Cosmovision Aymara : La Wiphala

Publié le 8 Octobre 2018

L'origine de la wiphala, suscite de vives controverses, certains l'attribuent comme symbole des peuples les plus anciens comme la culture Tiwuanaku, d'autres indiquent une origine proche. Découvertes archéologiques de tissus, pétroglyphes, céramiques, avec des motifs d'échecs. Ainsi que des dessins et des histoires de vieux chroniqueurs.

Collasuyu

Les soupçons sur l'origine moderne du wiphala sont renforcés surtout par la recherche d'un parangon avec la tradition de l'ancien monde de brandir des drapeaux comme emblème. D'autre part, la grande explosion de la wiphala dans l'iconographie aymara s'est produite avec les mobilisations du syndicalisme paysan dans les années 1970 en Bolivie.

C'est en 1987 que, grâce à l'initiative d'un groupe de chercheurs et de collaborateurs enthousiastes rattachés à l'Institut National Bolivien d'Archéologie (INAR), qui ont sauvé des informations existantes sur les symboles traditionnels dans la culture andine, ils ont conçu un symbole à 7 colonnes et 7 rangées (49 carrés), formant un emblème carré, où le blanc occupe la diagonale et les autres carrés constituent une combinaison de vert, bleu, violet, rouge, orange et jaune.

La wiphala est beaucoup plus que le drapeau et l'emblème de la nation andine et Aymara, c'est la représentation de la philosophie andine,  elle symbolise la doctrine de la Pachakama (principe, ordre universel), et la Pachamama (mère, cosmos) qui constitue espace, temps, énergie et notre planète, donc la signification de la wiphala est un tout. Aujourd'hui, c'est un symbole de la résurrection de la culture issue des quatre États primordiaux du Tiwantinsuyo.

Au centre, elle est traversée par une bande de sept carrés blancs qui symbolisent les Markas (comarcas) et les Suyus (régions), c'est-à-dire la collectivité et l'unité dans la diversité géographique et ethnique des Andes. Elle représente aussi le principe de dualité, ainsi que la complémentarité des opposés, donc l'union des espaces ; et donc l'opposition ou la force complémentaire de la dualité, c'est-à-dire : la fertilité, l'union des êtres et, par conséquent, la transformation de la nature et des hommes que le chemin vital implique, et la recherche à laquelle il nous pousse.

Les quatre côtés de la wiphala commémorent à la fois les quatre frères Ayar mythiques précurseurs des quatre états du Tiwantinsuyo, ainsi que les quatre festivités représentant les quatre saisons du calendrier aymara.

La partie supérieure de la wiphala est identifiée avec le soleil, le jour ; la partie inférieure avec la lune, la nuit.

 

Signification des couleurs :

Rouge : La planète terre (aka pacha), est l'expression de l'homme andin, dans le développement intellectuel, c'est la philosophie cosmique.

Orange : Il représente la société et la culture, c' est l'expression de la culture, la préservation et la procréation de l'espèce humaine ; c'est la santé et la médecine, la formation et l'éducation, la pratique culturelle de la jeunesse dynamique.

Jaune : C'est l'énergie et la force (cha'ama pacha), l'expression des principes moraux, c'est la doctrine de Pachakama et Pachamama : dualité (chacha wami), lois et règles, pratique collectiviste de la fraternité et solidarité humaine.

Blanc : Le temps et la dialectique (jaya pacha), c'est l'expression du développement et de la transformation permanente de Qullana Marka sur les Andes, le développement de la science et de la technologie, l'art, le travail intellectuel et manuel qui génère réciprocité et harmonie dans la structure communautaire.

Vert : Il représente l'économie et la production andines, les richesses naturelles de la surface et du sous-sol, la flore et la faune qui sont un don.

Bleu : L'espace cosmique, l'infini (araxa pacha), c'est l'expression des systèmes stellaires et des phénomènes naturels.

Violet : La politique et l'idéologie andines sont l'expression de la communauté et du pouvoir harmonique des Andes ; l'instrument de l'État comme instance supérieure, les organisations sociales, économiques et culturelles, l'administration du peuple et du pays.

Nous la trouvons dans les événements sociaux et culturels de l'homme andin ; dans les réunions communautaires de l'Ayllu, dans les mariages de la communauté, quand un enfant naît, quand les cheveux d'un enfant sont coupés (baptême andin), dans les funérailles, etc.

 La Wiphala flambe aussi lors de fêtes solennelles, de cérémonies communautaires, d'actes civiques, de danses et de bals. Lors de l'achèvement d'un travail, la construction d'une maison et dans tous les travaux communautaires de l'Ayllu et Marka.
Les emblèmes des autres états du Tiwantinsuyo, sont différenciés par la couleur dans sa diagonale centrale :

 

chinchasuyu : rouge

 

antisuyu : vert

 

cuntisuyu : jaune

 

 

traduction carolita du site Pueblos originarios.com

 

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