Les assassinats de dirigeants sociaux en Colombie sont des crimes d'État !
Publié le 17 Juillet 2018
Les associations soussignées, les agents sociaux, les syndicats, les partis politiques basques, les migrants et les réfugiés sont préoccupés par la profonde crise humanitaire dans laquelle vivent les dirigeants, les leaders, les défenseurs des droits de l'homme et les demandeurs de terres en Colombie, malgré le fait qu'un accord de paix a été signé avec les FARC-EP et est en cours d'élaboration dans le sixième cycle de pourparlers avec l'ELN. Selon les organisations colombiennes, à la suite de l'Examen périodique universel du 10 mai 2018 effectué par les Nations Unies à Genève, "la Colombie sévit contre les droits de l'homme et d'autres choses".
- Quatre-vingt-six États ont fait 200 recommandations à la Colombie en matière de droits humains, impunité, respect du processus de paix, respect de la vie des dirigeantes et des dirigeants, des défenseurs, des revendications territoriales, des militants environnementaux et des ex-combattants, ainsi que des recommandations pour la mise en œuvre du SIVJRYNR (Système Intégral de Vérité, Justice, Réparation et Non-Répétition) et en particulier la Juridiction Spéciale pour la Paix -JEP et la Commission de la Vérité -CEV.
- Selon le rapport "Tous les noms, tous les visages" d'Indepaz, du Sommet Agraire, Paysan, Ethnique et Populaire et de la Marche Patriotique, 123 leaders et défenseurs des droits de l'homme ont été assassinés entre le 1er janvier et le 5 juillet 2018. Depuis l'élection présidentielle du 17 juin jusqu'à aujourd'hui, 22 militants sociaux ont été tués. Depuis le 1er décembre 2016, date d'entrée en vigueur de l'Accord de Paix avec les FARC-EP, 407 militants sociaux ont été assassinés, sans réelle volonté politique de la part du gouvernement colombien de contrer et de prévenir ces événements.
-Le même rapport nous dit que : "les conflits pour la terre, le territoire et les ressources naturelles représentent 83,19%". Le rapport souligne qu'"il existe un modèle de comportement dans les menaces, les meurtres et les attaques contre les militants sociaux, ce qui nous permet de conclure qu'il existe un caractère systématique et généralisé de ces événements, ainsi que l'impunité dans laquelle ces cas sont maintenus".
- Selon l'ACNUR, la Colombie reste le pays qui compte le plus grand nombre de personnes déplacées dans le monde, avec 7,7 millions de personnes menacées, massacrées, assassinées et attaquées par les forces de sécurité et les groupes narco-paramilitaires que l'État colombien a autorisés et financés. Nous ne devons pas oublier les plus de 6 millions de Colombiens à l'extérieur du pays et 750 000 réfugiés ou en exil.
Par conséquent :
- Nous exigeons la fin immédiate des meurtres, du harcèlement, de l'extermination des peuples, des activités de renseignement, des menaces et des attaques contre les organisations sociales et populaires de la part de l'État colombien et des groupes paramilitaires.
- Nous rejetons le degré de violence systématique et structurelle subie par les secteurs populaires et sociaux en Colombie.
- Nous exigeons que l'État mette en œuvre d'urgence et efficacement des mesures de protection pour mettre fin à l'agression des dirigeants sociaux et de leurs communautés.
- Nous exigeons que l'État colombien respecte les accords sociaux et politiques avec les communautés et mouvements sociaux de Buenaventura, Chocó, Tumaco, Bajo Cauca, Cumbre Agraria, les enseignants et la Minga indigène.
- Nous exigeons que l'État colombien fournisse toutes les garanties juridiques et sociales de vie aux dirigeants sociaux, ex-combattants, défenseurs des droits de l'homme et leurs familles dans leur travail social digne.
- Nous demandons à la Commission Internationale des Droits Humains de l'OEA et de l'ONU de prendre des mesures de précaution et de protection pour les dirigeants, les militants et les revendications territoriales de la Colombie.
- Nous demandons la visite sur place du Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme en Colombie.
Être un leader social n'est pas un crime !
Pour la Paix, pas un seul meurtre de plus !
La paix exige l'accomplissement des accords !
Il ne peut y avoir de paix si l'État ne respecte pas et ne garantit pas les droits de l'homme.
SIGNATAIRES
Colectivo Bachue Elkartea, Emigrad@s Sin Fronteras, Mugarik Gabe, Fundación Mundubat, Congreso de los Pueblos País Vasco, Alternatiba, Candela Radio, Hala Bedi Irratia, Inti Kokone, Asociación Ceiba, Asociación Tifisqui del Sáhara, Ez:Berdin Zentroa, Elan Euskadi, Lumaltik, Aldarte, Garabide, Salhaketa-araba, Sindicato LAB, Fundación Jóvenes y Desarrollo, Asocolvas, Elkartea Jorge Adolfo Freytter Romero (Colombia/Euskal Herria), Asociación Colombia-Euskadi, Asociación Trabajadoras No Domesticadas, Asociación Mujeres en la Diversidad, Asociación “Wayra Elkartea”, Munduko Medikuak, CEAR-Euskadi, Paz Con Dignidad.
País Vasco, 12 de Julio de 2018.
Traduction carolita d'un communiqué paru sur le site du CRIC le 13 juillet 2018
Las asociaciones, agentes sociales, sindicatos, partidos políticos vascos, migrantes y refugiad@s abajo firmantes, vemos con preocupación la profunda CRISIS Humanitaria en que están viviendo las...