Venezuela/Brésil : Le peuple Pemón

Publié le 30 Juin 2018

De Patricia Simmons - https://www.flickr.com/photos/patriciasimmons/4268035062/in/photostream/, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11476314

Et au Guyana

Peuple autochtone sud-américain habitant la région sud-est de l’état de Bolívar au Venezuela à la frontière avec le Guyana et le Brésil.

Ils vivent dans la Gran Sabana et le parc national Canaima.

Le peuple Pemٔón est le plus grand de cette région, il est divisé en 3 groupes, les Arekunas, les Taurepanes et les Kamarakotos.

Taurepan : frontière entre le Venezuela et le Brésil

Arekuna : nord-ouest de Roraima et vallée de Kavanayén

Kamarakoto : ouest des rivière  Kanuay, vallée de Kamarata

Au Venezuela

 

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Population :

27.157 personnes (2001)

Etat de Bolívar, territoire d’Essequibo

Langue : pemón de la famille des langues carib. Il y a plusieurs dialectes mutuellement intelligibles.

Le dialecte taurepán est le dialecte du sud, le dialecte arecuna est le dialecte du nord et du centre, il représente 45%, le dialecte kamarakoto est le dialecte de Karamata et d’Urimán dans la zone nord-ouest.

 

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Au Brésil

 

 

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Population : 792 personnes

Ils portent le nom de Taurepang ou de Jarecuna.

Ils vivent sur les terres indigènes de São Marcos et Raposa Serra do Sol, partagées avec d’autres peuples indigènes. Ils sont voisins des peuples Macuxi et Akawaio (Ingariko) de langue karib et du peuple Wapixana de langue arawak.

Les Jarecuna doivent vendre leur force de travail dans des fermes ce qui a permis à ces dernières de s’implanter dans la région hélas.

Dans les premières décennies du XXe siècle, ils ont été harcelé par l’expansion de l’élevage du bétail dans le Roraima, par la présence non indigène allant en s’intensifiant et par la construction de la route BR-174 dans les années 1970, route qui coupa l’IT San Marcos.

Les villages occupent les rives des cours d’eau secondaires. Ils se déplaçaient souvent et avaient une grande connaissance du territoire.

L’organisation sociale est basée sur la parenté bilatérale, la règle de mariage préférentiel est le cousinage croisé (fils des frères de sexe opposé) et la terminologie de la parenté est de type dravidien. La stabilité politique du groupe local dépend du type de relation qui lie le beau père à ses gendres.

Terres indigènes

  • T.I Raposa Serra do Sol - 1.747.464 hectares, 23.119 personnes, réserve homologuée. Villes : Normandia, Pacaraima, Uiramutã. 5 peuples y vivent : Ingarikó (langue karib), Macuxi (langue karib), Patamona (langue karib), Taurepang (langue karib), Wapichana (lange arawak).
  • T.I São Marcos - 654.110 hectares, 5838 personnes, réserve homologuée. Villes : Boa Vista, Pacaraima. 3 peuples y vivent : Macuxi (langue karib), Taurepang (langue karib) et Wapichana (langue arawak).

Religion pentecôtiste

Les Taurepang se disent fidèles à la religion adventiste du 7e jour. La vie rituelle des villages est marquée par les activités de l’église. Il y a le service du sabbat une soirée en semaine, les dimanches soirs,  les mercredis et les vendredis avec un sermon fait par l’un des membres adultes des villages. La religion adventiste a émergé à la fin du XIXe siècle. Cette religion résume une série de prophéties de l’interprétation des livres bibliques de Daniel, l’apocalypse et de l’apôtre de l’évangile de Jean, l’établissement d’un calendrier prophétique d’évènements planifiés tels que le retour de JC, la fin du monde et la montée des hommes « bons » au paradis.

L’adoption de l’adventisme par les Taurepang ne peut être comprise comme une simple imposition mais une fois interprétée comme une doctrine qui aurait trouvé son intelligibilité dans le code Taurepang.

Le prophétisme se présente non comme une réponse à une solution adverse issue du contact mais comme une solution à un dilemme interne à la société, à savoir l’impossibilité de trouver une « bonne place, un upatá parmi les divers champs du plan terrestre.

L’upatá céleste est un lieu préparé.

Le jechikrai (version taurepang de JC) est chargé de cette tâche, l’upatá est la notion centrale par laquelle les peuples karib de la région du Roraima ont incorporé les enseignements des missionnaires en les attribuant à la forme de mouvements prophétiques.

Au Guyana

 

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Peuple Arekuna sur le rivière Kamarang

Leur présence au Guyana est récente, ils seraient arrivés en suivant un missionnaire adventiste du 7e jour au début du XXe siècle.

Histoire et mode de vie traditionnel

 

Les premiers contacts avec le peuple Pemón ont lieu au 18e siècle et les tentatives de christianisation démarrent très vite.

Leur société est basée sur le commerce, c’est une société considérée comme égalitaire et centralisée.

Il s’agit d’un peuple paisible et travailleur qui s’implique de nos jours dans le tourisme qui est important dans cette région magnifique : ils gèrent des auberges, sont guides pour les expéditions dans la région.

Au Venezuela des projets ont été financés avec des pétrodollars pour développer des projets communautaires et l’écotourisme.

Sur leur territoire est située Salto Angel la plus grande cascade au monde.

La communauté la plus importante est Kavanayén, situés aux limites du parc national Canaima dans la commune de Gran Sabana. C’est une ville aux monuments coloniaux inspirés par les missionnaires et composés du grès local.

Mode de vie

 

 

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Leurs maisons sont circulaires ou rectangulaires avec un toit de chaume et des murs en adobe.

Ils pratiquent l’agriculture sur brûlis et cultivent le manioc amer et doux qui est à la base de leur alimentation. Les cultures sont aussi celles des ignames, des patates douces, du maïs, du riz et des bananes.

Le manioc leur fournit de la farine, de l’amidon et de quoi fabriquer le kachiri une boisson forte en alcool, qui est consommée à des occasions précises.

la casabe De Luisovalles - Trabajo propio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12160802

La cassave est à la base de leur alimentation, c’est une galette de manioc doux ou amer.

Ils récoltent des fruits et des plantes sauvages, chassent et pêchent.

L’artisanat traditionnel est varié, céramique, tissage et vannerie.

Le mariage est monogame et la polygamie est possible. Le mari fait partie de la communauté de sa femme et après le mariage il doit se mettre quelque temps au service de ses beaux parents.

Le cacique est le chef de la communauté mais il a peu de pouvoir.

Le chaman s’appelle piache ou piasán.

Il y a des rites de puberté pour les filles et pour les garçons dont le rite des fourmis qui est destiné à les préparer à leur vie d’adulte.

Les morts sont enterrés dans leur hamac, les hommes avec leur arc et leurs flèches, les femmes avec des marmites et des ustensiles domestiques.

Parfois le village est abandonné à cause d’une mort jugée suspecte.

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Mythologie

Le mythologie des Pemón est très riche. Elle a été étudiée en premier lieu par Theodor Koch-Grünberg qui a visité le Roraima en 1912.

Les mythes de l’origine de la lune et du soleil qui créent les tépuis par exemple.

Ou les activités du créateur Makunaima et de ses frères.

Dans leur mythologie les montagnes sont interdites aux vivants car elles abritent les esprits des ancêtres, les mawari.

Sources : wikipedia, povos indigenas do brasil

ci-dessous une traduction sur le retour de la pierre sacrée des Pemón :

 

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