Le tissu de chaque histoire

Publié le 29 Juillet 2018

Ce texte de Sergio Daniel González, correspondant d'Orejiverde, parle de la domination et des médias dans les communautés Collas du nord de l'Argentine.

Récemment, Sergio Daniel González, une référence de la culture Colla, a mentionné l'incidence des médias dans les communautés indigènes, en l'occurrence dans le Nord andin.

Il s'agit d'analyser à quel point le débat autour de l'article est animé, que l'on soit d'accord ou non, mais il est vrai que le ton est partagé par de nombreuses personnes qui se battent pour leurs droits depuis des années. Ils sont invisibles, mais ils prennent conscience du contexte historiquement défavorable et, lorsque les circonstances le permettent, ils le diffusent dans les quelques médias (stations de radio indigènes, contextes ruraux) à leur disposition.

Le professeur Sergio Daniel González (dont le nom original est Ser Jatun Inti) critique non seulement les référents journalistiques des médias hégémoniques mais aussi les compatriotes qui ont choisi de prendre une position passive, sans participer aux débats, sur ce point il y a quelque chose d'intéressant, et cela a à voir avec les dispositifs qui sont installés au niveau social : la notion de " vérité " que beaucoup d'originaires (et non indigènes) acceptent sans remettre en question la source, sans revenir aux origines des faits, sans contextualiser les fils que l'histoire tisse dans le tissu de chaque histoire, dont la diffusion est liée aux intérêts politiques et économiques, est là où les médias locaux ne suffisent pas à contrecarrer ce qui est dit d'eux, pour Ser Jatun Inti il est souhaitable d'atteindre deux objectifs : sensibiliser et éveiller la conscience chez les autres, afin de générer un capital qui permette aux communautés d'être auto-suffisantes.

Ces concepts sont liés à la dignité, à la liberté d'expression, à la participation communautaire, et c'est à partir de cette position que le professeur González estime nécessaire de créer ses propres médias, c'est ce compatriote-là qui pourra contrôler son destin, des discussions qui seront de plus en plus inévitables.

En ce sens, El Orejiverde rappelle les cas de "Indio Canal 13 Televisión Omaguaca" situé dans la Quebrada de Humahuaca, Jujuy, une chaîne de télévision argentine indigène qui a été réalisée de façon irrégulière par le légendaire Sixto Zuleta Toqo, dont l'espace n'a pas eu l'autorisation du Comité Fédéral de Radiodiffusion de l'époque, tandis que depuis longtemps dans la culture Mapuche on trouve le cas récent de la chaîne de télévision Mapuche Walkintun TV, située à San Carlos de Bariloche, province de Río Negro, qui diffuse des informations selon un critère de communication interculturelle.

De même, dans le contexte latino-américain, il existe diverses initiatives, peut-être l'une des premières en Colombie, où l'expérience du projet Kankuama TV, une chaîne de télévision ethnique située dans le resguardo indigène Kankuamo, qui a commencé en 2005, a été enregistrée avec un atelier sur les vidéos documentaires du groupe ethnique, ce qui a motivé ses collaborateurs à élaborer la proposition d'une chaîne locale.

Comme le lecteur le remarquera, il s'agit d'une voie qui, du point de vue de la communication orale, n'a ni début ni fin, mais qui change de forme, mais quelque chose prévaut dans ces destinations, et c'est le manque d'équité dans l'expression de ce que les communautés attendent d'entendre : le contenu de leurs réalités dans leurs propres langues.

Par Daniel Canosa 

traduction carolita d'un article paru sur Elorejiverde le 26 juillet 2018

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