Colombie - Communiqué de soutien à la population de Puerto Tejada

Publié le 6 Décembre 2018

Du Çxhab Wala Kiwe  (peuple Nasa)nous avons écrit le communiqué suivant pour exprimer notre solidarité avec la communauté de la Municipalité de Puerto Tejada dans la zone Nord du département de Cauca, cette communauté exerce depuis quelques jours son droit de protester avec l'intention de demander à l'Etat et à ses institutions de respecter leurs obligations envers le peuple Colombien. Dans ce cas, la communauté, principalement des frères afro-caucanos, réclame le droit à l'eau, un droit qui leur est refusé. En ce sens, en tant que peuples indigènes qui vivent dans les régions montagneuses, nous nous déterminons nous-mêmes en tant que gardiennes et soignants des  sources d'eau ; nous ne sommes donc pas d'accord avec le fait que cette précieuse ressource naturelle est refusée aux communautés sœurs et, au contraire, gaspillée dans les vastes monocultures de canne à sucre des grands entrepreneurs sucriers du pays. Ainsi, en tant qu'organisation, nous dénonçons ce problème qui attaque systématiquement l'intégrité émotionnelle, physique et spirituelle de cette population.

Les faits :


Depuis dimanche 2 décembre, la communauté de la municipalité de Puerto Tejada dans la région nord du département du Cauca, l'une des municipalités afro les plus peuplées du pays, est en proie à une protestation contre le fait que les habitants de la communauté, par initiative populaire, expriment leur mécontentement devant les violations historiques des droits fondamentaux et du service : l'EAU.

La communauté a reçu des promesses de toutes les administrations jusqu'à présent, de la solution à ce problème qui n'est pas seulement à Puerto Tejada, mais dans tout le nord du département.

Il y a quelques années a été construit l'aqueduc du rio Palo appelé EARPA et après cela, les sociétés AFROCAUCANA et EMPUERTO ont été créées, cette dernière dans le but d'assurer l'approvisionnement en eau, l'assainissement pour les habitants, mais aucune solution alternative réelle. De même, plus de 40 millions de pesos ont été investis comme alternative au captage de l'eau du fleuve Güengüé, mais aucune contribution n'a été apportée à l'objectif. Avec le temps, l'entreprise privée arrive et un mandataire cède le service aux particuliers par l'intermédiaire de la société OPSA S.A. E.S.S.P., ce qui finit par aggraver le problème.

Tous ces facteurs s'additionnent et amènent aujourd'hui la population à descendre pacifiquement dans la rue pour revendiquer ses droits, mais les autorités municipales, départementales et nationales se présentent avec la répression par la force publique avec les chars des Escadrons Mobiles Anti-émeutes - ESMAD qui tentent de réprimer et diffuser les gaz lacrymogènes et de générer des maladies respiratoires principalement aux enfants et personnes âgées qui sont seulement spectateurs car ils vivent dans les secteurs où sont générés les barrages routiers.

Chaque minute qui passe aggrave la situation au fur et à mesure que de plus en plus de personnes sont liées et que la force publique augmente, ce qui devient tendu, entraînant des confrontations qui mettent de nombreuses vies en danger.

Depuis UOAFROC, nous appelons les entités gouvernementales et les défenseurs des droits de l'homme à nous aider à obtenir qu'une Commission du Gouvernement National et le Bureau du Médiateur soient présents  pour résoudre le problème de l'eau dans cette région.

"Nous appelons nos communautés à faire preuve de solidarité face à cette situation."

traduction carolita d'un communiqué paru sur le site Nasa ACIN le 5 décembre 2018

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