Amérique latine : Le peuple Avá Guaraní
Publié le 27 Juin 2018
Avá Guaraní est un nom donné à un peuple autochtone Guaraní autrefois connu sous le nom de Chiriguano et vivant principalement dans le sud de la Bolivie, l’ouest du Paraguay et le nord de l’Argentine.
Langue : guarani oriental bolivien ou chawuncu ou chirguano, dialecte de la langue guarani.
Population : 20.000 personnes
En Argentine
Ils sont connus comme Guaranis de l’ouest ou Avá Guaraní.
Ils habitent l’extrême nord de la province de Salta et une partie de la région de Formosa.
Le recensement de 2001 aboutit à la reconnaissance de la première génération du peuple Avá Guaraní de 21.807 personnes.
Pendant la guerre du chaco entre la Bolivie et le Paraguay, une grande partie des terres ancestrales « Chiriguanos » étaient le champ de bataille et de nombreux Chririguanos ont été recrutés pour servir les armées des 2 pays d’Amérique latine. Cela a provoqué un exode d’Avá en Argentine où les descendants ont été reconnus à partir de 1995 par l’état argentin.
Comunidad Taperigua, provincia de Jujuy De Administración Nacional de la Seguridad Social from Argentina - jujuy, pueblo ava guaraní - comunidad taperiguá, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45486780
Cérémonie Guarani ñandeva dans le Mato Grosso do sul
Au Brésil
On les appelle ñandeva (nous ou nous tous) dans le Mato Grosso do sul.
Au Paraguay
Autodésignation
Avá Guaraní ou homme guaraní.
D’autres noms : chiriguano, chriguananes, ava izoceño, guarani chawancos, chiripá, avá chiripá, avá-katú-eté (hommes authentiques).
Ils sont considérés comme les descendants des indigènes réduits dans les missions de Guairá qui sont retournés vivre dans la selva après l’expulsion des jésuites.
Ils sont considérés comme les plus « acculturés » à la société paraguayenne mais ils se battent toujours pour leur tekoha, l’endroit où nous vivons notre mode de vie.
En Bolivie
On les appelle aussi Guarayos mais cela prête à confusion avec le peuple Guarayo du département de Santa Cruz. Ils sont appelés également Chiriguanos et Izoceños.
En 2004 le recensement indiquait 75.500 Avá Guaraní et Chanés.
Les localisations sont :
Lagunillas – Cuevo- Charagua- Cabezas dans les provinces de Cordillera
Luis Calvo – Hernando Siles, O’Connor et Gran Cchaco dans le département de Santa Cruz
Région du Chaco de Chuquisaca et département de Tarija.
La population qui se reconnaît comme Avá Guaraní dans le recensement bolivien est de 81.197 personnes ( Avá- Simba – Chané)
Le nom Chiriguano est une forme hispanisée d’un mot péjoratif donné par les peuples de langue quechua en se référant aux Guaranís du chaco occidental.
Ils se distinguent en 3 groupes avec de petites variantes linguistiques, culturelles et géographiques :
Les Avá ou Mbia, les Simba, les Izoceños.
Les Izoceños sont les descendants de l’ancien groupe ethnique Arawak, Chané.
Les Simbas sont ceux qui continuent d’utiliser les vêtements traditionnels
Mode de vie
Les Guaranís ont migré avec les peuples amazoniens de langues tupi-guaraní depuis l’Amazonie du sud à l’Amazonie de l’est dans un mouvement migratoire destiné à la recherche de la Terre sans mal de leur mythologie.
A la fin du XVe siècle une migration s’est faire de l’est de la rivière Paraguay vers les contreforts des Andes.
Les villages
Ils étaient composés de 3 ou 4 grandes maisons communales dont chacune d’elle contenait des familles élargies pouvant aller jusqu’à une centaine de personnes. Les maisons étaient de forme allongée, avec une structure de soutien en bois et un toit en branches ou en feuilles de palmier. A l’intérieur le mobilier était sommaire, composé de hamacs suspendus et d’un foyer communautaire.
Les liens de parenté forçaient à l’entraide et au partage de la récolte et des produits de la chasse ou de la pêche.
Le cacique
Por Nils Erland Herbert v. Nordenskiöld - http://www.smb-digital.de/eMuseumPlus?service=ExternalInterface&module=collection&objectId=1591070&viewType=detailView., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=32491056
Le pouvoir du chef ou cacique était souvent nominal car le pouvoir réel revenait à l’assemblée des anciens. Le cacique devait son autorité à sa capacité de donner ou de faire des cadeaux à des sujets, de sa bravoure et de sa dextérité démontrée à la guerre, de sa capacité d’orateur, et de son pouvoir convocateur. S’il échouait dans ces principes-ci il tombait alors en disgrâce. La fonction du cacique était d’administrer le travail communautaire et distribuer équitablement les biens de consommation, de surveiller et contrôler les activités.
Il y avait une division sexuée du travail :
Les femmes s’occupaient de la céramique, de la plantation et des récoltes, du tissage.
Les hommes pêchaient, chassaient, récoltaient le miel ou les plantes sauvages, fabriquaient des canots en bois, des armes, s’occupaient de défricher les parcelles pour les plantations.
La terre était considérée comme un bien dont on pouvait disposer mais sur lequel personne ne pouvait revendiquer de droits de propriété exclusifs.
Les terres communautaires étaient sources d’apport en eau, les forêts et la selva étaient communautaires avec toutes leurs ressources utilisables. Le sentiment individuel de propriété privée n’existait quasiment pas.
Le chaman
De Roosewelt Pinheiro/ABr - <img src=Agência Brasil"http://www.agenciabrasil.gov.br/media/imagens/2007/09/23/1750RP0031.JPG/image_media_vertical" alt="" title="" height="538" width="361" /><a href=http://www.agenciabrasil.gov.br/media/imagens/2007/09/23/1750RP0031.JPG></a>, CC BY 3.0 br, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2803449
Une autre figure du pouvoir s’élevait au-dessus du cacique, le chaman ou paye qui exerçait une grande fascination sur le peuple mais qui constituait aussi une menace pour les caciques.
Agriculture
Pour ce peuple d’agriculteurs, la viande occupait une place secondaire, la viande dépendait évidemment de la réussite à la chasse ou à la pêche. Une larve était consommée, le tambú, qui se développe dans les tiges des palmiers.
Les produits récoltés par les femmes sur les parcelles étaient divers et variés.
Sur de petites parcelles, les arbres étaient abattus et les graines plantées dans de petits trous : manioc, maïs, patates douces, haricots, arachides, citrouilles, bananes, papayes, melons, yerba maté, canne à sucre.
Les Avá font la récolte du miel sauvage ce qui est une activité importante et ils commencent même de nos jours à élever des abeilles domestiques.
La chasse est toujours une activité importante mais la pêche est secondaire.
Ils élèvent des animaux pour leur consommation, poulets, dindes, cochons, quelques bovins.
La division sexuée du travail
Les hommes s’occupent de la chasse, de la pêche, de la récolte du miel.
Les femmes s’occupent des parcelles, des récoltes de fruits et de légumes.
Artisanat
Les femmes tissent des feuilles de palmier pindo et des fibres de guembepi pour faire des paniers de transport du maïs.
L’organisation de la société dépend des familles élargies qui sont regroupées en fonction de leurs relations d’affinités et de consanguinité au sein du tekoha.
La communauté est dirigée par des chefs religieux, ñanderu, assistés par une assemblée de tous les membres ATY guazú.
Le chef de famille rassemble les parents et les guident politiquement et religieusement et il est également responsable des décisions concernant l’espace occupé par le groupe dans le tekoha.
Le système de descendance se fait par un ancêtre commun.
Les hommes se marient vers 16/18 ans, les femmes après leur 2e ou 3e cycle.
Aux premières règles, elles se coupent les cheveux et vont vivre dans une petite maison spéciale pendant quelques semaines avec l’attention et les conseils de la famille.
L’union entre l’homme et la femme n’a pas un caractère sacré chez les Guaraní, c’est un moyen institutionnel d’élargir les liens de parenté et de consolider le système de réciprocité productive et économique.
Parmi les caciques pour cette raison, la polygamie était courante car elle étendait et augmentait leur pouvoir politique et économique.
Tenues vestimentaires
Les vêtements des hommes étaient constitués par un simple pagne et pour la femme d’un tipoi, une sorte de longue chemise sans manches.
Les ornements pour les femmes étaient des plumes colorées, des colliers, des boucles d’oreilles.
Les hommes pouvaient porter le tembetá, un petit objet de pierre polie, de bois ou d’os introduit dans la lèvre inférieure. Des peintures sur le corps étaient aussi appliquée à diverses fins dont les rituels religieux ou tout simplement pour éloigner les insectes.
Sources : wikipedia, pueblos originarios.com
Paraguay : un documentaire montre la beauté de cinq rituels indigènes - coco Magnanville
"Tiempos Paralelos" es una aproximación al mundo ritual indígena en el Paraguay. Son crónicas visuales nos acercan a un complejo universo ceremonial que se ha desarrollado desde tiempos ...
Histoire des Chiriguanos (traductions carolita)
1ère partie Histoire des Chiriguanos - Arrivée des Guaranís dans le Chaco
2e partie Histoire des Chiriguanos - L'époque coloniale, Les réductions
3e partie Histoire des Chiriguanos - Apiaguaiqui Tumpa. Le Massacre de Kuruyuki
En complément cette traduction que j'ai faite d'un document réalisé pour le secrétariat national de la culture du Paraguay.
Peuple Avá Guaraní
Ils étaient également connus sous le nom de Chiripa, Avá Chiripá, également connus sous le nom de Chiripá-Guaraní ou Avá-katueté.
Ils se nomment Avá Guaraní, ou homme guarani ; cependant, le terme Avá a des connotations désobligeantes dans la langue commune des Paraguayens, utilisant le mot comme une offense contre quelqu'un, ou pour exprimer qu'une personne est de mauvais caractère ou est traître.
Langue
Ils appellent leur langue Ava Ñe'e. Ils n'utilisent pas leur propre langue avec les autres, dans les autres communautés ils parlent jopará ou Chorotí.
Territoire
Les zones habitées par ce peuple ont commencé à souffrir de la déforestation dans les années 1960, de sorte qu'ils ont été forcés de chercher des alternatives à leur mode de subsistance traditionnelle. Leur espace géographique a été repris par les Brésiliens, s'aliénant eux-mêmes de leurs terres en faveur des grandes entreprises brésiliennes, en particulier les agriculteurs mécanisés du soja. La construction de la route Coronel Oviedo-Río Paraná, la fondation de Ciudad del Este, la construction du pont "De la Amistad" entre le Paraguay et le Brésil, et le barrage hydroélectrique d'Itaipu a également contribué à la perturbation de l'habitat de ce groupe ethnique. Plusieurs communautés ont été expulsées par l'Assemblée d'Itaipu et forcé de se relocaliser dans de petites zones, souvent sous une forme inadéquate à leur vie.
Actuellement, les Avá Guaraní sont distribués dans les départements suivants : Alto Paraná, (Itakyry, Hernandarias et Mbaracayú) Amambay, (Capitán Bado) Canindeyú (Salto del Guairá, Corpus Christi San Isidro del Curuguaty, Villa Ygatimí, General.Francisco C. Alvarez, Katuete, Nueva Esperanza, Ypé Jhú) Concepción, San Pedro (Capiibary, General Isidoro Resquín, San Estanislao), Caaguazú (Mcal. Francisco S. López, Raúl A. Oviedo, San Joaquín, Yhú. Une communauté réside à Asunción.
Spiritualité
Le centre de force pour préserver et transmettre la mémoire du passé est le jeroky ñembo'e ,une danse sacrée dans laquelle toute la communauté participe avec ses chamans chanteurs appelés oporaíva tandis que le chœur de femmes donne le rythme avec les takuara qui battent le sol. Dans le jeroky ñembo'e , les liens avec les êtres divins et parmi les membres de la communauté sont renforcés, on pourrait dire que c'est comme un moment de synthèse de tous les aspects de la culture Avá Guaraní. C'est un moment de transmission des valeurs par les oporaiva des valeurs culturelles et des histoires mythiques aux membres du groupe. C'est donc un moment de formation qui a comme composante la mémoire du passé ; et c'est à la fois rite, célébration, fête et joie.
Le jeroky ñembo'e a le pouvoir de neutraliser et de repousser les influences maléfiques qui peuvent nuire à la communauté ou à l'un de ses membres. Il a lieu dans la dénommée maison de prière, où les éléments rituels sont bien placés, y compris un plateau en cèdre, où la boisson rituelle a été préparée à l'avance : la chicha, obtenue par la fermentation du maïs. C'est une boisson légère qui plaît au cœur et produit une ambiance collective apaisante.
Les mythes sont à la base des lois, parce qu'avec le mythe se transmet tout un complexe de normes qui sous-tendent les relations entre les individus et entre les communautés. Les Avá Guaranis sont convaincus que pour être eux-mêmes, ils doivent conserver leur signature, en observant le respect de tout ce que leur culture implique, leur vraie culture (teko ete). Cela signifie un respect strict de l'ensemble des engagements et des règles de coexistence liés à la parenté, de l'ensemble des engagements et des règles de coexistence. mariage, réciprocité, danses rituelles, soins des cultures, chasse, chant gua'u et les chansons kotyu.
Leur médecine traditionnelle a deux aspects fondamentaux : le premier, qui est le plus important est basé sur l'utilisation et la connaissance des propriétés thérapeutiques de différentes plantes, racines, feuilles, écorces, fruits, qui sont appliquées et transformées dans le cadre de l'application de la sagesse ancestrale très finie, subtile et expérimentée. Le deuxième est l'aspect de leur médecine lié au chamanisme ; une façon traditionnelle de pratiquer la médecine. utilisé par tous les peuples indigènes de la terre. Il est connu que le mot chaman était déjà utilisé dans l'ancienne Sibérie, et que l'utilisation du terme " institution chamanique " s'est répandu presque partout.
L'akangu'a, une coiffe traditionnelle à plumes pour les chamans, est faite de petites plumes de toucan ou d'aras appliquées sur une bande frontale tissée avec de la fibre de coton ou d'ortie. Les Akangu'a et les colliers cérémoniels sont confectionnés par le chaman même qui doit les utiliser dans ses pratiques rituelles. L'akangu'a est représentée par la figure du soleil, kurahy, qui se sert de cette pièce pour pour faire face au jaguá, qui meurt finalement, consumé par les rayons du soleil, tel que raconté par le dans le "Cycle des Jumeaux".
Relations avec la société nationale
Les Avá Guaraní qui vivent dans les régions de Canindeyú et Alto Paraná ont été forcés de travailler dans les yerbales de la Industrial Paraguaya S.A. à partir de la fin du XIXe siècle.La situation tragique des travailleurs des yerbales qui a été reprise dans les écrits de Rafael. Barrett au début du 20e siècle. Dans le système de l'esclavage des yerbales (ilex paraguaiensis ou maté), les propriétaires ont embauché une personne pour effectuer les tâches de semis, de récolte et de transformation ; cet entrepreneur a à son tour pris une autre personne comme sous-traitant, et il a fait la même chose. avec un troisième et ainsi de suite, jusqu'à ce que le dernier anneau, l'anneau le plus exploité, soit atteint, cet anneau était bien sûr les indigènes, en l'occurrence les Avá Guaraní.
En 1976, l'Association Indigèniste du Paraguay (AIP) a commencé à promouvoir le projet Guaraní en travaillant avec 32 communautés centrales Avá Guaraní. Ils les ont vacciné contre les maladies les plus courantes et ont traité la tuberculose et la leishmaniose. Ils ont collaboré avec certaines écoles d'éducation formelle et ont mis en place le système indigène d'écoles non formelles, avec l'élaboration de matériels pédagogiques élaborés par les peuples indigènes, alphabétisant en guaraní cette ethnie.
Selon León Cadogan, dès 1959, les Avá Guaraní étaient le peuple le plus acculturé, le plus "paraguayen". Cela est dû à leur façon de parler guarani, à leurs traits physionomiques, à leurs vêtements, au travail qu'ils font et, en général, à leur façon d'entrer en relation avec la société environnante.
lien vers l'article traduit
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Natalia Castelnuovo Biraben
http://www.scielo.org.mx/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0188-70172014000100010
Les récits de la guerre du Chaco entre la Bolivie et le Paraguay (1932-1935) et la re/construction d'une mémoire commune faite par les femmes Guarani du nord-ouest de l'Argentine sont analysés ici. La décision de récupérer leurs réflexions est liée, d'une part, à l'intention de mettre en évidence les effets de cet événement sur leur vie et, d'autre part, de montrer comment elles construisent une identité et une vision communes du passé en vue de se positionner dans le présent en tant qu'acteur politique. Dans ce processus, le potentiel de la mémoire pour forger des revendications de reconnaissance et des actions de résistance indigène est mis en évidence.
Si la traduction en français de cet article vous intéresse, merci de me contacter
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