Colombie - Le CRIC rejette le traitement militaire de l'ESMAD contre une marche pacifique pour le droit à l'éducation publique et contre la réforme fiscale
Publié le 10 Novembre 2018
Communiqué à l'opinion publique
Le Conseil Régional Indigène du Cauca -CRIC-, rejette catégoriquement l'usage excessif de la force et des armes non conventionnelles par l'Escadron Mobile Anti-Dérangement ESMAD, contre les organisations sociales et populaires, le mouvement étudiant, les syndicats et les enseignants, qui se sont mobilisés depuis ce matin, jeudi 8 novembre 2018, à Popayán, Cauca, pour défendre l'éducation publique et contre une réforme fiscale qui est encouragée arbitrairement par le gouvernement national du Président Iván Duque Márquez.
Les faits :
Selon les dénonciations faites par la communauté étudiante, les secteurs social et populaire, vers 12h15 le 8 novembre 2018, l'Escadron Mobile Anti-Dérangement ESMAD a attaqué sans discrimination les personnes mobilisées pour défendre l'éducation publique et contre la réforme fiscale. L'utilisation d'armes non conventionnelles et le fait de donner un traitement militaire contre la population qui est en résistance, laissant plusieurs étudiants avec des blessures produites par les tirs , tout cela dans les environs du parc de Caldas, la Faculté des sciences humaines de l'Université de Cauca et le Centre Historique de la Ville de Popayán.
Il convient de mentionner la résistance sociale et communautaire et que la communauté étudiante manifeste pour le droit à l'éducation publique depuis le 24 octobre 2018, date à laquelle un camp pacifique a été installé dans le parc Caldas, dans la ville de Popayán. Cet espace a été utilisé pour effectuer des analyses et la construction collective de propositions qui conduisent à la sauvegarde de l'éducation publique dans le pays.
En ce sens, le Conseil Majeur du CRIC, demande au gouvernement national de donner une réponse favorable au mouvement étudiant qui garantisse le droit à l'éducation publique dans notre pays. Arrêter immédiatement le projet de loi de réforme fiscale qui touche les populations les plus vulnérables et favorise les grands monopoles. Que le traitement militaire des étudiants, des secteurs sociaux et populaires du Cauca soit immédiatement suspendu.
Nous demandons aux organisations nationales et internationales qui veillent sur les droits de l'homme, au Bureau du Médiateur, aux Nations Unies, à l'OEA, entre autres, d'assurer un suivi direct des mobilisations que le mouvement étudiant, les syndicats, les secteurs sociaux et populaires mènent en permanence, surtout pour respecter et garantir la manifestation pacifique menée par les étudiants dans le camp qu'ils ont installé depuis le 24 octobre 2018 dans le parc de Caldas, à Popayán. Prendre des mesures devant les organes gouvernementaux pour s'assurer que le droit fondamental à la protestation sociale est garanti et que l'intégrité physique des processus sociaux n'est pas violée.
Le CRIC appelle les secteurs sociaux mobilisés à renforcer la lutte dans chacun de leurs foyers, quartiers et territoires, cela ne fait que commencer, et nous préparons une Grande Mobilisation pour la Vie et le Territoire.
CONSEIL MAJEUR
CONSEIL RÉGIONAL DES INDIGÈNES DU CAUCA (CRIC)
Popayán, 08 novembre 2018
Traduction carolita d'un communiqué paru sur le site du CRIC le 8 novembre 2018