Guatemala- Les communautés Q´Eqchi´ Dénoncent de nouvelles menaces pour le lac Izabal

Publié le 31 Juillet 2018

Par : Baudilio Choc / W akax ha´

Les représentants d'au moins 165 communautés organisées au sein du Conseil des Communautés Indigènes mayas Q´ eqchi´, ont rejeté en assemblée les projets qui endommagent et affectent leurs terres, le lac et l'environnement.  Parmi eux, il y a un projet de pisciculture soutenu par le maire qui profitera à la société Paraíso Spring Guatemala, parce qu'ils pensent qu'il va contaminer le lac. Ils sont également préoccupés par la pollution causée par les activités minières et par les palmiers africains.

Le Conseil des Communautés Indigènes mayas Q'eqchi' a tenu une assemblée le 19 juillet de cette année, à laquelle ont assisté au moins 165 communautés, ainsi que les principaux guias, les maires des communautés, les représentants des conseils de développement communautaire de premier et deuxième niveau (Cocodes), les associations environnementales, les commerçants, la Guilde des pêcheurs artisanaux et la Défense Q'eqchi' 

Dans l'assemblée ils ont élaboré un mémorial qui sera présenté au Ministère de l'Environnement et des Ressources Naturelles (MARN) pour refuser un projet de pisciculture, 
ils ont exprimé leur désaccord avec la déclaration du maire d'El Estor, qui soutient l'entreprise Paraíso Spring Guatemala, qui a l'intention d'installer la culture du tilapia dans des cages, un projet qui contaminera le lac Izabal. Pour les membres de la communauté, la ressource naturelle du lac est déjà en danger, en raison de l'activité minière et de la monoculture du palmier africain.

En outre, l'eau est menacée par les contaminants libérés lors de la transformation du palmier africain. Le lac Izabal est un système naturel fragile, d'une grande importance pour les zones de protection qui le nourrissent, comme l'embouchure du Polochic et du Río Dulce, qui fournissent de l'eau pour la consommation humaine.

Le Conseil des Communautés Indigènes Maya Q'eqchi'' est composé de 24 personnes, un titulaire et un suppléant de chaque micro-région, 4 indigènes responsables de charges sont élus.  Ils portent un bâton, un sceau, ont la personnalité juridique et sont reconnus par la municipalité. En 2013, ce Conseil a été formé, l'un des fondateurs étant le pêcheur Eduardo Bin Poou, aujourd'hui prisonnier politique.

Criminalisation

La criminalisation de la défense du territoire et la poursuite pénale des pêcheurs et des journalistes a été l'un des principaux sujets de discussion, dans lequel les autorités ont exprimé leur solidarité avec l'Union des Pêcheurs Artisanaux pour la lutte qu'ils mènent et pour les poursuites pénales injustes qu'ils subissent.

L'État et les entreprises violent en permanence la Constitution Politique de la République, en particulier l'article 121, qui stipule que "les eaux du lac sont la propriété de l'État" et l'article 127, "que leur utilisation et leur jouissance doivent être accordées conformément à l'intérêt social", et fait référence à la Convention 169 de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), qui stipule que les peuples indigènes doivent être consultés lors de la mise en œuvre de projets qui affectent directement leurs territoires, leur mode de vie, leur production, leur développement, etc.

traduction carolita d'un article paru sur le site Prensa Comunitaria le 27 juillet 2018

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