Colombie - L'ONIC dénonce la grave situation des droits humains des peuples Emberá Katío, Dóbida, Zenú et Wounaan du Bajo Atrato en raison des actions des acteurs armés sur le territoire
Publié le 5 Mars 2019
par l'ONIC dans Communiqués ONIC 04 mars 2019
- De même, nous dénonçons le non-respect par le gouvernement national des accords conclus dans le cadre de la #MingaPorLaVida en novembre 2018.
Le Département des droits des peuples indigènes, des droits de l'homme et de la paix de l'Organisation Nationale Indigène de Colombie - ONIC, informent l'opinion publique, les organisations nationales et internationales des droits de l'homme et les institutions colombiennes chargées de garantir la vie et l'intégrité des peuples indigènes que :
Les communautés des peuples indigènes Embera Katío, Embera Dóbida, Senú et Wounaan du Bajo Atrato sont dans une situation d'enfermement en raison des actions des groupes armés illégaux qui s'identifient comme AUTODEFENSES GAITANISTES DE COLOMBIE - AGC et l'Armée Nationale de Libération - ELN, outre la militarisation permanente par l'Armée nationale.
Près de 170 familles des communautés indigènes d'Unión Embera et 46 de la communauté de Pueblo Antioquia du resguardo Indigène Salaki Pabarandó sont au milieu d'une confrontation entre les acteurs armés, qui contestent le contrôle territorial en constituant un corridor vers le Panama voisin. En raison de la situation d'isolement, la communication est limitée et peu de détails sur leur situation peuvent être connus jusqu'à présent, de sorte que nous ne pouvons pas savoir si, pour le moment, il y a des blessés et quels autres effets graves peuvent se produire.
Au cours du mois de novembre 2018, ces communautés se sont mobilisées en direction de la ville de Bogota dans le cadre de la MINGA POR LA VIDA (minga pour la vie pour dénoncer cette situation, mais il n'y a eu aucune action énergique de la part de l'État dans le but de rétablir l'autonomie et le gouvernement autonome des communautés autochtones touchées.
En février 2019, dans l'exercice légitime de la compétence spéciale indigène, les autorités ont sanctionné deux de ses membres pour avoir été dans les rangs de l'ELN, ils étaient sous le contrôle territorial de la même personne purgeant leur peine. Cependant, l'Armée nationale a ignoré les pouvoirs des autorités indigènes et a pris les personnes sanctionnées au motif qu'elles étaient déserteuses de l'ELN.
En particulier, les communautés indigènes des municipalités de Carmen del Darién et Riosucio-Chocó dénoncent la présence et le contrôle paramilitaires à La Nueva Truandó, tandis que l'armée nationale est dans les territoires des hautes terres.
A la suite de la Minga por la Vida de novembre dernier, les forces publiques s'étaient engagées à vérifier la situation dans les territoires afin de maîtriser la grave crise ; cependant, à ce jour, il y a une militarisation permanente des territoires, ce qui engendre de graves risques pour les communautés en raison de la situation de conflit armé qui s'intensifie dans la région et des confrontations avec les autres acteurs armés, outre les violations du droit international humanitaire que cela représente.
De même, une partie des accords de Minga por la Vida portait sur la priorité et la rapidité des cas d'urgence soumis à l'Unité nationale de protection en ce qui concerne les cas individuels et collectifs de Peranchito, Jiun Duur, Pueblo Antioquia, Perancho, Jagual, Marcial, Pinchindé, La Raya, Quiparadó, Isleta, Alto Yarumal, Juin Phubuur et Barranco ; trois mois après, aucun progrès notable n'a été réalisé pour la réalisation de cet accord.
Dans cette optique, nous lançons un appel URGENT à toutes les institutions nationales et régionales pour qu'elles respectent les accords signés à la Minga por la Vida afin de garantir l'autonomie et les autres droits des peuples indigènes concernés.
En tant qu'Organisation Nationale Indigène de Colombie -ONIC - nous accompagnons et exprimons notre solidarité avec les peuples frères dans la grave situation des droits humains dans laquelle ils se trouvent dans le département du Chocó.
En outre, nous demandons à la communauté internationale de surveiller la situation d'enfermement, les menaces, la militarisation de la vie et les difficultés de libre transit dans l'exercice de leurs propres activités que connaissent les communautés sur leur territoire.
Nous exigeons que la table de négociation entre le gouvernement national et l'ELN soit réactivée, car cela nous aidera à progresser vers une paix stable et durable pour le pays et les peuples indigènes.
Nous demandons que les forces de sécurité abandonnent nos territoires afin de mettre fin aux affrontements.
Enfin, nous demandons que les mesures de protection des droits des dirigeants, des familles et des communautés indigènes touchés soient accélérées et que des mesures de protection spirituelle et physique soient prises pour harmoniser et prévenir les multiples violations des droits humains qui menacent les territoires indigènes ancestraux et la survie de nos peuples.
sur le site de l'ONIC, en bas d'article, vous trouverez les coordonnées des personnes à contacter
traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de l'ONIC le 4 mars 2019