La légende de Licarayén (Mythologie Mapuche)

Publié le 2 Août 2018

De Rodrigo Fernández - Trabajo propio, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=61047376

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La légende de Licarayén est une légende mapuche sur le volcan Osorno et le lac Llanquihue dans la région X du Chili.

Légende

Quand les hommes blancs n'étaient pas encore arrivés sur ces terres, vivaient autour des volcans Osorno et Calbuco, plusieurs tribus Huilliche. La princesse Licarayén était la plus pure et la plus belle des jeunes filles et le beau et courageux toqui* Quitralpi a été captivé par la beauté et la douceur de la vierge dès le moment où il l'a vue pour la première fois. Tous les deux épris, il avait déjà été arrangé que le printemps prochain ils auraient la cérémonie qui les unirait pour toujours.

Mais un ancien pillán*, Peripillán, qui vivait et était emprisonné dans le volcan Osorno qu'il avait créé après avoir été banni et jeté d'en haut, était envieux de Quitralpi. Il n'a pas pu résister à tant d'amour parmi les jeunes et a décidé d'interrompre le bonheur de Licarayén et de Quitralpi. Peripillán a alors commencé à vomir de la fumée, du soufre et du feu, faisant trembler la terre. La fureur de ce pillán était si grande que la nuit, ces lieux présentaient un aspect vraiment épouvantable : de grandes flammes qui sortaient des cratères illuminaient le ciel avec la lueur du feu ; les montagnes voisines semblaient brûler et les immenses ravins qui entouraient les volcans Osorno et Calbuco ressemblaient aux bouches de l'enfer lui-même.

Les Huilliches se sont réunis dans un parlement pour trouver comment apaiser la colère de cette grand pillán. C'est ainsi qu'un vieux machi* apparut parmi eux, que personne ne connaissait, et dit : "Pour atteindre le cratère, il faut sacrifier la plus belle vierge de la tribu. Vous devez arracher le cœur et le placer sur le sommet du cerro Pichi Juan, couvert d'une branche de canelo*. Puis vous verrez qu'un oiseau viendra du ciel, mangera son cœur, puis prendra la branche de canelo et l'emmènera au cratère du foyer de Peripillán. Ainsi parlait le vieux sage et, sans que personne ne s'en aperçoive, il disparut aussi mystérieusement qu'il était arrivé.

Le lonco* a fait des recherches pour établir laquelle des vierges de sa tribu était la plus vertueuse, et malgré ses souhaits, il a accepté la décision que la plus belle et la plus vertueuse était sa propre fille Licarayén. Avec des larmes, le lonco a dit à sa fille qu'elle avait été choisie pour sauver la tribu de la colère du pillán.

Ne pleure pas, répondit-elle. Je meurs heureuse, sachant que ma mort soulagera l'amertume et les peines de toute notre courageuse tribu. Je ne demande qu'une seule faveur : de ne pas utiliser de haches ou de lances pour me tuer.

Et elle a demandé que son lit de mort soit préparé par le toqui Quitralpi, et que lui seul toucherait son cœur, puisqu'il en était le propriétaire depuis qu'il l'avait rencontrée. Le lendemain, alors que le soleil commençait à se lever sur la cordillère et que les oiseaux commençaient à chanter leurs chants matinaux, une grande procession accompagna Licarayén au fond du ravin, où le toqui avait préparé un lit des fleurs les plus parfumées qu'il avait trouvées dans les prairies et les forêts. Licarayén est arrivée et sans plainte ni protestation, elle s'est couchée sur ce lit de fleurs qui transporterait son âme vers l'éternité. Les jeunes, silencieux et attristés, se sont assis autour de ce catafalque fleuri et ont pleuré pendant de longues heures sur leur sœur mourante.

Quand ses beaux yeux se fermèrent pour toujours, Quitralpi amena ses lèvres sur le front de la jeune fille, puis, faisant un énorme effort pour ne pas éclater en larmes et en cris de douleur, il ouvrit sa poitrine, extraya son cœur et le prit dans ses mains comme s'il berçait un enfant, avec une onction fervente, le donna au père de la vierge.

Le plus fort des jeunes hommes était chargé d'amener le cœur et la branche de canelo au sommet de la colline.

Toute la tribu se tenait dans la vallée en attendant que le miracle se produise. Dès que le jeune homme avait placé son cœur et la branche de canelo sur le rocher le plus haut du cerro Pichi Juan, un énorme condor est apparu dans le ciel, qui, descendant en vol rapide, a avalé son cœur en une seule bouchée et, saisissant la branche de canelo, a pris son envol vers le cratère de l'Osorno, qui, à ce moment-là, a lancé d'énormes langues de feu. Le condor a volé en spirale trois fois autour du sommet du volcan et, après une descente soudaine, a laissé tomber la branche sacrée dans le cratère.

A ce moment précis, elle commença à tomber sur la terre blanche et enneigée qui recouvrait le cratère ; il semblait que l'âme pure de la vierge revenait sur la terre à la recherche de Quitralpi, alors que le toqui se jetait sur la pointe de sa lance qui lui perça la poitrine et lui brisa le cœur pour s'unir avec sa Licarayén bien-aimée.

Et la neige tomba ; des jours, des semaines, des années entières. C'était une véritable lutte entre le feu venant de l'enfer et la neige tombant du ciel. La neige fondue s'écoulait en formant des torrents impétueux sur les pentes des volcans Osorno et Calbuco et descendait les immenses ravins qui servaient de défense pour l'habitation de Peripillán, jusqu'à ce que, remplissant les creux profonds, les eaux arrivent au niveau des terres cultivées.

Quand les Mapuches retournèrent à l'endroit où le sublime sacrifice de la vierge et du toqui avait été consommé, ils furent étonnés de voir que les fleurs qui avaient servi de lit mortel à Licarayén avaient pris racine et que leurs branches, entrelacées, formaient le plus beau palais que l'esprit humain puisse imaginer.

Ce palais de fougères et de fleurs existe au fond du ruisseau del Diablo, près de Puerto Varas. Nombreux sont ceux qui sont descendus pour admirer sa beauté, mais peu ont pu voir le palais, parce que cela n'est visible que pour ceux qui sont conscients et savent comment ressentir les charmes intimes de la nature.

Toqui : chef militaire des Mapuche
Pillán : esprit puissant de la cosmovision Mapuche
Machi : autorité religieuse du peuple Mapuche
Lonco : chef ou cacique Mapuche
Canelo : drimys winteri, arbre sacré des Mapuche

traduction carolita de l'article de wikipedia en espagnol, lien ci-dessous

https://es.wikipedia.org/wiki/Leyenda_de_Licaray%C3%A9n

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