Colombie : Le peuple Emberá Katío
Publié le 24 Décembre 2018
Emberá Eyabida - Emberá Katío
Noms
Embera Katío "Les habitants de la montagne" - Katío, catío, katio, embena, eyabida.
Situation géographique
Les Embera Eyabida des familles Katío sont situées dans le département de Chocó, dans les municipalités d'Unguía, Acandí, Riosucio, Bojayá, Bagadó, Carmen de Atrato et Quibdó ;
dans le département de Córdoba sur les rivières Sinú, Esmeralda et Rio verde ;
au nord-ouest d'Antioquia, qui concentre la majorité de sa population ;
on les trouve aussi dans les départements de Caldas et Putumayo.
Une partie de leur territoire ancestral coïncide avec le Parc naturel national de Paramillo, à la frontière des départements de Cordoba et d'Antioquia. Le mode de peuplement dispersé des Embera les place dans différents départements du territoire colombien, ainsi que dans les colonies du Panama et de l'Équateur.
La plupart des Embera Katío sont situés dans les départements d'Antioquia, Chocó et Córdoba.
Population
D'après le recensement de 2005 du DANE, 38 259 personnes ont déclaré appartenir au peuple Embera Katío, dont 50,7 % d'hommes (19 383 personnes) et 49,3 % de femmes (18 876 personnes). Le peuple Embera Katío est concentré dans le département d'Antioquia, où vivent 33,5% de la population (12.815 personnes), suivi de Chocó avec 26,5% (10.148 personnes) et Córdoba avec 13,4% (5.132 personnes), concentrant 73,4% de la population de Katío parmi ces trois villes. Sur l'ensemble de la population indigène enregistrée par le DANE, les Katío représentent 2,7 % de la population autochtone de Colombie.
Langue
Les Embera Katío conservent leur langue maternelle, qui appartient à la famille linguistique Chocó, qui est apparentée aux familles Arawak, Karib et Chibcha, et qui est apparentée aux Waunan, mais n'appartient à aucune de ces familles. L'Institut Caro y Cuervo souligne que la communication la plus facile est celle entre les locuteurs des différents dialectes Embera du Bajo Baudó et d'Antioquia/Cordoba. Les katío sont principalement regroupés en deux grands blocs, l'un dans le département de Cordoba et l'autre dans le Chocó. Leur histoire d'origine vient de celle de la famille Embera, aussi appelée langue des "chocoes" et leurs implantations actuelles sont le produit de toutes les dynamiques de pression sur leur terre et leur culture.
Culture et histoire
Histoire
Les peuples Embera actuels (Katío, Chamí, Dodiba et Eperara Siapidara) de l'époque préhispanique partageaient un espace commun et des caractéristiques culturelles similaires telles que la langue, la cosmovision, le jaïbanisme, la mobilité territoriale, le gouvernement décentralisé, la vie dans la selva et leurs modes d'organisation et de représentation. Dans ce qui était autrefois organisé dans un vaste territoire et unis par des relations sociales d'ordre différent, a commencé le processus de colonisation qui a été le fractionnement et la segmentation du territoire Emberá. Aujourd'hui, à la fin du XXe siècle, les Emberá avec un territoire fractionné en raison des processus de conquête, de colonisation et de contact avec d'autres cultures (indigènes, noires, blanches) et ayant pour chaque région ses particularités, maintiennent une cohésion au niveau culturel avec des éléments identitaires très forts tels que leur langue, tradition orale, jaïbanisme, organisation sociale et une nouvelle organisation politique via des organisations régionales.
Dans les temps préhispaniques, les Embera étaient connus comme les Indiens "Chocó", et partageaient la langue maternelle, la cosmovision Jaibaná, la mobilité territoriale, le gouvernement non centralisé, la culture de la jungle et la structure sociale, qui réside dans les unités familiales la base de leur société et dans les unités sociales plus larges, la réalisation des diverses activités.
Culture
Chez les Indiens Embera, il existe des différences culturelles dues à l'environnement dans lequel ils vivent. Ainsi les Embera sont constitués en deux grands groupes : Dobida et Eyabida. Les Dobida sont les gens dont le mode de vie tourne autour du fleuve : leurs maisons et leurs vergers sont sur les rives du fleuve, la pêche est une activité permanente. Parmi les Eyabida se trouvent les Embera Katío et les Embera Chamí. C'est l'un des peuples les plus influencés par l'Église catholique, en raison du processus d'évangélisation. La base du monde des katío tourne autour de la parole, les personnes chargées de donner la parole sont les anciens et les tabarau, ils sont responsables du maintien de ce monde, ils sont tacitement responsables au nom de la communauté, pour délivrer la parole en leur nom, pour cette raison, quand il y a une réunion sur le territoire ou en dehors, ils seront envoyés aux personnes ayant la meilleure capacité pour délivrer la parole, qui ont la connaissance acquise par expérience. Ils utilisent la peinture faciale et corporelle comme l'une des manifestations les plus importantes de leur culture ; elle représente et communique les attitudes sociales qui sont générées par l'individu envers le collectif et vice versa. C'est par la peinture que l'Indien est reconnu et c'est la façon dont il exprime ses états et ses cycles de vie.
Dans la cosmovision Embera, on pense qu'il y a trois mondes : Celui d'en haut (bajía), où se trouvent Karagabí (la lune et le père de Jinopotabar) et Ba (le tonnerre) ; celui des humains, qui est la terre (egoró), où vivent les Embera ; et celui d'en bas (aremuko ou chiapera), qui est atteint par les eaux et où vivent les Dojura, Tutruica, Jinopotabar et leurs ancêtres, et où les jaibaná (sages traditionnels) sont nés. L'équilibre entre ces mondes et les ordres qui les séparent génère la vie quotidienne. Ce qui appartient au monde d'en haut doit descendre et ce qui appartient au monde d'en bas doit monter, une ascension qui représente une sortie de la terre. L'eau est l'élément médiateur entre les deux mondes, puisqu'ils se joignent au mouvement de chute et de sortie, d'où naît aussi l'importance des rivières et l'emplacement des communautés chamaniques à proximité. On dit que l'amont, à la source de l'eau, est la selva avec toute sa force, avec des endroits dangereux et craints, et l'aval est la place des hommes dans laquelle on peut vivre.
Économie
Leur économie de subsistance était soutenue par la cueillette, la chasse et la pêche, mais aujourd'hui, l'agriculture est la principale source de subsistance ; les produits qui sont principalement cultivés sont le maïs et les bananes. Tout comme pour les Chamis, les Embera Katío préservent l'importance de l'eau et des rivières dans leur culture. Les modèles de peuplement marquent l'emplacement de leurs tambos sur les rives des rivières, comme dans le cas de la rivière Sinu et du Rio Verde à Cordoue.
En d'autres termes, leur économie est soutenue par la culture du maïs, suivie de la banane. Du maïs, ils extraient la farine qu'ils appellent "monía". Ils se distinguent également par leur aptitude à la chasse, une tâche développée par les hommes, tandis que les femmes se consacrent aux soins de la maison, à la pêche, au jardin familial et à l'élevage d'espèces mineures. Les chiens sont utilisés pour la chasse. Ils utilisent la bodoquera (sarbacanes) avec des flèches de chonta imprégnées de poison de grenouille de la montagne pour chasser les gros animaux, pour les petits animaux ils utilisent la flèche jaune sans poison. Ils fabriquent à la main des récipients en argile, des paniers faits de bejucos ( travail des femmes), des bodoqueras et des flèches ( travail des hommes).
traduction carolita du site de l'ONIC
ONIC - Embera Eyabida - Embera Katío
NOMBRES Embera Katío "Habitantes de Montaña" - Katío, catío, katio, embena, eyabida. UBICACIÓN GEOGRÁFICA Los Embera Eyabida de las familias Katío se encuentran ubicados en el departamento d...
Les Emberá Katío - coco Magnanville
Emberá Katío, catío, katio, embena, eyabida. Habitat : Dans le département de Cordobá en Colombie, on distingue deux concentrations qui regroupent le plus grand nombre de membres : Alto Río S...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2018/12/les-embera-katio.html
et cette autre traduction d'un article très détaillé de Reichel Dolmatoff
Colombie / Panama : Les embéra et les wounaan - coco Magnanville
Les embéra et les wounaan image Peuples indigènes vivant dans le pacifique colombien dans le département du Choco en Colombie et des embéra vivent sur le territoire du Panama dans le parc natio...
http://cocomagnanville.over-blog.com/article-colombie-panama-les-embera-et-les-wounaa-109030067.html