Colombie - Communiqué à l'opinion publique : Pour l'assassinat du leader indigène EMILIANO TROCHEZ YONDA
Publié le 11 Août 2018
Dans le cadre de la Loi d'Origine, de la Loi Majeure et du Droit Propre, les usages et coutumes qui guident la vie des peuples indigènes, ainsi que les normes inscrites dans la Constitution Politique de la Colombie et les traités internationaux qui font partie du bloc constitutionnel, comme la Convention 169 de l'OIT, la jurisprudence de la Cour Constitutionnelle et d'autres règlements actuels qui garantissent, soutiennent, dictent et protègent les droits des peuples indigènes en Colombie, ainsi que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples Indigènes,
NOUS EXPRIMONS
Au Gouvernement national, au Bureau du Médiateur, au Bureau du Procureur général, à l'Unité de Protection Nationale (UNP),et d'autres entités de la justice, qui sont tous impliqués dans les actes de violence graves qui se produisent dans les différents territoires indigènes, où la défense et le contrôle du territoire sont renforcés, des hommes armés inconnus sont arrivés au domicile de l'ancien conseiller principal du CRIC ANDRES ANTONIO ALMENDRAS et ancien gouverneur du resguardo La Laguna - Siberia, IDELVER ARANA, ces deux dirigeants indigènes avaient déjà signalé des menaces constantes contre leur vie et avaient reçu il y a environ deux mois les mêmes visites intimidantes qui ont pour objectif clair d'agression physique de les faire taire définitivement.
Un autre fait grave et répugnant de notre organisation est le meurtre du leader indigène EMILIANO TROCHEZ YONDA, qui avait été une autorité traditionnelle dans son Resguardo respectif, et conseiller de l'ACIN, ce malheureux fait s'est produit près de son lieu de résidence, les premières versions affirment que les tueurs à gages l'auraient attendu près de son domicile où il a été abattu avec des armes à feu.
Dans la municipalité de Cajibio, le meurtre du leader paysan URIEL RODRIGUEZ, membre de la Fédération Nationale Syndicale Unitaire Agricole, Fensuagro, a eu lieu le mardi 7 août dans le village d'Altamira, El Carmelo, selon des informations préliminaires, le leader paysan se trouvait dans un magasin lorsqu'il a été approché par des hommes armés qui lui ont tiré dessus ;
Cette vague de violence s'est produite de façon continue et systématique dans les territoires interethniques où trois attaques explosives ont également été signalées (6 août 2018) dans le nord du Cauca ; Le Conseil Régional Indigène du Cauca CRIC s'est mobilisé massivement dans les départements du Cauca et de Valle del Cauca le 7 août pour manifester son rejet de ces assassinats sélectifs et attaques contre la population, ainsi que pour exiger des nouvelles garanties gouvernementales pour la survie et la protection collective et individuelle des peuples indigènes, une enquête rapide et la judiciarisation des responsables de ces événements et le respect des accords conclus dans le cadre des mingas de résistance et de défense de la vie dans son ensemble.
Pour toutes ces raisons, nous alertons la société civile en général, les organisations et institutions des droits de l'homme, la Commission des Nations Unies pour le suivi et le contrôle des accords de paix, la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU et la communauté internationale contre les actes d'assassinats sélectifs, les massacres et les menaces contre les défenseurs du risque sérieux d'extermination physique et culturelle de ces peuples interethniques du Département du Cauca.
10 AOÛT 2018 CONSEIL RÉGIONAL INDIGÈNE DU CAUCA CRIC
CONSEIL REGIONAL INDIGÈNE DU CAUCA - CRIC Autorité Traditionnelle Résolution Na 025 du 8 juin 1999 Direction Générale des Affaires Indigènes, Ministère de l'Intérieur
traduction carolita d'un communiqué paru sur le CRIC le 10 août 2018