La conséquence d'oublier les mythes ancestraux
Publié le 8 Mars 2019
En ce qui concerne l'importance de défendre les peuples indigènes et de préserver leurs mythes ancestraux, nous voulons partager les réflexions suivantes qu'ont faites : premièrement, l'anthropologue austro-colombien Gerardo Reichel-Dolmatoff ( dans le prologue de son livre Les Kogi de la Sierra Nevada, et, bien que se rapportant à cette communauté indigène, cela peut être généralisé à tous nos peuples indigènes.(
Ensuite, nous nous souvenons des paroles de l'analyste suisse Marie-Louise von Franz, dans son ouvrage Mythes de la création, qui s'appuie sur une citation du médecin suisse Carl Gustav Jung , créateur de la psychologie analytique, pour prévenir les conséquences de l'oubli des mythes.
Reichel-Domatoff dit : Quand j'ai entendu leurs mythes (sur les Kogi en Colombie), j'ai été ouvert à une scène pleine d'images impressionnantes... composée d'épisodes tragiques, de grands problèmes universels.
En analysant les textes anciens -Hesiod ou Gilgamesh qui en sont des exemples évidents- on y trouve une base commune, une parenté indéniable avec les styles idéologiques des Indiens d'Amérique, comment peut-on sous-estimer les traditions millénaires des Kogi, des Huitoto, des Tukano ? Un texte mythique recueilli sur les rives de l'Amazone ou sur les pentes de la Sierra Nevada de Santa Marta devrait nous donner le même respect, la même admiration pour l'envolée de l'esprit humain, qu'un texte sanskrit ou un texte en latin ou en grec.... N'est-ce pas le genre humain ?
...dans d'innombrables conversations, j'ai attiré l'attention sur la nécessité d'étudier les tribus colombiennes. Malheureusement, je n'ai pas été entendu, et ce qui devait arriver s'est produit ; les années ont passé et beaucoup de tribus ont disparu ou ont été profondément modifiées sans avoir été étudiées en détail....
Je crois qu'en défendant le droit des Kogi de vivre et de jouir de leur propre culture, nous défendons aussi notre droit de vivre la nôtre et de défier les niveleurs d'esprit dont les grandes puissances du monde moderne nous menacent. Nous ne voulons certainement pas être "intégrés". De quel droit alors d'intégrer les Kogi ? Que pouvons-nous leur apprendre ? Chez les Kogi, il n'y a pas de criminalité ou de délinquance dans notre sens ; il n'y a pas d'abus de drogues ou de violence politique. Il n'y a pas de prostitution, pas d'usure, pas d'incertitude économique. Leur religion est profondément consolante, leur philosophie de vie est positive, affirmative du défi que constitue l'existence, que voulons-nous leur enseigner ?
Les Indiens sont une grande ressource humaine pour le pays, une ressource irremplaçable dans leur haut niveau moral, leur grand sens de la solidarité familiale, leur force et leur patience d'esprit qui leur ont permis de survivre à des siècles de persécution et de diffamation. La grande richesse d'un pays réside dans la diversité de ses composantes, et non dans l'intégration par décret........ Il ne s'agit pas ici de simples phénomènes d'acculturation, mais de véritables catastrophes pour la culture indigène."
M-L von Franz dit : Jung l'a dit en synthèse serrée dans son essai The Gifted Child (Le drame de l'enfant doué). C'est là que nous lisons :
.....il me semble particulièrement important pour toute culture élargie d'examiner l'histoire, au sens le plus large du terme. Il est important, en l'état actuel des choses, de prêter attention à ce qui est pratique et utile, et de regarder vers l'avenir, il est tout aussi important de regarder en arrière.
Tout comme l'embryon dans son développement récapitule, en un sens, notre histoire phylogénétique, le psychisme de l'enfant revit " la leçon de la première humanité " comme Nietzsche l'appelle.......
La connaissance (et pour nous c'est l'expression essentielle) d'origine universelle construit le pont entre le monde perdu et abandonné du passé et le monde encore largement inconcevable de l'avenir.
Comment saisir l'avenir, comment l'assimiler, si nous ne sommes pas en possession de l'expérience humaine que le passé nous a léguée ? Privés de cela, nous sommes laissés sans racines ni perspectives, sans protection contre toute nouveauté que l'avenir pourrait nous apporter."
Ainsi vous pouvez voir pourquoi il est si important d'être connecté à une continuité historique, par exemple de l'intérieur, à sa propre âme ancestrale, d'être connecté aux fondements archétypaux de la psyché. C'est la seule protection contre la possibilité d'être emporté par les déceptions de la nouveauté.
Nous pouvons voir à quel point cela est destructeur, par exemple, dans le cas où une tribu primitive est séparée de sa continuité ancestrale par une sorte d'influence spirituelle extérieure : elle se délabre et perd tout son pouvoir et sa volonté de vivre, en un temps très court.
Ils ont perdu leur continuité, leur passé historique et leur dignité humaine.
traduction carolita du site mitos latinoamerica
/http%3A%2F%2F1.bp.blogspot.com%2F_5x-W7If3AQs%2FR-6E9VGv4NI%2FAAAAAAAAAHo%2F6lL7iMkriAs%2Fw1200-h630-p-k-no-nu%2FJungcolorOK.jpg)
Consecuencias de olvidar los mitos
Luego, recordamos las palabras de la anal ista suiza Marie-Louise von Franz, en su obra Mitos de Creación, quien se apoya en una cita del médico suizo Carl Gustav Jung (foto der.), creador de la ...
http://mitosla.blogspot.com/2008/03/consecuencias-de-olvidar-los-mitos.html