Les recensements communautaires confirment l'exclusion et les inégalités au Pérou

Publié le 19 Janvier 2019

ONAMIAP

Les résultats du IIIe Recensement des communautés indigènes et du Ier Recensement des communautés paysannes, réalisés entre le 23 octobre et le 6 novembre 2017, montrent de façon fiable les profondes inégalités dans l'accès aux services de base comme l'éducation, la santé, le transport et les communications, entre autres. Par-dessus tout, ils exigent une action urgente de l'État pour combler ces lacunes injustes.

Le 19 décembre dernier, plus d'un an après le recensement, l'Institut National de la Statistique et de l'Informatique (INEI) a présenté les résultats au Comité Technique Interinstitutionnel des Statistiques Ethniques (CTIEE), dont fait partie l'Organisation Nationale des Femmes Indigènes Andines et Amazoniennes du Pérou (ONAMIAP). Le recensement comprenait 9 385 collectivités. De ce nombre, 2 703 indigènes et 6 682 paysans.

Les communautés indigènes ont déclaré appartenir à 44 peuples indigènes, dont la majorité étaient des Asháninka. Quant aux communautés paysannes, elles ont déclaré appartenir à 20 peuples indigènes, pour la plupart 3 646 communautés quechua, suivies par les Aymara avec 576 communautés. En outre, ils ont identifié 19 langues indigènes, dont la plupart sont le quechua et l'aymara.

Conflits et lacunes

Les conflits fonciers subis par les communautés ont des activités extractives comme protagonistes. Les collectivités indigènes en ont avec des compagnies forestières,

7,3 % avec des compagnies pétrolières,

5 % avec des compagnies minières et

1,6 % avec des mineurs illégaux.

Dans le cas des communautés paysannes, 11,6% avec les compagnies minières et 4,2% avec les mineurs informels.

D'autre part, le manque d'accès à l'éducation est extrêmement grave. Bien que plus de 90 % des communautés aient déclaré avoir un établissement d'enseignement, la grande majorité d'entre elles n'en sont qu'au niveau primaire. Le manque d'opportunités pour les enfants, les adolescents et les jeunes dans nos communautés a un impact sur la migration et la perte d'identité, ainsi que sur la pauvreté et le chômage.

Parmi les communautés indigènes, 93,6 % ont déclaré avoir un établissement d'enseignement.

74,1% dans le préscolaire,

93,3% dans le primaire et

23,5% dans le secondaire.

Enseignement technique productif 0,2% et enseignement technique supérieur 0,1%.

Pour leur part, dans les communautés paysannes, 95,2% disent avoir un établissement d'enseignement. De ce nombre, 85,8 % dans l'enseignement préscolaire, 91,3 % dans l'enseignement primaire et 40,6 % dans l'enseignement secondaire. 2 % des techniciens productifs et 0,5 % des techniciens supérieurs.

Les chiffres relatifs à l'accès à la santé sont également révélateurs puisque moins d'un tiers des communautés indigènes enregistrées, soit 32%, disposent de centres de santé. De ce nombre, seulement 1,7 % avec internement. Parmi les communautés paysannes, 48,5% ont déclaré disposer d'un établissement de santé. De ce nombre, seulement 3,5 % avec internement.

La conservation des connaissances et des pratiques traditionnelles est révélatrice à cet égard. 77,4 % des communautés indigènes utilisent la médecine traditionnelle, comparativement à 15,4 % qui utilisent des médicaments. Parmi ceux qui utilisent la médecine traditionnelle, 91,5% sont guéris avec des plantes médicinales. Et 76,1% des communautés paysannes utilisent la médecine traditionnelle contre 16,5% qui n'utilisent que des médicaments. La majorité de ceux qui utilisent la médecine traditionnelle, soit 97,1 %, le font avec des plantes médicinales.

L'isolement des communautés est un facteur déterminant du manque d'accès aux services de base. Parmi les communautés indigènes enregistrées, 70,6% n'ont que la voie navigable ou le lac pour se rendre dans la capitale du district. En ce qui concerne les communautés paysannes, 45,7% ont un sentier, 42,8% un chemin de terre, 40,8% un chemin de terre et 13,3% une route asphaltée.

La fracture numérique est énorme. 57 % des communautés indigènes n'ont pas de services de communication et un minimum de 6,7 % ont accès à Internet. Parmi les communautés paysannes, 27,6% disposent de services de communication. De ce nombre, 27,3 % ont accès à Internet.

De l'ONAMIAP, nous relevons nos bases pour dire assez d'exclusion, assez d'injustices ! Il s'agit de l'exercice des droits fondamentaux que l'État a l'obligation de garantir. Nous exigeons des actions coordonnées avec nos organisations, maintenant.

traduction carolita d'un article paru sur Desinformémonos

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Pérou, #Inégalités

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