Le Brésil met en danger ses peuples non contactés

Publié le 8 Janvier 2019

Cette semaine a été dénoncé l'incursion d'un missionnaire américain dans le groupe ethnique en isolement Hi-Merima. Si l'entrée du pasteur Steve Campbell est confirmée, cela représenterait un crime de génocide possible. Entre-temps, l'administration de Jair Bolsonaro annonce son intérêt à intervenir et à modifier les modes de vie des peuples indigènes en situation d'isolement par l'intermédiaire de son Ministère de la femme, de la famille et des droits humains.

Par José Díaz

Servindi, le 7 janvier 2019 - Un génocide indigène potentiel aurait pu se produire au Brésil il y a seulement quelques jours. Ceci est dû à la visite discutable que le missionnaire nord-américain Steve Campbell a effectuée il y a quelques jours sur le territoire de l'ethnie isolée Hi-Merima, au sud de l'état de l'Amazonas. Cette action a mis en danger l'intégrité d'au moins 100 indigènes isolés et récemment localisés par les autorités brésiliennes.

Il y a quelques jours, la Fondation Nationale de l'Indien (FUNAI) a interrogé le missionnaire qui a agi sur financement de l'église Greene Baptist et qui a utilisé le peuple indigène local Jamamadi pour accéder au territoire Hi-Merima. Des visites inopinées mettent en danger le système immunitaire des peuples isolés.

"S'il est configuré, dans l'enquête, qu'il avait intérêt à prendre contact, à utiliser sa relation avec d'autres Indiens pour approcher les isolés, il peut être accusé du crime de génocide en exposant délibérément la sécurité et la vie des hi-merima ", a déclaré Bruno Pereira, coordinateur de la FUNAI.

La FUNAI a demandé au ministère public et à la police fédérale du Brésil d'ouvrir une enquête sur la visite de Steve Campbell à une population isolée. Cela met en danger la mémoire biologique de l'ensemble de la population, risquant son extinction, et ne respecte pas l'autodétermination des formes de vie des Hi-merima qui restent isolées des populations occidentalisées du Brésil.

Contexte compliqué


Cette dénonciation contre le missionnaire chrétien conservateur se produit dans une période compliquée pour les populations indigènes du Brésil. C'est parce que l'entrée de Jair Bolsonaro à la présidence provoquera des changements dans les politiques indigènes. L'une des approches à modifier sera précisément celle relative aux peuples en situation d'isolement.

Comme l'avait prévu l'actuel ministre de la Femme, de la Famille et des Droits de l'Homme, Damares Alves, un pasteur évangélique controversé, la politique fédérale du Brésil sera d'intégrer les peuples sans contact dans la société brésilienne. Quelque chose qui, au cours des dernières décennies, a été découragé et évité par des institutions telles que la FUNAI et d'autres entités indigènes qui soulignent que ces décisions peuvent entraîner la mort de peuples indigènes sans contact en raison de maladies ou entraîner la disparition de leur mode de vie.

Pour l'instant, l'administration de Jair Bolsonaro a entamé une phase d'affaiblissement contre la FUNAI, l'entité historique chargée de protéger les différents peuples indigènes du Brésil. Depuis les premiers jours de janvier, cette institution ne s'occupera plus des questions de délimitation et d'enregistrement des terres autochtones, ces fonctions ayant été déléguées au Ministère de l'agriculture.

En quelques jours d'administration, Jair Bolsonaro a démontré son désintérêt pour la protection des droits des peuples indigènes. Leurs politiques colonisatrices et interventionnistes, avec des critères de marché, commencent à s'appliquer en Amazonie, elles ont déjà suscité quelques protestations : les peuples indigènes résisteront-ils à quatre ans de gouvernement de Jair Bolsonaro ?

Traduction du texte de la vidéo

Un drone a enregistré une tribu vivant isolée en Amazonie brésilienne. La FUNAI (Fondation Nationale de l'Indien) assure qu'elle avait surveillé cette tribu mais qu'elle n'avait jamais été capable de la capturer avec une caméra. Il y a un mois, la même FUNAI a diffusé de nouvelles images du dernier survivant d'une autre tribu amazonienne. Bien que sa communauté ait été anéantie, il veut éviter tout contact avec la société.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 7 janvier 2018

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Peuples isolés, #Hi-Merima

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