Chili -Les communautés mapuches annoncent la "récupération et la prise de possession " des terres adjacentes au lac Lleu Lleu

Publié le 26 Décembre 2018

Dans un communiqué, 11 communautés mapuches riveraines du lac Lleu Lleu ont annoncé la "prise de possession" de terres au cours de la journée du mercredi, dans le document elles déclarent avoir entamé "le processus de récupération et de prise de possession de nos terres ancestrales qui nous appartiennent légitimement".

"L'objectif de cette récupération est de protéger notre lac Lleu Lleu dans toutes ses sphères - spirituelle, culturelle et environnementale - et de pouvoir décider de manière autonome quel est le modèle de développement que nous voulons, pour le bien-être de notre peuple en communion avec notre Ñuke mapu", poursuit le communiqué.

Communiqué public

Les communautés riveraines du lac lleu-lleu nous communiquons à l'opinion publique nationale et internationale que ce mercredi 19 décembre 2018 la chose suivante : A partir de l'installation de l'Etat chilien (processus de pacification 1870) qui n'a apporté que misère et souffrance à notre peuple, où depuis l'installation du processus de dictature (qui est toujours en vigueur, parce que nous continuons à être gouvernés la constitution des 80) qui était et est extrêmement violent pour nos frères, où systématiquement l'Etat, à travers ses policiers, nous a poursuivis et persécutés, nous a emprisonnés et forcés à vivre en fonction de ses politiques subsidiaires qui veulent contrôler même le mode de vie que notre peuple doit continuer, nous diviser, nous transformer en consommateurs et individualistes afin de nous garder sous son contrôle de la vie capitaliste... aujourd'hui, nous disons, avec force et unité ¡BASTA !

En conséquence de ce qui précède, nous déclarons ce qui suit :

Kiñe : 11 communautés adjacentes au lac lleu lleu ont commencé le processus de récupération et de prise de possession de nos terres ancestrales qui nous appartiennent légitimement.

Epu : L'objectif de ce rétablissement est de protéger notre lac lleu lleu dans toutes ses sphères ; spirituelle, culturelle, environnementale et de pouvoir décider de façon autonome, ce qui est le modèle de développement que nous voulons, pour le bien-être de notre peuple en communion avec notre Ñuke mapu.

Kula : Aujourd'hui, nous avons réussi à nous réunir transversalement, nous sommes plus de 500 hermanx (Papay, chachay, wechekeche, picheke, peñis, lamuen et wenuy) qui ont occupé le domaine Choke, pour commencer le processus de repeuplement de toutes les rives de notre lac lleu lleu, en mettant dehors les forces de répression de l'Etat avec tout signe de domaine forestier entrepreneurial.

Meli : Faisant usage de notre droit légitime de décider de façon autonome de ce qu'il faut faire du bois trouvé sur nos terres usurpées, nous déclarons que nous ne contribuerons pas à activer l'assurance des compagnies forestières, donc nous ne brûlerons pas les plantations, mais nous les éliminerons pour qu'elles servent à la construction de ponts, piquets, maisons, meubles et tout autre sous-produit dont nous aurons besoin pour les réinstaller dans notre territoire usurpé, nous déclarons que l'objectif est de changer le modèle productif, de la sylviculture à un modèle conforme à notre ancien mode de vie, en développant l'agriculture, l'élevage, l'apiculture, de voir renaître nos forêts qui nous ont donné les herbes et les fruits sauvages, de faire renaître nos ruisseaux pour que l'eau renaisse et descende des montagnes de Nahuelbuta, afin de nourrir l'équilibre naturel du lac.

Kechu : Les limites naturelles par lesquelles nos anciens ont été gouvernés sont : le ranch Becker au nord, au sud, la rivière Pallaco, à l'ouest, la rive du lac et à l'est jusqu'à la charrocura, totalisant 20.000 hectares en cours de récupération, où nous allons reconstruire nos lob, respectant ainsi les processus de résistance qui ont été menés pendant ces années dans notre territoire ancestral.

Kayu : Nous lançons un appel énergique à tous nos frères et sœurs pour qu'ils soutiennent et ne cèdent pas à la lutte légitime de notre nation mapuche, pour être fermes aux côtés de nos familles qui subissent aujourd'hui les attaques de l'Etat chilien et de ses appareils de sécurité, nous demandons la liberté de nos prisonniers politiques et ne permettons plus aucune collusion contre notre enfance.....

Aujourd'hui, c'est le moment d'élever la voix et de crier la liberté et l'autonomie pour notre peuple, l'État chilien a perdu toute validité même parmi son propre peuple, nous saluons et nous solidarisons également avec tous les pauvres gens, qui souffrent des abus et des persécutions politiques pour la seule raison du combat.

Regle : Les communautés exigent le retrait immédiat des forêts de nos territoires et des appareils répressifs qui ne s'occupent que des intérêts de la capitale, des nationaux et des  internationaux, en leur donnant un prix et en traitant les "ressources" naturelles mal nommées, celles qui sont une partie fondamentale de notre cosmovision et du mode de vie qui ont été gravées dans notre mémoire depuis toujours, celles qui renaîtront sûrement dans chacune des gouttes de sueur qui seront produites par notre travail commun dans notre Ñuke et dans chaque conversation auprès des feux éternels de nos rucas.

Pura : Enfin, nous déclarons que nous ne permettrons l'intrusion d'aucun appareil de l'État chilien, ni d'aucun organisme qui le représente, nous assumerons notre destinée de Mapuches, comme nous l'ont appris nos kuivikeche à nous.

Amulepe taiñ weichan

Communautés Venancio Ñeguey, sector choke / Juan huichalao Porma, Choke, / Esteban Yevilao, choke/ Lorenzo Lepin Millahual, Rankilwe Chico/ Jose Lincopan Lepuman, rankilwe grande/ Francisco Millabur Cau cau, Rankilwe Grande/ Lorenzo neculqueo, sector Txanakepe/ Humberto Millahual, mikiwe/ Lorenzo Pilquiman, Mikiwe/ Salto Lorcura, sector Lorcura/Segundo yevilao, rankilwe chico/

traduction carolita du site Mapuexpress

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