Chamanisme Taïno : Le Behique
Publié le 12 Avril 2019
Les chamans Taïnos s'appellent les behiques. Ils sont à la fois prêtres, diseurs de bonne aventure, prophètes et guérisseurs, occupant une position élevée dans la société.
Leur principale caractéristique est leur capacité à servir d'intermédiaire entre les hommes et les divinités ou les cemis ; ils sont aussi chargés d'organiser le culte, de diffuser les traditions, d'éduquer les enfants des caciques, d'être leurs conseillers et de guérir les malades. En tant que prêtre, avec le cacique, ils président les cérémonies les plus importantes et sont responsables de la fabrication des cemis.
L'initiation du behique.
Bartolomé de las Casas, rapporte : "Ils jeûnaient quatre mois, et plus, sans interruption, sans rien manger, mais seulement un certain jus de yerba ou de yerbas, qui srevait seulement à les soutenir pour qu'ils ne soient pas morts, c'était suffisant ; d'où il collectaient la yerba ou yerbas devait venir leur grande vertu".
En plus du jeûne, il y avait d'autres techniques initiatiques, comme le rêve et l'extase, qui leur permettaient d'entrer en communication avec les esprits ou les âmes des morts -opías-. De leur part, ils connaîtront "tous leurs faits et secrets". La vision des morts et le dialogue qui se maintient avec eux est un signe évident de l'accès à une condition spéciale qui assure aux futurs chamans l'acquisition de pouvoirs spéciaux.
On ne sait rien sur les méthodes de recrutement des behiques Taïnos.
Behique en méditation
Photographies prises en 2008 au Centre cérémonial indigène de Tibes, Ponce, Porto Rico.
Behique à côté du Cemí de Bayamanaco, Dieu du Feu.
Guérison chamanique
En tant que guérisseur, le behique utilise certaines plantes dont il connaît les vertus thérapeutiques, traitant ainsi le parasitisme intestinal, les lésions cutanées, la diarrhée, la constipation, l'asthme, les difficultés urinaires, la douleur, l'acné, les plaies, les contusions, etc. Il isole les malades afin d'éviter la contagion.
La conception de la maladie a chez les Taïnos le caractère d'une intervention de nature spirituelle, dans la croyance que le mal est causé par la présence, dans le corps du patient, d'une substance étrangère, l'œuvre d'une divinité qui, de cette façon, le punit pour avoir manqué à ses obligations envers elle. La transe chamanique qui le conduit à l'extase permet au behique de connaître par la bouche des divinités la cause du mal qu'il entend guérir.
Les séances ont toujours lieu au domicile du patient ; avant d'arriver, le chaman se peint le visage en noir afin d'effrayer l'esprit de la maladie, et s'assure de porter de petites pierres ou morceaux de viande, attachés dans un sac, pour les mettre dans sa bouche.
Ensemble avec ses proches, ils tentent de trouver l'origine mythique du mal. Une fois le chant terminé, le chaman commence le traitement médical : il va faire une représentation théâtrale -ce qui est une technique et non un acte prétendu- qui comprend des pantomimes, des massages, des tremblements et des frissons, pour finir en approchant une partie du corps du patient, habituellement le cou, le torse ou le ventre, et en aspirant. "Puis il se met à tousser, comme s'il avait mangé quelque chose d'amer et crache dans sa main ce qu'on lui avait déjà mis dans la bouche. Si c'était de la viande, il dit au malade qu'il a mangé quelque chose qui a produit le mal, et que le cemí l'a mis dans son corps parce qu'il n'avait pas assez prié ou n'avait pas construit de temple pour lui. Et si c'était une pierre sur laquelle il crachait, il lui dit de la garder, car c'était une bonne pierre, et elle l'aiderait à faire accoucher les femmes.
La véracité des actions du Béhique n'était pas jugée, car tous les habitants de la tribu avaient confiance en son authenticité et en la puissance que les dieux lui avaient accordée. Cependant, si la personne malade était un cacique ou un membre principal de la communauté, un double test était effectué pour savoir si le guérisseur n'avait pas correctement exécuté les rites prescrits pour la guérison :
Dans le premier test, les cheveux et les ongles du défunt sont pulvérisés et mélangés avec le jus d'une herbe appelée güeyo. La potion est fournie au défunt par la bouche ou le nez, et il est immédiatement interrogé sur la cause du décès.
Dans le second, le cadavre est placé sur un feu précédemment réduit en cendres et recouvert de terre, à nouveau interrogé sur les causes de la mort, la réponse est donnée par la fumée, si elle monte et descend et pénètre dans la maison du behique le remplissant de plaies et lui faisant peler tout le corps, ce sera un signe sans équivoque qu'il a violé l'obligation de suivre une cure, un aspect clé qui garantit l'efficacité de la guérison.
Si la réponse du défunt confirme la culpabilité du behique, il sera victime du défunt, qui le battra brutalement, voire l'abandonnera jusqu'à l'abandonner en laissant pour mort. Comme le chaman en sortait presque toujours vivant, les Taïnos croyaient qu'il possédait une sorte de cemí sous la forme d'un serpent qui le ressuscitait des coups ; puis les proches lui arrachaient les yeux et les testicules pour assurer sa mort.
"Le fait que la vengeance contre les behiques était un droit exclusif des caciques et des principaux reflète le degré de hiérarchie existant dans la société taïna et la subordination du behique au chef et aux principaux" (Frère Ramón Pané).
sources
Chamanismo Taíno. Carlos Esteban Deive. Boletín Museo del Hombre Dominicano, N°9, Año 7, 1978.
http://lecturas.cibercuba.com/lecturas/ciencia/origenes_de_la_medicina_en_cuba.html
http://medicinataina.wordpress.com/el-behique-2/
traduction carolita du site pueblos originarios.com
En la segunda, el cadáver es colocado sobre una hoguera previamente reducida a cenizas y cubierta con tierra, nuevamente es interrogado sobre las causas de su muerte; la respuesta viene dada ...
https://pueblosoriginarios.com/centro/antillas/taino/behique.html
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