Colombie/Brésil/ Venezuela - Le peuple Cubeo

Publié le 14 Janvier 2019

 

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Peuple indigène vivant dans le bassin du rio Vaupès, dans 3 pays frontaliers.

Colombie

Rio Vaupès

6984 personnes (2012)

Guaviare : 1818 personnes

Brésil

Amazonas : 565 personnes (2014)

Venezuela

56 personnes (2011)

Langue : cubeo de la famille des langues tukano

Terres indigènes au Brésil

  • T.I Alto Rio Negro - 7.999.380 hectares, 26.046 personnes, réserve homologuée. Ville : Japurá. 23 peuples y vivent : Arapaso (langue tukano), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Hupda (langue makú), Karapanã (langue tukano), Koripako (langue arawak), Kotiria (langue tukano), Kubeo (langue tukano), Makuna (langue tukano), Mirity-Tapuya (langue tukano), Pira-Tapuya (langue tukano), Siriano (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tariana (langue arawak), Tuyuka (langue tukano), Warekena (langue arawak), Yuhupde (langue makú), isolés de l'igarapé Waranaçu, isolés du rio Cuririari, isolés du rio Uaupés.
  • T.I Balaio – 257.281 hectares- 328 personnes- réserve homologuée, ville : São Gabriel da Cachoiera - 9 peuples y vivent : Baré (langue arawak), Baniwa (langue arawak), Desana (langue tukano), Koripako (langue arawak), Kubeo (langue tukano), Pira-Tapuya (langue tukano), Tariana (langue arawak), Tukano (langue tukano), Tuyuka (langue tukano).

Organisation sociale

 

L’organisation sociale Cubeo est basée sur les relations entre les groupes et segments de sorte que le collectif favorise l’autonomie de chacune des parties en mettant en place des inter-relations. Le collectif génère une zone de sécurité renforçant l’autonomie des segments et de leurs articulations.

L’accent est mis sur la croissance de l’individu basée sur la communauté et l’ensemble.

Il y a 3 phratries Cubeo exogamiques.

La première est considérée comme pámiwâ à proprement dit, c’est la plus grande.

La phratrie yurema (serpent) est d’origine Kurripako (une famille arawak) et ses membres sont bilingues.

Les membres d’une phratrie sont considérés comme les descendants d’un ancêtre commun et ne peuvent donc pas se marier ou avoir des relations sexuelles entre eux.

Le mariage idéal est celui réalisé avec une personne d’une autre phratrie Cubeo. Chaque phratrie est divisée en plusieurs « sib » ou clans dont l’un est Bahúküwa qui provient du Macú kakwa.

La phratrie n’a pas de chef mais elle a ses propres histoires, ses symboles et ses rituels.

Dans chaque communauté il y a un habokü ou capitaine exerçant une autorité traditionnelle. La communauté est composée de maisons unifamiliales (kürâmi). Le capitaine doit consulter les anciens avant de prendre des décisions.

Le chaman ou payé (yavi pôekü) a la connaissance approfondie du cosmos, des histoires, des esprits rituels, de la médecine traditionnelle et joue un rôle clé dans la vie communautaire.

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Mode de subsistance

La subsistance dépend de l’agriculture itinérante et de la pêche.

Dans la chagra (hio) ils cultivent :

Manioc amerküi

Maïs – wea

Igname

Chonque (xanthosoma) – hômüka

Aji (piment) – bia

Coca – pátu

Canne à sucre – kawa mene

Bananes – ôrêwe

Chontaduro (palmier pêche) – ürêdü

Ananas- ihibo

Guama – meneme

L’homme est responsable de l’abattage des arbres de la parcelle ainsi que du brûlis.

La femme est responsable de la plantation, des soins, de la récolte et du traitement du manioc amer pour en extraire le principe actif toxique et le purifier, le griller pour en faire la casabe ou la farine (hütüra).

La pêche et la chasse se font avec des arcs et des flèches, mais à présent ils utilisent des fusils de chasse.

La pêche se pratique dans des canoës.

La chasse utilisait aussi autrefois des sarbacanes.

Les espèces chassées :

Tapir- vekü

Cerfs – ñama

Pécari – wâríwa

Agouti – buü

Oiseaux

Ils récoltent le seje (kôhâ), des fruits sauvages, des insectes (fourmis, ou meawâ jojaimeawa)

Des larves de guêpes et de coléoptères des palmiers.

Ils collectent des fibres pour l’artisanat et la construction : cumare (betoñü, artisanat, paniers (puea)et pour le balay (panier tissé) le jahuova.

La cueillette du seje 

Le seje (oenocarpus bataua) est un aliment très important pour les Cubeo C'est un fruit qui naît sur le dessus de certains palmiers et dont on extrait l'huile et le jus. Les hommes sont chargés de grimper au palmier avec la machette dans la bouche et les pieds attachés pour pouvoir s'accrocher avec les pieds et atteindre le sommet de l'arbre tout en abattant la grappe de fruits. Les femmes sont chargées du traitement des seje.

Ils font également du troc avec d’autres tribus, ils élèvent des poules, des canards, des porcs pour la vente et pour obtenir des articles industriels.

Une lecture sur les kubeo : Mirages du masque de Henry Pernet ICI

source : wikipedia

 

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Puis cette traduction de l'article de l'ONIC (Colombie)

Peuple Cubeo

Autres noms

Pamíva, fils de l'ancêtre Anaconda - Kubeo, Paniwa, Cobewa, Hipnwa, Kaniwa

Situation géographique


Le peuple Cubeo est situé dans le département de Vaupés, à la frontière avec le Venezuela et le Brésil. On estime qu'à ce jour, ce territoire compte 70 % de la population indigène du Resguardo. Ce département se caractérise par la diversité de ses langues, puisqu'en plus de l'espagnol, il existe environ 29 langues différentes. Les Cubeo appartiennent à la famille linguistique Tukano, avec des influences arawak.

 

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Population


Sa population est estimée à 3926 individus. Ils sont dans les départements de Vaupés, Guaviare, Guainía entre autres départements du pays. La plus grande concentration de population de ce peuple indigène se trouve dans la municipalité de Mitú - Vaupés avec un total de 2439 indigènes, suivie par la municipalité de Mira Flores - Guaviare, avec un total de 546 personnes. La répartition de la population cubeo par sexe correspond à 1823 hommes et 2103 femmes. La répartition du peuple Cubeo sur le territoire colombien comprend les départements du Nord et du Sud.

Langue


Certains auteurs classent leur langue comme appartenant à la langue centrale de Tucano. En Colombie, les langues tucano sont parlées sur les rivières Vaupés, Cuduyari et Querarí  dans le nord-ouest du pays. Bien que les Cubeos soient en contact avec les Occidentaux depuis le XVIe siècle, leur langue et leur culture sont restées presque intactes. Le groupe ethnique en Colombie compte 6 000 personnes, mais la langue est potentiellement menacée. La langue Kubeo (cubeo, cobewa, kubéwa, pamíwa) est parlée dans le nord-ouest de l'État brésilien d'Amazonas, dans la région du fleuve Vaupés, Terra Indígena Alto Rio Negro, entre le fleuve Vaupés et la naissance de l'Ayarí.

 

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CULTURE ET HISTOIRE

Histoire 

Leurs contacts avec les Européens commencent avec l'exploration de ces territoires et, plus tard, avec l'établissement de missions catholiques vers 1852 ; cependant, l'avancée des "Blancs" ne fera qu'augmenter vers le début du XXe siècle avec l'émergence de l'exploitation du caoutchouc favorisée par la Première Guerre mondiale. Comme d'autres groupes de la région, vers le milieu du siècle, ils ont de nouveau été touchés par l'extraction du caoutchouc, de la patate douce, du pandare et des peaux animales. Dans cette même décennie, la missionnaire protestante Sofia Müller et l'Institut d'été de linguistique ont commencé leur travail d'évangélisation sur le rio le Cuduyarí, introduisant dans l'éducation des éléments culturels différents de ceux de leur tradition. De même, l'économie de la production de stupéfiants a eu un impact sur la vie de ces communautés sans que leur effet ait été pleinement analysé.

Culture

Dans leur cosmovision, leur origine est associée au cycle mythique de l'Anaconda Ancestral. Le Kuwai est le principal héros culturel et le rituel du "Yurupari" se distingue parmi leurs célébrations. Leur mode de peuplement se caractérise par la formation de villages dispersés structurés autour d'une école ou d'un centre de santé. Ils vivent actuellement dans de maisons rectangulaires divisées en deux espaces habités par une famille nucléaire. Des malokas rectangulaires sont construites dans certains villages, avec la fonction exclusive de lieu de rencontre ou d'hébergement.

Comme nous l'avons mentionné plus haut, l'ancienne origine des Pamíva est étroitement liée au cycle mythique de l'Anaconda ancestral, qui faisait constamment des apparitions pour accomplir des actes qui donneraient une identité sociale aux Pamíva. En arrivant au centre du monde, Anaconda désigna la culture spirituelle et matérielle à chacun des ancêtres des clans Pamíva qui étaient répartis de façon segmentée des pieds à la tête des territoires ancestraux Pamíva (Arango & Sánchez, 2004 ; Romero, 1994). Le Kuwai est leur principal héros civilisateur qui donne de l'ordre à l'univers des Pamíva en exerçant ses actions sur la terre, les fleuves et le ciel, et le rituel du yuruparí est l'une des célébrations de plus grande importance sociale et valeur culturelle (Arango & Sánchez, 2004 ; Romero, 1994).

Économie


Les Kubeo travaillent dans la céramique, la sculpture sur bois et la vannerie. Ces pièces sont destinées à l'usage personnel et aux besoins quotidiens tels que : la construction de maisons, de cordes et de paniers pour la pêche, entre autres. La commercialisation de leurs produits artisanaux a une valeur importante pour eux, du fait que cette activité permet de récupérer et de valoriser leurs connaissances, afin de pouvoir les transmettre à leurs enfants et petits-enfants.   Parmi les créations de ce peuple, se distingue par sa beauté le balay, tissage rond et concave de différentes tailles, utilisé pour servir la cazabe (gâteau de yuca brava). C'est l'un des objets les plus représentatifs, aussi quotidien qu'extraordinaire.

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traduction carolita du site de l'ONIC

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Colombie, #Peuples originaires, #Venezuela, #Brésil, #Kubeo, #Cubeo

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