Brésil/Venezuela : Le peuple Warekena
Publié le 19 Décembre 2018
Peuple autochtone de langue arawak vivant à la frontière entre le Brésil et le Venezuela.
Brésil
Etat d'Amazonas
Population : 1039 personnes (2014)
Terres habitées au Brésil
- T.I Alto Rio Negro - 7.999.380 hectares, 26.046 personnes, réserve homologuée. Ville : Japurá. 23 peuples y vivent : Arapaso (langue tukano), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Hupda (langue makú), Karapanã (langue tukano), Koripako (langue arawak), Kotiria (langue tukano), Kubeo (langue tukano), Makuna (langue tukano), Mirity-Tapuya (langue tukano), Pira-Tapuya (langue tukano), Siriano (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tariana (langue arawak), Tuyuka (langue tukano), Warekena (langue arawak), Yuhupde (langue makú), isolés de l'igarapé Waranaçu, isolés du rio Cuririari, isolés du rio Uaupés.
- T.I Cué-Cué/Marabitanas - 808.645 hectares, 1864 personnes, réserve déclarée. Ville : São Gabriel da Cachoiera - 9 peuples y vivent : Arapaso (langue tukano), Baniwa (langue arawak), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Koripako (langue arawak), Pira-Tapuya (langue tukano), Tariana (langue arawak), Tuyuka (langue tukano), Warekena (langue arawak).
Sur cette carte on les trouve sous l'appellation arawak del sur (arawak du sud)
Venezuela
Etat d'Amazonas, communauté Wayánipi ou Guzman Blanco.
Population
620 personnes (2011)
Autres noms et formes du nom : Guarequena, Arequena, Urequema, Uarequena
Warekena = petits enfants du picure (dasyprocta fuliginosa, agouti doré), animal considéré comme sacré et dont ils pensent être les descendants.
Ils disent être détachés d'un groupe social plus large qui était formé par les Tariana, les Baré, les Tsatse et les Wakuénai, la similitude de leurs langues et de leurs cultures semblent l'attester.
Ils ont conservé les rites d'initiation des garçons et des filles dont le corps est peint de lignes et de points et qui ont acquis au fil du temps une plus grande luminosité.
Il y a au Brésil environ 140 villages. Les communautés sont composées d’un ensemble de maisons en bois et en argile avec une petite chapelle (catholique ou protestante) et une petite école, parfois un poste de santé.
Les Baré et les Warekena vivent le long du rio Xié et des cours du haut rio Negro. Une partie d’eux a migré de force sur ce territoire en raison des contacts avec des non indiens et leur histoire est marquée par la violence et l’exploitation du travail extractiviste.
Langue : arawak
Ils parlent également une lengua franca, le nheengatú qui a été répandue par les carmélites à l’époque coloniale. Cette langue est une forme simplifiée de l’ancien tupi parlé par une grande partie des brésiliens au cours des premiers siècles de la colonisation portugaise et adopté largement par les missionnaires jésuites pour être diffusé.
Vie religieuse
Les communautés situées près de la cascade Cumari (Nazaré, Yoo Campinas, Villa Nueva) ont une population à prédominance protestante sous influence des Nnew Tribes mission. Ils ne fument pas, ne boivent pas (du moins publiquement) et n’organisent plus de fêtes de caxiri (chicha) ou de dabucuris (rituels d’échanges de produits alimentaires et autres) car dans ces rituels l’alcool et le tabac jouaient un rôle important.
Malgré tout pour l’ensemble des gens en cas de maladie, ils font plus facilement confiance aux médecins traditionnels qu’à la médecine des blancs. Les médecins traditionnels utilisent du tabac à priser et récitent des prières qui ont été interdites par les missionnaires.
Les communautés situées avant la cascade Cumati (Tumu, Unaritubo, Tucano, Anamium) sont catholiques et organisent des fêtes sacrées où il y a abondance de boissons, de nourriture, de danses, de prières plusieurs jours d’affilée. Ils ont réussi néanmoins à préserver leurs traditions culturelles pratiquées avant la colonisation, dont la mythologie et les connaissances des piaye
Brésil - Peuples indigènes du Rio Negro - Historique du contact - coco Magnanville
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Histoire de contact
Les Warekena sont très probablement entrés en contact avec l'homme blanc au début du XVIIIe siècle, car il y a plusieurs références à ce peuple indigène dans des histoires et des documents de ce siècle. En 1753, le père jésuite Ignatius Szentmatonyi (voir Wright 1981 : 603-608) annonça que les"Verikenas" habitaient la rivière "Issié" (Xié) et parlaient leur propre langue, qui était très semblable à celle des "Mallivenas". Il a également indiqué qu'il y a deux ans, leur chef avait été " invité " à " descendre " le fleuve et à adopter le christianisme.
Autres sources (Caulin 1841 : 70-75 ; Cuervo 1893, t. III : 244, 322-323, 325, 327 ; Arellano Moreno 1964 : 389) indiquent la présence de villages Warekena entre 1758 et 1760 dans la Guainía (au-dessus de l'embouchure du Casiquiari), Tiriquin, Itiniwini (aujourd'hui San Miguel et ses affluents Ichani, Ikeven ou Equeguani et Mee), Atacavi, Alto Atabapo et Caflo Maruapo (tributaire du Casiquiari) ; une région entière où vivent encore les Warekena au Venezuela.
De même, les sources citées indiquent que, vers 1767 déjà, des indigènes Warekena étaient présents dans la confluence du fleuve Casiquiari avec le Guainía et dans l'embouchure de ce canal avec l'Orinoco, quand ils furent emmenés vers ces destinées par les colonisateurs d'Itiniwini et Caño Muruapo.
Activités économiques
Foto: Paulo Santos/Interfoto, 2000.
La population indigène de la rivière Xié travaille à l’extraction de piassava (piaçava), 2 palmiers brésiliens (attalea fumifera et leopoldina piassaba) dont les fibres servent à confectionner objets artisanaux ou utilisaires (balais par exemple). La piassava est récoltée pendant les mois des inondations de mai à septembre, pour se faire les gens doivent se déplacer sur les zones des cultures, les arbres sont coupés et transformés puis livrés à des employeurs en paiement de dettes acquises. Cette activité d’extraction n’est pas dissociée des autres activités quotidiennes du village. Elle se maintient de façon exceptionnelle chez les indiens de la rivière Xié dans la mesure ou la piassava représente avec la liane la principale ressource naturelle dont la commercialisation permet à ces populations d’avoir accès à des biens industrialisés nécessaires à leur mode de vie. Ce facteur conduit à la continuité de cette activité dans la région et lui assure une pertinence sociale.
Les autres mois de l’année les Baré s’occupent essentiellement des activités habituelles, l’agriculture, la chasse, la pêche et la collecte.
source : povos indigenas no brasil (ISA)
Dossier culturel sur les peuples du río Negro - coco Magnanville
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