Colombie/Brésil - Le peuple Desana ou Desano

Publié le 4 Avril 2019

 

Muchacha Desana. Fotografía de Paul Beer. 1960. Archivo Fotográfico del ICANH.

Peuple autochtone originaire des selvas du bassin du haut río Vaupès, en particulier dans le bassin de ses affluents, les canaux d’Abyu, Cucura, Timbó et Muritiga et du fleuve Papurí, département de Vaupés, en Colombie et dans les environs de l’état d’Amazonas au Brésil.

Colombie 2169 personnes (DANE 2005)

Brésil 2204 personnes (2005)

Autres noms

Desana, Uina, Winá, Uira, Wirá boleka, Oregua, Kusibi, Wirá, Kotedia, Dessana

Emplacement

Ils sont situés au nord-ouest du département de l'Amazonas. La communauté indigène desano est située dans les départements de Vaupés, Guaviare et Guainía, en particulier en Abiyú, Macú-Paraná, Viña, et à Piracuara ou Caño Viarí. Ils occupent le Gran Resguardo del Vaupés, Arará-Bacati (Cararú), El Venado, Lagos del Dorado, Lagos del Paso, El Remanso, El Itilla, El Refugio, La Palma et Asunción.

langues tukano n° 7

 

Langue

La langue desano fait partie des langues Tucano orientales. Cette sous-famille est composée de quinze langues qui partagent des caractéristiques linguistiques et culturelles. Elles semblent toutes avoir évolué à partir d'un langage commun, de sorte qu'ils ont certaines similitudes dans le vocabulaire et les correspondances sonores.

Ce peuple est organisé en phratries exogames faisant partie d’un système régional dont les peuples sont différenciés sur le plan linguistique et se mariant à des personnes d’une autre phratrie ou groupe ethnique de préférence avec les Piratapuya (wa’i), les Wanano, les Tukano et les Siriano. L’échange matrimonial a été motivé au fil du temps parce que différentes communautés partageaient le même territoire. Dans la génération des grands-parents Desana les unions conjugales ont favorisé le multilinguisme et la connaissance de plus de 2 langues différentes.

La phratrie des Desana est composée de 30 clans ou « sib » patrilinéaires, chacun d’entre eux est considéré comme le descendant d’un ancêtre commun.

Habitat 

maloca typique du rio Vaupés  Maloca na região do Uaupés. Foto: Acervo Museu do Índio, 1931

La maloca est l’habitat traditionnel, c’est une maison communale (w’i) où vivent 5 à 8 familles, soit environ 35 personnes. Elle est de forme rectangulaire, avec un toit à 2 pentes fait de paille de palmier allant presque jusqu’au sol. Les murs sont en écorce ou lattes, il y a 2 portes, une porte principale ou entrée donnant sur la rivière et une sortie latérale. La maloca est divisée en 4 sections et par « 3 jaguars rouges » perpendiculaires à l’axe, il y a une section masculine qui se trouve entre l’entrée et le « jaguar central » et une section féminine qui se trouve entre l’entrée et la sortie jaguar, il y a aussi une section pour les jeunes à gauche de l’axe.

Le centre de la maloca est un lieu sacré, un banc rituel y est placé pour le prêtre du soleil (kamu) et le chaman ou paye (ye’e). Le chaman procède à l’aspiration de la résine de la sève sèche de virola sp (vihó) et boit du yagé pour communiquer avec les esprits et obtenir le contrôle de la santé et la réussite à la chasse et d’autres activités de la population. Le prêtre entonne des chants sacrés, fait des offrandes au soleil, guide les rituels, avertit les individus sur leur comportement, transmet la sagesse et les récits aux nouvelles générations.

Activités de subsistance

Les hommes sont des chasseurs, une activité principale qui fournit 25% de la nourriture.

Il y a une division du travail au sein des groupes ethniques et des phratries de cette région dans laquelle par exemple les Piratapuya, les Wanano, les Tukano et les Siriano sont conçus comme des pêcheurs et les femmes des clans de pêcheurs sont considérées comme analogues au poisson qui a rejoint l’ancêtre de tous les Desana. Les autres groupes sont considérés comme des agriculteurs, ce sont les Tuyuca, les Yuruti, les Carapaña et les Cubeo.

Pour chasser l’homme Desana se prépare depuis l’âge d’enfant et apprend quels animaux chasser et à quelle période, comment attraper des proies, le code de conduite comprenant le fait de ne pas se moquer de l’animal chassé. Avant la chasse il doit s’abstenir de relations sexuelles, il doit purifier ses armes, invoquer la fille du soleil et les esprits pour trouver la proie et il doit également porter des amulettes.

La chasse traditionnelle se fait avec l’arc et les flèches, la sarbacane, le curare, mais ils utilisent de plus en plus un fusil de chasse. Les proies préférées sont le tapir (wehukê), le cerf (ñamé), le pécari, les singes, le lapa, l’agouti et des oiseaux.

La pêche est également une activité importante et avec la chasse elles sont abondantes en période sèche. La pêche se pratique avec l’arc et les flèches, les harpons, les pièges, les filets, les hameçons et le barbasco (pêche à la nivrée).

En hiver ils collectent des fruits sauvages, du miel et des insectes comme compléments alimentaires. Cette activité est pratiquée par les hommes, les femmes et les enfants.

L’agriculture est une activité féminine. L’homme n’intervient qu’au début des travaux avec l’abattage des arbres et le brûlis de la parcelle. Ensuite les femmes sèment, elles entretiennent la chagra (po’e) et elles récoltent.

Plusieurs espèces sont plantées simultanément, les plus communes sont le yucca amer, la patate douce (ñahpi), le chonque (dukhü), l’igname, le chontaduro (eri), l’avocat (uyú), le tabac (murü), le guama (merë), la coca (ahpí).

Le manioc est soigneusement traité par les femmes, il est lavé et pressé pour en extraire les toxines, il est pétri en un amidon qui sera rôti pour faire la « casabe » et pour obtenir la « fariña » (póga).

Une autre activité est la collecte de matières premières, fibres et bois pour la fabrication des dispositifs de transformation du manioc, pour les paniers, les hamacs (pû’gü).

Ils maintiennent comme on le voit leur savoir-faire artisanal.

Organisation sociale et religieuse

 

Madre Desana con niño de brazos sentada en hamaca. Fotografía de Paul Beer. 1960. Archivo Fotográfico del ICANH

Le rituel du yurupari semble être l’axe primordial autour duquel ils se souviennent de leurs origines et réaffirment les liens avec leur cosmovision. (lecture à ce sujet La métamorphose de Yurupari )

Le kumu est considéré comme le représentant du soleil, c’est la personne ayant le rang le plus élevé de la société.

Le système d’organisation est hiérarchique et réparti en lignées patrilinéaires. Autrefois le chaman était celui qui représentait le pouvoir et prenait les décisions, guidant les destinées spirituelles du groupe.

Ils utilisent la coca et le tabac dans les rituels.

sources : wikipedia, site de l'ONIC

Au Brésil

Etat d'Amazonas

Leur autodésignation est Umukomasã. Ils habitent principalement la rivière Tiquié et ses affluents Cucura, Umari et Castaña, ainsi que la rivière Papuri (surtout à Piracuara et Monfort) et ses affluents Turi et Urucu, en plus de certains tronçons des rivières Vaupés et Negro (ils habitent même les villes de la région). Il y a environ trente divisions dans le groupe ethnique Desana entre les chefs, les maîtres de cérémonie, les prières et les assistants ; ce nombre peut varier selon la source consultée. Les Desana sont spécialisés dans l'élaboration de certains types de paniers tressés, tels que les grands "apás" (balayes à anneaux internes en liane) et "cumatás" (panier à filtre).

Les terres indigènes au Brésil

  • T.I Alto Rio Negro - 7.999.380 hectares, 26.046 personnes, réserve homologuée. Ville : Japurá. 23 peuples y vivent : Arapaso (langue tukano), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Hupda (langue makú), Karapanã (langue tukano), Koripako (langue arawak), Kotiria (langue tukano), Kubeo (langue tukano), Makuna (langue tukano), Mirity-Tapuya (langue tukano), Pira-Tapuya (langue tukano), Siriano (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tariana (langue arawak), Tuyuka (langue tukano), Warekena (langue arawak), Yuhupde (langue makú), isolés de l'igarapé Waranaçu, isolés du rio Cuririari, isolés du rio Uaupés.
  • T.I Aldeia Beija Flor - 41 hectares, 574 personnes, réservée, état d'Amazonas. Ville : Rio Preto da Eva. 10 peuples y vivent : Baré (langua arawak), Borari (langue portugais), Desana (langue tukano), Kambeba (langue tupí guaraní), Marubo (langue pano), Munduruku (langue munduruku), Mura (langue mura), Sateré Mawé (langue mawé), Tukano (langue tukano), Tuyuka (langue tukano).
  • T.I Balaio – 257.281 hectares- 328 personnes- réserve homologuée, ville : São Gabriel da Cachoiera - 9 peuples y vivent : Baré (langue arawak), Baniwa (langue arawak), Desana (langue tukano), Koripako (langue arawak), Kubeo (langue tukano), Pira-Tapuya (langue tukano), Tariana (langue arawak), Tukano (langue tukano), Tuyuka (langue tukano).
  • T.I Cué-Cué/Marabitanas - 808.645 hectares, 1864 personnes, réserve déclarée. Ville : São Gabriel da Cachoiera - 9 peuples y vivent : Arapaso (langue tukano), Baniwa (langue arawak), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Koripako (langue arawak), Pira-Tapuya (langue tukano),  Tariana (langue arawak), Tuyuka (langue tukano), Warekena (langue arawak).
  • T.I Jurubaxi-Téa - 1.208.155 hectares, 904 personnes, réserve déclarée. Villes : Barcelos, Santa Isabel do Rio Negro. 10 peuples y vivent :  Arapaso (langue tukano), Baniwa (langue arawak), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Dow (langue makú), Koripako (langue arawak),  Pira-Tapuya (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tariana (langue arawak), tikuna (langue tikuna).
  • T.I Médio Rio Negro I - 1.776.140 hectares, 1989 personnes, réserve homologuée. Villes : Japurá, Santa Isabel do Rio Negro, São Grabriel da Cachoiera - 11 peuples y vivent : Arapaso (langue tukano), Baniwa (langue arawak), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Dow (langue makú), Koripako (langue arawak),  Mirity-Tapuya (langue tukano), Pira-Tapuya (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tariana (langue arawak), yuhupde (langue makú).
  • T.I Médio Rio Negro II - 316.194 hectares, 1367 personnes, réserve homologuée. Villes : Santa Isabel do Rio Negro, São Grabriel da Cachoiera. 9 peuples y vivent :  Arapaso (langue tukano), Baniwa (langue arawak), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Koripako (langue arawak),  Mirity-Tapuya (langue tukano), Pira-Tapuya (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tariana (langue arawak). 
  • T.I Rio Apapóris - 106.960 hectares, 349 personnes, réserve homologuée. Ville : Japurá. 4 peuples y vivent : Desana (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tuyuka (langue tukano) et Yuhupde (langue makú).
  • T.I Rio Téa – 411.865 – 323 personnes – homologuée. Villes : Santa Isabel do Rio Negro, São Gabriel da Cachoiera. 5 peuples y vivent : Baré (langue arawak), Desana (langue tykano), Nadöb (langue makú), Pira-Tapuya (langue tukano) et Tukano (langue tukano).
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