Numération Inca - Le quipu

Publié le 3 Mars 2019

Les Incas ont développé une façon d'enregistrer des quantités et de représenter des nombres à l'aide d'un système de numérotation décimale positionnelle : un ensemble de chaînes avec des nœuds qu'ils appelaient quipus ("khipu" en quechua : noeud).

Un quipu se compose d'un ensemble de cordes, avec un arrangement particulier, dans lequel une série de nœuds sont faits.

Différents types de cordes ont été utilisées, chacune avec au moins deux brins :

Corde principale : La corde la plus épaisse, à partir de laquelle toutes les autres partent directement ou indirectement.
Cordes pendantes : Celles qui sont suspendues à la principale.
Cordes supérieures : celles qui sont liées à la corde principale, dirigées vers le haut. L'une de ses utilisations était de regrouper les cordes pendantes. Une autre, fréquemment utilisée, était de représenter la somme des nombres exprimés sur les cordes suspendues.
Dernière corde pendante : Son extrémité en forme de boucle est attachée et serrée à l'extrémité de la corde principale. Cette corde n'apparaît pas dans tous les quipus.
Cordes secondaires ou auxiliaires : Elles sont reliées à une autre qui est liée à la corde principale. Elles peuvent également être reliées à une autre corde auxiliaire. Elle était attachée à la moitié de la corde dont elle précédait.

Le quipus avait un minimum de trois cordes, le maximum pouvant atteindre 2 000.

Un aspect important à considérer était la couleur des cordes. La couleur était le code primaire utilisé pour identifier ce que le nombre stocké sur la corde représentait. Ils utilisaient donc le blanc pour l'argent, le jaune pour l'or, le rouge pour les soldats.

A l'exception de la corde principale, dans chacune des cordes, un nombre était représenté par des groupes de nœuds et en utilisant un système de numérotation par position.

Chaque groupe de nœuds correspondait à une puissance de dix et les différentes positions de ces groupes indiquaient que la puissance de dix correspondait à cette position.

Dans chaque corde les nombres étaient représentés en mettant au plus haut le dix de mille, puis l'unité de mille, et ainsi jusqu'à arriver à l'unité dans l'extrémité inférieure de la corde.

Lorsque qu'ils lisaient le nombre représenté sur une corde suspendue,  ils devaient compter combien de nœuds il y avait dans le groupe le plus proche de la corde principale, ce qui leur donnait la valeur du premier chiffre de la plus grande valeur du nombre. Quand ils passaient à un nouveau groupe de nœuds dans cette même corde, ils descendaient au chiffre de l'ordre immédiatement inférieur, jusqu'au bout, où les unités sont.
 

Afin de distinguer le groupe de nœuds correspondant aux unités des autres groupes, trois types ont été utilisés (dont deux pour les unités) :

Nœud long à quatre tours : Il indiquait que le groupe de nœuds correspondait à l'ordre des unités et il était utilisé lorsque le chiffre de cet ordre était supérieur à un, dans ce cas autant de nœuds étaient placés comme indiqué par le chiffre.
Nœud flamand ou en forme de huit : Il indiquait également la position des unités, le chiffre devait être "1". Il n'y avait donc qu'un seul nœud de ce type dans les unités.
Nœud court ou simple : Il était utilisé dans les positions restantes, autant qu'il correspondait au chiffre à représenter.
Pour représenter le "zéro" dans n'importe quelle position, aucun nœud n'était placé. Pour que l'absence de nœuds ne crée pas de confusion, il était essentiel que l'espace entre les groupes de nœuds soit toujours approximativement le même.

Dans la figure de gauche, le schéma d'un quipu à 3 cordes pendantes, une supérieure et une auxiliaire. Dans les cordes pendantes, des nombres de trois chiffres sont représentés, dans la troisième, le dix est zéro, de lui pend également une corde auxiliaire. Des nombres sont représentés qui permettent de voir l'utilisation des trois types de nœuds utilisés.

 

 

Les quipucamayu "gardiens des noeuds", avaient pour mission de prendre en charge la mise à jour et le stockage des registres.

Chaque ville avait son propre quipucamayu, selon son importance, elle pouvait en atteindre trente. Cependant, son utilisation était très répandue et n'importe quel fonctionnaire incas pouvait l'interpréter.

Système équivalent à l'écriture ?

De nouvelles théories soutiennent que le quipus serait un système d'écriture.

Selon une étude récente publiée par Science, Gary Urton et Carrie Brezine, de l'Université Harvard, étudiant les 21 quipus trouvés à Puruchuco, ont conclu que les Incas avaient un contrôle administratif sur la production et la profession de chaque travailleur.

L'article publié dans Science établit trois niveaux d'autorités administratives et sept catégories qui ont été utilisées pour représenter le nombre de travailleurs et les impôts qu'ils produisent.

Les nœuds les plus bas auraient été faits par le niveau le plus bas de la hiérarchie administrative, les fonctionnaires locaux. Celles-ci enverraient le quipu aux branches hiérarchiques supérieures, qui rendraient compte de la production, du nombre de travailleurs et de leurs activités. Le quipu pourrait contenir des informations pertinentes sur les projets d'emploi et les futurs plans de recouvrement de l'impôt. En ce sens, ils auraient pu servir de "documents" de la bureaucratie de l'empire.

Les chercheurs soutiennent qu'un trio de noeuds flamands (comme notre numéro huit) identifierait le quipus comme venant de la ville de Puruchuco, identifiant le nom d'un lieu entre les noeuds, pourrait être une première étape pour interpréter le reste.

Les études de William Burns Glynn sont également contemporaines ; dans son ouvrage "Decodé les Quipus", il élabore la théorie selon laquelle les quipus ne sont pas seulement des documents comptables, ils ont un contenu littéraire.

Quipu lisse

Qui n'a pas de noeuds

Laguna de los condores

Quipus récemment trouvé à Laguna de los Cóndores, sur l'image un des 32 trouvés. L'échantillon se trouve au Centre Mallqui, Musée Leymebamba, Chachapoyas, Pérou.
La première information disponible est due au travail écrit par Felipe Guaman Poma de Ayala au roi d'Espagne, dans la "Nouvelle Chronique et Bon Gouvernement", avec plusieurs dessins de quipus.

Quipu calendarico

Le plus grand quipu que l'on trouve dans le Condor Lagoon compte 762 cordes suspendues. La disposition et l'arrangement des pendants sont complexes, y compris les cordes supérieures et les pendants supérieurs liés. La disposition des cordons en vingt-quatre groupes composés d'environ 30 cordons suspendus par groupe suggère qu'il s'agit d'une représentation d'un calendrier.

 

Puruchuco

Ce quipu appartient au groupe trouvé sur le site de Puruchuco en 1956. Ils ont été déposés à l'intérieur d'un grand récipient couvert. Ils constituent l'un des rares groupes dont l'origine est connue. Beaucoup d'entre eux étaient enroulés en spirale pour l'entreposage.

Détails du cordon enveloppant le baluchon d'un des quipus trouvés à Puruchuco.

Musée Peabody

(Deux quipus liés Colección Peabody Museum of Archeology and Ethnology, Cambridge, Estados

Unidos)

Musée de Berlin

Groupes de cordes composés de l'espacement des cordes pendantes. Museum für Völkerkunde, Berlin, Allemagne.

 

traduction carolita du site Pueblos originarios.com

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