Equateur : Le peuple Huancavilca

Publié le 29 Novembre 2018

 

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L’ancienne culture Huancavilca ou Guancavilca était présente en Equateur de 600 à 1530 de notre ère. C’est un groupe autochtone précolombien qui subsiste de nos jours au sein des habitants péninsulaires établis dans la région côtière de l’Equateur et s’étendant à l’île de Purá près de Guayaquil dans la province de Guayas et dans toute la province de Santa Elena au sud de la province de Manabi.

Le navigateur italien Girolamo Benzoni (1547-1550) est celui qui indique catégoriquement les habitants de cette région et mentionne : » passé les limites de Puerto Viejo, vous entrez au pays des Guancavilca, dans la province inférieure du royaume du Pérou et de la Première ville située sur la côte qui s’appelle Colonchi et se situe près de la pointe de Santa Elena ».

Ils occupent le même territoire que les peuples indigènes des cultures Valdivia, Chorrera et Guangala au cours des millénaires précédents. Les Guancavilca sont leurs descendants directs.

Ce sont des sociétés indigènes adaptées à la réalité géographique et écologique de la zone côtière mises en valeur par la diversité des zones de vie des reliefs , du climat et des caractéristiques naturelles.

Selon l’anthropologuqe arentine Silvia Alvarez Litben, les descendants des Guancavilca seraient les comuneros actuels de la province de Santa Elena. « Il est évident qu’au cours des 500 dernières années jusqu’à la conformation de l’état-nation actuel, les indigènes Huancavilca ont maintenu la possession d’un territoire collectif qui s’était récemment fragmenté lors de la promulgation de la loi communale de 1937. Jusqu’alors toutes les villes et tous les quartiers étaient des colonies créées par la dispersion des familles indigènes confinées dans les réductions ».

Commerce

 

Ils étaient de grands navigateurs qui traversaient l’océan dans de grands radeaux allant jusqu’en Mésoamérique, au Pérou et au Chili.

Leurs principaux produits d’exportation et de commerce étaient la coquille de spondyle, des tissus de coton, des miroirs en or, en argent, en cuivre et en obsidienne. Le commerce était devenu l’une de leurs principales activités économiques grâce à la domination de la mer et l’utilisation de radeaux de mer dont la présence est attestée dans des chroniques de l’époque. Ces radeaux leur ont permis de réaliser de grands itinéraires.

L’exploitation du coquillage spondyle à des fins rituelles a une origine très ancienne car à Salango cette activité est apparue dès l’époque de Valdivia puis à celle de Machalilla, de Guangala jusqu’à la période Guancavilca.

Les colonies les plus remarquables Guancavilca étaient celles de Colonche, Puná et dans le golfe de Guayaquil.

Leur subsistance reposait sur une agriculture adaptée aux conditions climatiques de la région caractérisées par la sécheresse sauf dans les régions hautes où le taux d’humidité était plus élevé.

sur la carte n° 5

Manta Huancavilca Puná

Géopolitique 


Ils sont situés sur la côte sud de l'Equateur, dans la Péninsule de Santa Elena, dans les provinces de Manabí et Guayas.  Manab, cantons de Portoviejo, Jipijapa, Manta, Montecristi, 24 de Mayo et Puerto Lpez ; et Guayas, cantons de Santa Elena, Playas et Guayaquil. 

Territoire/Terre - Légalisation 

En 1982, l'Etat leur donne les titres de propriété des terres, dans la province de Guayas, pour une extension de 515 965,38 a. 

Organisation sociopolitique

Sa population approximative est de 168 724 habitants, organisée en quelque 318 communautés. 

Les 40% sont distribués dans 239 communautés (enceintes), situées dans le sud de la province de Manab, dans 21 paroisses des cantons de Portoviejo, Jipijapa, Manta, Montecristi, 24 de Mayo et Puerto Lpez.

L'autre 60% de la population est répartie dans 79 communes situées dans la Péninsule de Santa Elena de la Province de Guayas, dans 10 paroisses des cantons de Santa Elena, Simn Bolívar (Julio Moreno), Playas et une partie de Guayaquil.  

Dans la province de Manab, ils sont organisés en syndicats.  Ils ont 7 unions de fait :

Union des Communes du Sud de Manabí (UCOSUM), de Puerto Lpez ;

Union Provinciale des Organisations Paysannes de Manabí (UPOCAM) de Jipijapa ;
Union des Organisations Paysannes de Manabí (UNOCAM) de Montecristi ;
Union des Organisations et Communautés de Caldern et San Plcido (UCCALSA) de San Plcido ;
Union des Organisations Paysannes de San Lorenzo (UOCAL) de San Lorenzo ;
Union des Organisations Paysannes de Crucita (UNOCAC) ; et
Union des Organisations rurales de Picoaz (UCOPI) de Picoaz.


Dans la province de Guayas, ils sont organisés par communes légalement reconnues comme telles et dirigées par leurs conseils respectifs élus annuellement et intégrés par cinq membres : Président, Vice-Président, Administrateur, Trésorier et Secrétaire. Le peuple nomme ses propres inspecteurs.

Les communes sont regroupées en deux organisations :   

Union des Communautés et Organisations Paysannes de Pun (UCOPUN) ; sa constitution est de fait et agglutine quatre communes, qui à leur tour se regroupent en enceintes.   

 Fédération des Communes de Guayas (provincial), dont le siège est à Santa Elena et qui comprend 75 communes. La Fédération des Communes de Guayas participe, depuis sa création, au processus d'organisation de la CONAIE ; elle est également membre de la CONAIC. 

Le travail communal est organisé par des mingas, et les décisions sont prises aux Assemblées Générales avec l'approbation des deux tiers. 

L'identité


Les Manta-Huancavilca-Puna sont en train de se reconstituer en tant que peuple et de préciser leur identité.  A l'intérieur, il y a plusieurs micro-identités comme les Chonos à Manabí et les Punas dans l'île Pun.

Économie


Ce peuple vit à la fois au bord de la mer et à l'intérieur des terres (montagne) sur la côte sud-centrale de l'Equateur. Depuis l'antiquité, ils se sont consacrés à différents métiers tels que la pêche, l'agriculture, l'exploitation minière et l'élevage, principalement les mêmes que ceux qu'ils pratiquent jusqu'à nos jours. 

Dans la commune de Loma Alta, l'écotourisme est réalisé ; la commune d'Agua Blanca, située dans le Parc National de Machalilla, est chargée de l'administration d'un site archéologique et d'un musée. 

Extraction des ressources naturelles dans les territoires (par l'État ou d'autres entreprises)


Dans la province de Guayas, dans le canton de Santa Elena, les ressources naturelles suivantes sont extraites : 


Pétrole : paroisse de Santa Elena, commune de San Pablo. 
Plâtre : paroisse de Colonche, commune de Manantial de Colonche, San Marcos, Cerezas Bellavista ; paroisse de Santa Elena, commune de San Vicente ; et, dans la paroisse de Chanduy, commune de Sucre. 
Granit : Paroisse de Chanduy, commune de San Rafael. 
Marbre M : paroisse de Chanduy, Comuna Villingota. 

Dans le canton de Playas : 

Carbonate de calcium : Paroisse de Gral Villamil, commune de San Antonio.   

Espaces et territoires naturels protégés


Dans leur territorialité, dans la province de Manab, l'État a déclaré la forêt du Parc national de Machalilla et la réserve de Martima, et dans la province de Guayas le Parc écologique de la cordillère Chongn-Colonche où se trouvent les communes de Las Balzas, Salanguillo, Febres Cordero et Sitio Nuevo ; en outre, il y a un bois protecteur sur la commune de Dos Mangas.

Bibliographie 


Fiche préparée par les représentants du peuple Pun Manta-Huancavilca et remise par le représentant au Conseil du CODENPE. 
Base de données des communautés des Nationalités et des Peuples, selon le DPA, construite à partir des informations du CODENPE, PRODEPINE, DINEIB et validée dans les ateliers régionaux de consultation. 

traduction carolita du site du siise.gob.ec

costume traditionnel lors des cérémonies image

Huancavilca nationalité de la côte

Langue

La langue actuelle du peuple Huancavilca est le castillan. Cependant, la langue des Huancavilcas n'est pas bien documentée et est considérée comme une langue non classifiée. Jijón y Caamaño (1941 : 385-97) et Paz y Miño (1961) classent les Huancavilcas et plusieurs groupes voisins comme membres d'une hypothétique famille linguistique Atallán. Jijón et Camaño considèrent également la langue des Manta de la province de Manabí comme faisant partie de cette famille : il considère que Manabí-Huancavilca-Puná représente la même langue avec différentes variantes, et les relie aux Mochica, Cañar et Puruhá des hautes terres à l'est. Bien que d'autres classifications des langues sud-américaines acceptent en partie ces points de vue (Loukotka, 1968), il ne semble pas y avoir suffisamment de preuves tangibles pour accepter ces propositions.

Territoire

Les Huancavilcas étaient une culture précolombienne de la région côtière de l'Équateur qui s'étendait de l'île de Puná près de Guayaquil à l'intérieur des terres vers le sud de la province de Guayas. Aussi connus sous le nom de manteño-huancavilca bien que les chroniques espagnoles de l'époque et l'archéologie différencient les deux cultures, et leurs sociétés et coutumes qui étaient différentes, mais malgré leurs différences culturelles il est prouvé leur commerce mutuel et la coexistence fraternelle. La chronologie déterminée pour la culture s'étend dans la dénommée période d'intégration de l'année 600 ap JC. à 1534.

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Population

Selon les estimations actuelles du CODENPE, le peuple Wankavilca compte environ 100 000 habitants en Équateur.
 

traduction carolita du site de la CONAIE

HUANCAVILCAS

Important peuple indigène qui, au cours du XVe siècle a occupé les zones autour des rivières Daule, Babahoyo et Guayas et le golfe de Guayaquil, et faisait partie de la culture Manteño-Huancavilca.

Ils étaient de braves guerriers qui appartenaient à la même race et à la même culture que les anciens Mantas, et qui ont refusé avec détermination, tout au long de leur histoire, d'être dominés ou soumis par d'autres peuples.

Lorsque Tupac-Yupanqui arriva sur leurs terres en essayant d'étendre ses domaines, il leur envoya des émissaires avec la mission de leur demander d'envoyer une délégation de nobles et de capitaines pour les instruire et les éduquer dans doctrine et la culture inca. Quand ils arrivèrent, les Huancavilcas les reçurent avec gentillesse et avec un signe apparent de grande joie, mais profitant de leur négligence, ils les annihilèrent tous, évitant ainsi d'être dominés par les conquérants péruviens.

Des années plus tard, après une résistance héroïque qui a causé des milliers de morts aux envahisseurs incas, ils ont finalement été assimilés par Huayna-Capac, qui pour punir leur audace a ordonné la décapitation un dixième d'entre eux.

Par la suite, à l'arrivée des Espagnols, ils se sont battus courageusement pour défendre leurs terres et leurs coutumes, et à deux reprises, ils ont détruit la ville nouvellement fondée de Guayaquil. Enfin et en raison de l'immense supériorité militaire des Espagnols, les Huancavilcas ont été vaincus et ont dû capituler, mais en imposant quand même leurs conditions : "Puisque vous avez où trouver tant d'hommes, amènez aussi des femmes pour vous accompagner, et ainsi nous vivrons en paix, car tu laisseras les nôtres tranquilles."

Ce peuple héroïque, propriétaire de notre belle province lorsque les Espagnols s'y sont rendus, s'éteignit peu à peu, voyant disparaître ses derniers représentants dans l'année fatale de 1589, durant laquelle une peste d'origine inconnue, peut-être la variole, décima le peuple et ses populations environnantes" (J. G. Pino Roca.- Leyendas, Tradiciones y Páginas de la Historia de Guayaquil, Tomo I, p. 57).

traduction carolita du site enciclopedia del ecuador.com

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