Venezuela - Le peuple Gayón

Publié le 12 Janvier 2019

Peuple autochtone du Venezuela qui avant l'arrivée des colonisateurs habitait dans la région montagneuse de Matatere, dans la serrania de El Tocuyo, la dépression de Quibor dans le nord-ouest de Barquisimeto ainsi qu'à Babane dans la région centre-est du Venezuela.

Actuellement ils sont répartis dans les municipalités d'Iribarren, Morán et Andrés Eloy Blanco dans l'état de Lara ainsi que dans la municipalité d'Unda dans l'état de Portuguesa.

Ils cultivaient du maïs, du manioc, des patates douces.

Langue : de la famille jirajoranas

 

Il s'agit d'un groupe de langues éteintes qui étaient parlées à l'ouest du Venezuela dans les régions de Falcón et de Lara. Toutes les langues auraient disparu au début du XXe siècle. Il y aurait des similitudes avec les langues timote-cuica et des similitudes typologiques avec les langues chibcha mais les données sont trop rares pour considérer toute parenté possible.

La langue gayón était parlée à la source du rio Tocuyo dans l'état de Lara.

état de Lara Par TUBS — Travail personnelCette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Venezuela location map.svg (de NordNordWest).Cette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Guyana location map.svg (de NordNordWest)., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17372337

 

Ci-dessous la traduction d'un article rédigé par un membre du peuple

 

Le peuple Gayón et son histoire

Avant l'arrivée des exterminateurs européens, le territoire  "Gayon" s'étendait des contreforts de la chaîne de montagnes de la Matatere, située au nord de l'actuel État de Lara, dans la vaste et longue région autrefois appelée par nos ancêtres : "Aribicoa", qui comprend Bobare, Carorita, Duaca et Aroa, pour rejoindre la zone de Turbio ou Barquisimeto, ainsi que les vallées de Quibor, les rives du fleuve Tocuyo et bien sûr à travers son cours pour atteindre les montagnes qui étaient autrefois appelés Dinta et Dinira, à savoir Sanare, Los Humocaros, Barbacoas, Guaríco, Guaitó, Chabasquén et la plupart de la zone supérieure de ce qu'est l'État Portuguesa. 

Le peuple "Gayon", dont le terme signifie "Frère", était une ethnie agricole et sédentaire, mais comme toutes les communautés aborigènes de notre continent "Ábya Yala",  a subi la plus horrible extermination imposée par les Européens, comptant sur le grand désavantage que les pirates espagnols après avoir fondé leurs villes (compte tenu que ces inhumains ont appelés les invasions des fondations ).

 Santa Cruz en 1.502 (situé dans la péninsule de la Goajira) par le sanguinaire espagnol Alonso de Ojeda, puis Coro en 1.527, par l'impitoyable allemand Ambrosio Alfinger, Maracaibo en 1.529 également par ce même sujet (Alfinger), ont décidé d'établir leur action génocidaire depuis les bords du fleuve Tocuyo en 1.545, lorsque le terroriste Juan Pérez de Tolosa entreprit son massacre aborigène depuis le territoire "Gayón" lui-même, attaquant l'humanité et la culture de nos grands-parents.    

A partir de ce moment, la souveraineté de notre nation"Gayon" sacrée et étendue fut limitée par les agressions des puissances européennes, qui avaient plus d'expérience des guerres et donc, avec des armes plus sophistiquées que les nôtres, voulaient s'agenouiller aux ordres des couronnes infernales des rois d'Espagne, mais elles ne furent pas faciles parce que les nôtres commencèrent à résister avec bravoure, ce qui a réduit les membres du peuple millénaire : propriétaires et dirigeants de leurs propres territoires et destinées.

Esclaves et nomades persécutés, cueilleurs et chasseurs de fruits, s'abritant dans des lieux difficiles d'accès (les montagnes) pour préserver l'intégrité physique et leurs modes de vie ancestraux, compte tenu du fait qu'aujourd'hui leurs enfants et petits-enfants sont dispersés dans tous ces lieux, et qui maintenant nous appellent "Campesinos", eux qui d'ailleurs nous réclament les terres qui nous furent prises par les assassins et qui sont encore aux mains de leurs descendants aujourd'hui appelés "Terratenientes (propriétaires terriens)".  

      Pour pêcher le boca chico, le palambra, les lizas, les sardines, le puyón et le saltador, ils utilisaient des hameçons faits avec des os, des harpons et des tarrayas. Cette culture a également développé le système de pêche à la nivrée, qui consistait à utiliser l'extrait de racine d'une plante appelée "Barbaco" qui étourdissait les poissons et qui permettait donc de les pêcher plus facilement.

Gayones pêchant


La famille "Gayón" s'habillait avec une petite jupe tissée de fibres végétales qui ne couvrait que les organes reproducteurs, pour éviter de les exposer au climat ou pour les protéger de tout accident survenu pendant la journée de travail, elle ne les a jamais couverts par honte ou par modestie car la sexualité était conçue comme une condition naturelle de chaque être humain loin des impulsions morbides que les Européens nous ont malheureusement transmises avec les violations faites à nos Grand-mères ancestrales. Le reste de leurs corps minces et solides étaient décorés de beaux motifs peints à l'encre appelée Bariquí.

Dans cette culture, il y avait la figure de Moján, qui était l'homme le plus âgé de la communauté et qui remplissait les fonctions d'un sage grand-père et guérisseur puisqu'il avait hérité de l'héritage ethno-médical et des propriétés curatives de certains animaux comme l'Onza (couguar),  il servait aussi de guide spirituel et orientait donc les rituels sacrés.

Parmi d'autres tâches il devait guider les décisions pertinentes de la communauté dans le domaine politique et social.  Le Moján était aussi un grand professeur parce qu'il consacrait une bonne partie de son temps à enseigner ou à transmettre des connaissances à tous les enfants de sa communauté.

Les Gayons, faisaient de la céramique, ils cultivaient le maïs comme aliment de base et prioritaire, ils cultivaient aussi les caraotas (haricots noirs), les lentilles, le quinchoncho (pois d'angole), le cactus appelé cadushi, dont ils préparaient une farine pour faire une soupe comme aliment de grande estime et la penca de cocuy cuite comme source riche de protéines, le guaje (faux mimosa), l'auyama (potiro,), la yuca (manioc), la noix, le palmier, la banane, la fleur du Bucare qui servait comme viande végétale nutritive et savoureuse...

 

Céramique indigène

Ils dormaient dans des hamacs à l'intérieur de grandes maisons communales sans murs et conçues pour plusieurs familles avec des toits de paille et des feuilles de tiges de noix de coco ; ils étaient des consommateurs de miel et collectaient de la nourriture pour tout l'hiver.

Leurs armes de chasse et de défense territoriale étaient composées d'arcs de 1,50 mètre de long, de flèches d'un mètre de long faites de verada ou de roseau avec une pièce pointue fixée à une extrémité et d'autres plumes d'oiseaux attachées avec des fils cirés pour la stabilité et la précision du lancement, sinon ils utilisaient des sarbacanes avec des flèches faites de fils de palmes grillées aux extrémités pointues.

Une autre façon de connaître le peuple Gayon peut être trouvée à travers sa langue, car bien qu'une grande partie ait disparu de la mémoire collective à cause du harcèlement européen et de l'évangélisation forcée, nous pouvons avoir une courte liste de mots qui témoignent d'une culture d'une langue ancienne :

Homme

Yus 

Femme

Suségene

Soigneur

Moján

Enfant

Payós   

Récolte

Kibók 

Plume

Besa 

Quebradra ou col

Kigua

Lune

Yi

Soleil

Yivat

Pichet

Guayí

Petit perroquet

Hermano

Maraca

Ikidana

Grand

Deu                      

Jojoto

Turá

Cette information nous a été donnée par notre frère gayón Heiler Mendoza (Chabasquén) dans une interview à la station thermale d'agua clara, un étudiant en mission culturelle et un fidèle défenseur de notre peuple. 

Heiler Mendoza (Gayon) 

 

Nous souhaitons que cela vous ait beaucoup apporté dans la recherche et l'information du grand peuple guerrier Gayon.

pétroglyphe gayón

traduction carolita du site ci-dessous

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Venezuela, #Gayón

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