Colombie - Le peuple Wipijiwi ou Waüpijiwi

Publié le 24 Février 2019

Le peuple Wipijiwi - Waüpijiwi


Autres noms


Wipiiiiwi - Waüpiiiwi "Les gens qui marchent" - Huupiwi,Wipiwi, Waupijiwi.

Situation géographique


Les Waüpijiwi se trouvent dans le département de Casanare, Resguardo Caño Mochuelo, ils vivent dans la communauté d'El Merey et ne sont signalés nulle part ailleurs dans le pays. La présente étude de la communauté Waüpijiwi installée dans le Resguardo de Caño Mochuelo, où elle vit avec huit autres peuples, rend compte de l'ensemble du peuple. Les peuples qui sont aujourd'hui installés dans les zones qui constituent ce qui s'appelait à l'origine la Réserve Indigène et plus tard la Réserve de Caño Mochuelo, ont traversé différentes zones et tributaires du bassin de l'Orénoque. (Universidad Externado. ESANI. p, 23)

modèle des maisons du resguardo

Population


Les chiffres de la population Waüpijiwi sont très dynamiques. Cela est dû en grande partie à la mobilité, caractéristique de ce peuple nomade. La population enregistrée dans le Resguardo est de 119 personnes, selon les données estimées par l'École Communautaire d'Aménagement du Territoire, menée par la Corporation Tabaco et le Groupe interculturel Almáciga. Entre-temps, le recensement de la mairie du Resguardo enregistre une population de 136 habitants. Le terrain actuel de ce peuple s'étend sur 9600 hectares et est bordé au nord par le caño Aguas Claras, au sud par le caño Aguas Claritas, à l'est par le sommet formé entre le caño Aguas Claras et le caño Aguas Claritas et à l'ouest par les domaines des colons de la plaine. (Universidad Externado. ESANI. p, 63)

Langue


La majorité des indigènes de cette ethnie conservent leur langue et presque tous les amyores de 5 ans la parlent. C'est une variante vient du Sikuani. 

Le sikuani (ou guahibo) est une langue indigène du groupe central de la famille guahibane qui a peut-être formé un dialecte continu avec la langue cuiba, jusqu'à ce qu'ils soient séparés par des colonies sur les rives des rivières, des villages en langue arawak et sáliba, puis par la colonisation.

Les principaux dialectes sikuani sont le Waü (occidental) et le Parawá (oriental). Le Newütjü (Tigrero) est une forme transitoire entre les deux. L'amorua est une forme extrême du Parawá, alors qu'il existe plusieurs dialectes de transition entre Sikuani et Cuiba : Dome (Playero), de la rivière Arauca, plus Sikuani ; Waüpiwi (Wipiwi, Yomati) des rivières Uachadía et Alto Tomo ; Siripuji (Tsiripu ou Siripu) de la rivière Aguaclara ; et Mayaraji (Butterfly ou Mayalero) de l'Arauca.

Culture et histoire


Histoire 

Le territoire ancestral du peuple Waüpijiwi est Caño Gavilán ou, dans sa propre langue, Weunuekua, situé près de la rivière Tomo dans le département du Vichada. Selon le plan de sauvegarde, les Waüpijiwi proviennent d'un site appelé Yumemuje, près de La primavera, au nord de la mission pascale. Pour les anciens, Don Miguel Jiménez et Don Narciso Ubilla, leur origine était dans ce site, et ils ont été forcés de se déplacer sous la pression des colons et autres groupes indigènes, Piapocos et Sikuani, qui ont finalement occupé leur territoire. Comme ils le disent : "Il y avait de la cucurita, des fruits, c'est pourquoi nous avons marché et cueilli la nourriture... Ici, il n'y a pas de cucurita, c'est pourquoi nous devions semer. Les prêtres - Monfortianos - voulaient nous forcer et nous ne voulions pas, c'est pourquoi nous aussi nous sommes venus", raconte Narciso Ubilla (Universidad Externado. ESANI. p, 61).

A partir de 1624, la couronne espagnole confia à l'église, et plus précisément à l'ordre des Jésuites, la promotion d'une organisation économique et politique qui permettrait l'exploitation des terres du piémont et de la savane pour concentrer les populations indigènes dans les villages et haciendas. Au XVIIe siècle, les Jésuites s'étaient établis comme les principaux agents de la colonisation indigène, tant sur le plan économique que politique, ce qui leur a permis de consolider leurs haciendas. Cependant, ce mouvement n'a pas eu lieu dans toute la région et, en 1767, ils ont été expulsés, leur interdisant d'enlever leurs biens. Pendant les 124 ans de présence jésuite dans l'Orénoque, environ 81 établissements ont été fondés, parmi les haciendas doctrinaires et les forts de différentes tailles, dans les terres qui forment les bassins des rivières Casanare et Meta, affluents de l'Orénoque. Environ 10 000 autochtones étaient liés à ces établissements. Lorsque les Jésuites abandonnèrent ces haciendas, certaines terres furent occupées par des Indiens et d'autres furent confiées à d'autres ordres religieux (...) Après l'expulsion des Jésuites, une impulsion fut donnée à l'acquisition de terres par d'autres acteurs. Cela a permis l'avancée d'un processus de colonisation désorganisé et destructeur qui s'étendra du XIXe siècle au XXe siècle, laissant comme conséquence l'anéantissement d'une grande partie de la population autochtone. Les survivants ont été relégués et remplacés par la population métisse, qui a accompagné la formation des latifundios pendant la première moitié du XXe siècle. C'est au cours de cette première moitié du XXe siècle que la région s'est à nouveau consolidée comme une partie importante du pays.

Culture


Selon la même étude de l'Université El Externado, les Waüpijiwi vivent à Caño Mochuelo Resguardo et sont considérés en danger de disparition physique et culturelle.  Autrefois, c'était le médecin traditionnel, appelé en langue indigène "Penajorrobinu", qui guidait la communauté lors des raids pour trouver de la nourriture pour la chasse, la pêche et la cueillette. Bien que les figures du médecin traditionnel, de la sage-femme et du sage restent encore en charge du traitement des connaissances sur les plantes et des prières d'eau et de nourriture (associées à une vie spirituelle ; et ils manifestent leur rencontre avec les esprits et les médecins des autres Resguardos et régions), de nos jours le gouvernement est exercé par un capitaine, choisi par la communauté entière. De plus, il y a des chefs à qui le capitaine demande conseil. Ces derniers sont généralement des personnes qui ont une meilleure connaissance du monde de la population non indigène, les "blancs" et les "colons", comme les appellent les communautés elles-mêmes ; un "blanc" marié à un indigène ou un "blanc" reconnu pour rester membre de la communauté. La figure du capitaine, qui détient aujourd'hui la majorité des villes de Caño Mochuelo, est apparue au XVIe siècle à la suite des premiers contacts avec les ordres religieux et les autorités civiles. Dans les années 80, cette position a été généralisée à tous les peuples, sa fonction principale étant de représenter le peuple et d'entretenir des relations avec les non-indigènes. Aux autorités ancestrales et à la figure du capitaine se superposent les formes d'organisation du Resguardo (Universidad Externado. ESANI. p, 101- 102)

Festival du Yaraqui

Danses et chants pour intégrer les familles, elles ont lieu les 15 août et 15 décembre mais cette célébration a du mal à se maintenir.

Lors des premières règles des jeunes filles a lieu la danse Yaweiba (signifie danse en couple) où toute la communauté est invitée.

Économie


Les informations recueillies dans l'ENSANI concernant le peuple Waüpijiwi montrent la permanence d'une économie communautaire qui maintient des institutions pour la redistribution des surplus, la régulation de la disponibilité des écosystèmes et l'appropriation des biens communs qui constituent la source de la disponibilité alimentaire. Ces règles d'appropriation des biens destinés à l'alimentation ont été largement établies par la compréhension de la dynamique de l'eau et du climat qui composent les calendriers écologiques. De cette façon, l'économie du peuple est enracinée dans le territoire et la vie sociale des communautés. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une activité de ce peuple, l'agriculture est devenue la principale forme de subsistance pour la plupart des familles, 75% de la population a déclaré sa réalisation comme une source de nourriture. (Universidad Externado. ESANI. p, 101- 102)

traduction carolita du site de l'ONIC

Des  IMAGES  de ce peuples dans ce document page 138

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Colombie, #Peuples originaires, #Wipijiwi

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