Colombie- Menaces de mort contre un dirigeant de la COICA

Publié le 22 Janvier 2019

Servindi, le 21 janvier 2019 - La Coordination des Organisations Indigènes du Bassin Amazonien (COICA) a dénoncé la menace de mort reçue par les dirigeants de Putumayo en Colombie, dont un membre de son conseil d'administration international.

La menace a été connue le 17 janvier par une brochure du groupe narco-paramilitaire Águilas Negras, en particulier du bloc du Sud-Ouest, qui opère dans la région du Putumayo.

La brochure comprend une liste de sept personnes " perdues par respect pour leur famille ", dont Robinson Lopez.

Appartenant au peuple Inga, Robinson est coordonnateur des droits de l'homme et de la paix de l'Organisation Nationale des Peuples Indigènes de l'Amazonie Colombienne (OPIAC).

Il est également coordinateur du domaine Changement climatique et biodiversité du COICA.

En novembre et décembre 2018, Robinson Lopez a été recherché avec insistance par des hommes armés qui se sont approchés de ses lieux habituels de déplacement et même de sa propre résidence.

Nixon Piaguaje, du peuple Siona, qui travaille comme communicateur indigène pour Radio Waira, une station de radio indigène du Putumayo, est également menacé.

Demande d'action urgente


Le COICA a lancé un appel à l'action auprès des organismes nationaux et internationaux de défense des droits humains pour dénoncer cette menace.

Elle cite en particulier le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, le Système Interaméricain des Droits de l'Homme et d'autres organismes internationaux compétents.

Elle demande au ministère public et à l'Unité nationale de protection (UNP) d'enquêter sur les faits dénoncés avec l'urgence que la situation mérite et de renforcer la protection des dirigeants menacés.

Au niveau national, le Système national de prise en charge intégrale et de réparation des victimes, le Ministère de l'intérieur, les entités ayant des obligations au titre des Autos 004 de 2009 et du décret-loi 4633 de 2011, entre autres, sont également visés.

Agression à la COICA


Les dirigeants de la COICA réunis à Quito (Équateur) ont indiqué que la menace porte atteinte à l'intégrité de l'organisation elle-même et est un indicateur de la vulnérabilité des défenseurs des territoires amazoniens.

C'est aussi l'occasion de coordonner des actions concrètes et urgentes et d'accélérer la consolidation du Programme de défense des défenseurs du COICA afin de rendre visible la pression sur les dirigeants autochtones qui défendent leurs droits et territoires.

Importance de la COICA

La COICA est l'organisation indigène internationale qui représente 450 peuples indigènes amazoniens, qui protègent actuellement 240 millions d'hectares et dont la principale revendication est le titrage de 100 millions d'hectares non encore reconnus légalement.

La région amazonienne possède plus de la moitié des forêts tropicales humides de la planète. Avec une superficie d'environ 7,9 millions de km2, le bassin amazonien est la plus grande forêt tropicale humide du monde.

La COICA regroupe neuf organisations nationales qui se partagent le bassin amazonien, comme suit :

Association Interethnique de Développement de la Selva Péruvienne, AIDESEP.
Confédération des Nationalités Indigènes de l'Amazonie Équatorienne CONFENIAE.
Confédération des Peuples Indigènes de Bolivie, CIDOB.
Coordination des Organisations Indigènes de l'Amazonie Brésilienne, COIAB.
Organisation Van Inheemsen au Suriname, OIS.
Organisation des Peuples Indigènes de l'Amazonie Colombienne, OPIAC.
Association des Peuples Amérindiens APA, du Guyana
Organisation Régionale des Peuples Indigènes d'Amazonie, Venezuela, ORPIA.
Fédération des Organisations Indigènes de Guyane FOAG, Guyane française.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 21 janvier 2019

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