont les esprits des morts. A Naken Caranacoa -Rio Guainía-, il existe une maison de ce type et une autre à Kuyarí.
Ñapiríkuli montra pour la dernière fois la dépouille du fils à la femme, pour qu'elle pleure à jamais. Puis avec des bandes de macanilla, bien tissées et nouées deux fois, il fit la porte de la maison des esprits. Par cette porte, ils entrent mais ne sortent jamais. "Ici tu vivras, dit Ñapiríkuli, s'adressant aux restes de Kuwai, et il les jeta à travers la porte qui s'est alors fermée, en émettant un grand rugissement.
Chaque fois que quelqu'un meurt, on entend, vers six heures de l'après-midi, l'écho d'une porte qui se ferme et du soufflet ; l'esprit d'un homme mort vient d'être enfermé.

traduction carolita du site mitos latinoamerica

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