Cosmovision Chibcha - Guatavita, le lac de la légende de l'El Dorado

Publié le 28 Mars 2019

Le lac de la légende de l'El Dorado


Pour les Muiscas, les lagons étaient la demeure des dieux. D'Iguaque, la déesse Bachué est sortie avec un enfant dans les bras, ils sont les ancêtres de toute la race humaine. Ils vénéraient aussi ceux de Siecha, Chisacá, Fuquene, Chingaza, Bocagrande et Guatavita, faisant des pèlerinages parmi eux, parcourant des dizaines de kilomètres.

Selon la tradition Muisca, à Guatavita, un cacique appelé Sua régnait, marié à une belle princesse d'une autre tribu. Cependant, il était un grand fan de chicha et de bacchanales, et sa femme, avec qui il avait eu une fille, tomba amoureuse d'un guerrier qui lui faisait la cour.

Les amants furent surpris et Sua soumit le guerrier à d'horribles tortures, au point de lui arracher le cœur et de le servir à sa femme. La femme s'est enfuie désespérément, a pris sa fille dans ses bras et a plongé avec elle dans le lagon.

Le cacique ordonna aux prêtres de récupérer sa famille. Ils l'informèrent que la femme vivait maintenant sous l'eau, où un grand serpent l'avait épousée. Le cacique a exigé que sa fille lui soit amenée et une fille sans yeux lui a été amenée. Secoué, Sua la remit à l'eau et ordonna qu'à partir de ce jour, les meilleures émeraudes et filigranes d'or soient jetés dans le lagon. Le but de la cérémonie était de supplier la princesse de demander aux dieux la prospérité et la prospérité pour son peuple.

Chaque pleine lune, le serpent de Guatavita émergeait des eaux pour rappeler aux gens les offrandes, les prêtres regardaient son apparition qui était un signe de prospérité.

L'Indien doré

Quand la conquête est arrivée, le rituel avait acquis une nouvelle signification. Il a été réalisé à l'occasion de l'ascension d'un nouveau cacique, généralement le neveu du précédent. C'est ce que Juan Rodriguez Freyle nous a dit :

"...Dans ce lagon de Guatavita un grand radeau de joncs était fait, orné de tous les plus voyants qu'ils pouvaient.... Ils dépouillaient l'héritier, l'oignaient d'une terre collante et le saupoudraient d'or en poudre et en terre, de telle sorte que dans le radeau il était couvert de tout ce métal....

L'Indien doré faisait son offrande en versant tout l'or et les émeraudes qu'il portait au milieu de la lagune, et les quatre caciques qui l'accompagnaient faisaient de même ; et laissant le radeau à terre commençait la fête, gaitas et fotutos avec des danses à leur manière, cérémonie par laquelle ils recevaient les nouveaux élus et étaient reconnus par le Seigneur et Prince ....

De cette cérémonie a été pris le célèbre nom du Dorado..."

La chasse au trésor

L'histoire de l'"Indien doré" a donné naissance à l'"El Dorado", lieu mythique que les conquistadors recherchaient des Andes à l'Amazonie, avec un tel enthousiasme qu'en 1539, en une semaine, trois expéditions menées par Benalcázar, Federmann et Jiménez de Quesada, respectivement du Pérou, du Venezuela et de Santa Marta, coïncidèrent à Guatavita.

A Guatavita même, divers plans ont été élaborés pour drainer le lagon à la recherche d'offrandes légendaires. En 1580, un marchand nommé Juan Sepúlveda employa 5 000 Indiens et creusa un canal pour le drainer. Le niveau de l'eau a baissé de 20 mètres, mais le canal s'est effondré et le roi d'Espagne a refusé de continuer à financer l'entreprise. Sepulveda dut partir, malgré avoir sauvé plusieurs morceaux de filigrane et une émeraude de la taille d'un poing.

Les tentatives infructueuses se poursuivent dans toute la colonie, mais l'or légendaire continue à nourrir les rêves des chasseurs de trésors jusqu'à ce jour.

A 80 km au nord de Bogota, Guatavita était la capitale religieuse des Muisca. Dans la lagune, ils sentaient la présence des dieux, pour remercier ou demander sa grâce, ils jetaient de l'or et des pierres précieuses dans les eaux.

Avec une visibilité de seulement 20 cm. de la surface, dans ses 200 x 300 mètres de côté, il y a une profondeur moyenne de 25 m. où les Espagnols ont cherché ces richesses.

Radeau Muisca

Le "radeau Muisca", coulé en or de haute qualité, d'une seule pièce avec la technique de la cire perdue (19,5 cm. de long x 10,1 cm. de large et 10,2 cm. de haut), représente le couronnement d'un nouveau cacique dans le lagon de Guatavita.

 

source  Lugares Sacgrados de América. Juan Tafur
OCEANO-AMBAR, 2009.

traduction carolita du site Pueblos originarios.com

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