Colombie - Le peuple Yuri ou Caraballo
Publié le 19 Mars 2019
Peuple autochtone de Colombie habitant le bassin du río Puré et le cours supérieur du rio Bernardo dans le département d'Amazonas, à la frontière avec le Brésil.
Ils étaient, en 1775, selon Eugenio Ribeiro, reconnaissables aux tatouages noirs autour de la bouche s'étendant jusqu'aux oreilles.
En 1894, Antonio Cuervo les décrit comme des guerriers indiens. Les hommes ne portaient qu'un guayaco (pagne) et les femmes étaient nues. Ils s'ornaient le corps minutieusement avant les rituels et les danses. Ils utilisaient des colliers faits avec des dents d'animaux, ils avaient aux chevilles des hochets de graines et sur leurs têtes des couronnes de plumes descendant dans le dos.
Langue
Elle est sans doute isolée bien que des études différentes l'aient décrite avec plusieurs hypothèses de filiation, dont avec le groupe de langue tukano et avec le groupe de langue arawak d'Amazonie.
Des vocabulaires ont été collectés.
Selon Fabre dans son Diccionario etnolinguistico y guia bibliografica de los pueblos indigenas sudamericanos :
Aussi bien Tovar et Larrucea de Tovar (1984) que Loukotka (1968) et Chamberlain (1913) considèrent la langue yuri comme isolée.
D'autres sources la situent dans les langues arawak (Brinton 1891) et affilié au groupe caribe ( Loukotka (1935). Ces opinions se basent sur des observations très superficielles du vocabulaire.
Greenberg (1987) soutient que le yuri serait avec le ticuna un sous-groupe avec des affinités étroites au sein des langues tucanoanes équatoriales.
traduction carolita sources fabre et wikipedia
En Colombie les indigènes Yuri résistent au "monde blanc" - coco Magnanville
photographie aérienne prise en 1975 sur le territoire des Caraballos Leur survie est incertaine pourtant ils sont là-bas, évitant le civilisation occidentale. Image de la région prise en 2010. ...
Yuri, peuple isolé, article de l'ONIC
Autres noms
Carabayo, Caraballo, Aroje, Suque.
Situation géographique
Selon le ministère de l'Intérieur, les Yuri :
vivent dans le département de l'Amazonas, sur les affluents de la rive droite du Caquetá, en particulier sur les rives du fleuve Bernardo, près de l'embouchure du fleuve Cahuinarí. Ils partagent leur territoire dans le Resguardo "Predio Putumayo" -3.354.097 hectares- avec les groupes ethniques uitoto, barasana, bora, inga, makuna, miraña, ocaina et tikuna.
Population
Selon les données démographiques de ce groupe ethnique en 2004 (Arango et Sánchez), 217 personnes constituent la population Yuri isolée.
Langue
Selon les études de l'Atlas sociolinguistique des peuples indigènes d'Amérique latine, il n'existe pas d'autres données sur la langue yuri que celles recueillies par les voyageurs du siècle dernier, Von Martius, Spix et Wallace (Ortiz S.E. 1965 : 232). De nombreuses rumeurs circulent sur la présence de groupes indigènes entre Caquetá et Putumayo, près de la frontière brésilienne, qui pourraient être les anciens Yuris ; à ce jour, il n'existe aucune preuve documentaire de la langue de ces Indiens ; une telle conclusion ne peut donc être soutenue (Loukotka C., 1942 contre Loukotka C., 1968).
Culture et histoire
Histoire
Selon le ministère de l'Intérieur, la première mention des Yuri remonte à 1820, dans les environs du Río Negro dans le Putumayo. Mais on sait très peu de choses à leur sujet. Les Yuri restent isolés. Selon l'agence de presse UNAL :
La dernière trace de contact entre le groupe indigène des Yuri ou des Caraballos et la société occidentale remonte à 1969, lorsque Julián Gil, qui collectait le caoutchouc, entra sur leur territoire et disparut. Son frère et quelques soldats l'ont cherché, mais ils ne l'ont jamais retrouvé.
Ce qu'ils ont trouvé, c'est un groupe d'indigènes que personne ne connaissait et que les Miraña (un autre groupe indigène de la région) appelait arojes ou gens du guama. Ils disaient qu'ils étaient restés à l'âge de pierre et qu'ils mangeaient les humains. […]
Ce n'est que quarante ans plus tard, après des recherches exhaustives - corroborées par une expédition de survol - que leur survie fut déterminée. On estime qu'il n'y a que quatorze groupes. […]
C'est quelque chose d'important, parce que ce sont des humains qui ont décidé de s'éloigner de l'influence de la civilisation occidentale. Dans le monde, il n'existe qu'une centaine de communautés de ce type, la plupart en Amazonie et dans le grand Chaco paraguayen et bolivien. Il s'agit d'une grande quantité de cultures et de langues.
Comme le rapporte l'agence de presse UNAL, selon Roberto Franco, dans son livre Cariba Malo: episodios de resistencia de un pueblo indígena aislado del Amazonas, los Yuri::
(...) ils sont les descendants de grandes chefferies -des sociétés plus complexes que les sociétés tribales- du fleuve Amazone, qui ont migré en amont par le rio Caquetá et le Putumayo pendant plusieurs siècles. Ils ont décidé de s'isoler dans la région du Puré à la fin du XIXe siècle, compte tenu des mauvaises expériences qu'ils ont vécues avec les Blancs, l'esclavage et la maladie[...].
Il ajoute qu'il s'agissait de chefferies capables de contrôler l'immense fleuve, militairement très fortes, avec une organisation sociale complexe, hiérarchisée et avec des métiers spécialisés ; et non d'un groupe égalitaire, où tous font tout, comme les tribus communes du continent amazonien.
La dernière confirmation de la survie de ce peuple date de 2010, quand un survol du Parc National du Puré en Amazonie a permis de photographier quelques malocas.
Culture
Pour la majorité des peuples vivant dans la région amazonienne, l'utilisation des plantes sacrées est un élément fondamental de leur vie culturelle et sociale. Le Yurupari est le rituel le plus transcendantal car il rappelle les origines et revit les éléments essentiels de leur cosmovision.... (...) Les Yuri vivaient traditionnellement dans des malokas de haute altitude, construites sans murs avec des matériaux typiques de la région, situées sur les rives des rivières.
Économie
Comme l'a rapporté l'agence de presse UNAL, selon Roberto Franco, qui a survolé en 2010 la région où vivent les Yuri :
(...) ils vivent surtout des produits de la selva, ils ont une agriculture et sont sédentaires, mais ils se déplacent quand ils sont menacés. "Du haut des airs, nous avons vu beaucoup de bananes et de chontaduro (palmier pêche). Ils vivent du poisson et de la chasse ; ils n'ont pas beaucoup d'hameçons, ils chassent avec de grosses et lourdes lances."
traduction carolita du site de l'ONIC