Poésie amérindienne - Miguel León Portilla

Publié le 18 Janvier 2019

Par NotimexTV — El legado de Miguel León Portilla es una revelación para el mundo: Patrick Johansson Kéraundren (at 2min 11s), CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=47117885

Miguel León Portilla est anthropologue et historien mexicain, spécialiste de la pensée et la littérature nahuatl le plus reconnu.

Ce professeur émérite de l'Université Autonome du Mexique (UNAM) est né en 1928.

Son oeuvre principale est la Vision des vaincus, une oeuvre célèbre et populaire traduite en une douzaine de langues. Dans ce livre il livre des fragments de la vision Nahua de la conquête espagnole depuis les prémonitions de Moctezuma II jusqu'aux "chants tristes postérieurs à la conquête.

Ci-dessous vous trouverez quelques poèmes que j'ai traduits depuis l'espagnol.

Tochin in metztic

Yohualtotomeh
inchan omanqueh:
cenca quiahuia yohualnepantla.

In ihcuac oyahqueh in tlilmixtli,
yohualtotomeh patlantinemih,
azo quittayah tochin in metztic.

Nehhuatl huel oniquimittac
in yohualtotomeh
ihuan tochin in metztic.

En espagnol : El conejo en la luna

Los pájaros de la noche
se quedaron en su casa;
mucho llovía a la mitad de la noche

Cuando las nubes negras se fueron,
los pájaros estuvieron revoloteando,
tal vez veían al conejo en la Luna

Yo pude contemplar
a los pájaros de la noche
y también al conejo en la Luna.

Miguel León-Portilla (Poesía Náhuatl, la de ellos y la mía - éditions Diana, 2006)

Traduction en français proposée (par Lieucommun) :

Le lapin sur la lune

Les oiseaux de nuit
sont restés chez eux ;
il a beaucoup plu au milieu de la nuit.

Quand les nuages sombres sont partis,
les oiseaux se sont mis à voleter,
peut-être ont-ils aperçu le lapin sur la lune ?

Moi j'ai pu contempler
les oiseaux de nuit
et aussi le lapin sur la lune.

Miguel León-Portilla (Poésie Náhuatl, leur poésie et la mienne - éditions Diana, 2006)

Por todas partes serpiente

Lagarto, signo de flor,
rostro, corazón, de serpiente,
ojos, colmillos,
en la cueva, en el monte,
águila, tigre, plumaje, serpiente,
que amanece en el agua,
en el cielo, en la tierra,
vida, muerte, escamas de pez,
tierra, lagarto,
Nuestra madre, signo de flor,
Nuestro padre, lagarto su signo,
dos veces serpiente,
su monte, su rostro, serpiente de nubes,
su agua, su cuerpo, faldellín de serpientes
,pez, águila, tigre, lagarto,
en la noche, en el viento,
mujer serpiente, de plumas dos veces serpiente,
ojos, colmillos, tu cuerpo:
tú, Noche, Viento,
por todas partes serpiente

*****

Partout serpent

Lézard, signe de fleur,
visage, coeur, de serpent,
yeux, crocs,
dans la grotte, dans la montagne,
aigle, tigre, plumage, serpent,
qui se lève dans l'eau,
au ciel, sur la terre,
vie, mort, écailles de poisson,
terre, lézard,
Notre mère, signe de fleur,
Notre père, lézard son signe,
deux fois serpent,
sa montagne, son visage, serpent de nuages,
son eau, son corps, sa jupon de serpents
poisson, aigle, tigre, lézard,
dans la nuit, dans le vent,
femme serpent, de plumes deux fois serpent,
yeux, crocs, ton corps :
toi, Nuit, Vent,
partout serpent.


NO H U I A NCOAT L

Cipactli, ixochitonal,
iix, iyollo coatl,
ixtelolotli, coatlantli,
in oztoc, in tepec,
quauhtli, ocelotl, quetzalli, coatl,
atic mixitic,
ilhuicac, tlaltipac,
nemiliztli, miquiztli, michehuatl,
tlalli, cipacli,
Tonantzin, ixochitonal,
Totahtzin, icipactonal,
oppa coatl,
itepeuh, iix, mixcoatl,
iauh, itlac, citlalinicue,
michin, cuauhtli, ocelotl, cipactli,
yohualtica, ehecatica,
cihuacoatl, oppa quetzalcoatl,
ixtli, coatlantli, motlac,
tehhuatzin, Yohualli, Ehecatl,
nohuian coatl.

Miguel León Portilla , traduction de l'espagnol carolita

Quand meurt une langue
les choses divines
étoiles, soleil et lune
les choses humaines
penser et sentir
ne se reflètent pas dans ce miroir.

Quand meurt une langue
tout ce qui existe dans le monde
mers et rivières
animaux et plantes
ne sont pas pensés, ni ne se prononcent
avec lueurs et sons
qui n'existent pas déjà.

Alors se ferme
à tous les peuples du monde
une fenêtre, une porte
un regard différent
des choses divines et humaines
de ce qu'est l'être et la vie sur la terre.

Quand meurt une langue
ses mots d'amour
intonation de douleur et d'attachement
peut-être des vieux chants, des histoires, des discours, des prières
personne quel qu'il soit n'arrivera à les répéter.

Quand meurt une langue
plusieurs sont mortes déjà
et plusieurs peuvent mourir
miroirs pour toujours cassés
ombres de voix
pour toujours apaisées :
l'humanité s'appauvrit.

Miguel León Portilla traduction carolita de l'espagnol

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