Pérou : Le peuple Shawi ou Chayahuita
Publié le 26 Mai 2018
Peuple autochtone du Pérou connu en tant que Chayahuita ou Shawi.
Leur autodésignation est camp piyapi = notre peuple ou piyapi = peuple
Localisation
Département de Loreto/Amazonas :
Districts de Balsapuerto, Cahuapanas, Jeberos, Lagunas, Morena, TNTE César López, Yurimaguas
Département de San Martín/San Martín
District de Papalaya
Population : 13.717 personnes (50.9% ont moins de 15 ans)
Langue : cayahuita de la famille des langues jivaro-cahuapana (langues mal documentées)
département de Loreto De Huhsunqu - Trabajo propio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7119884
Leur mythe de fondation raconte que les hommes et les femmes de ce peuple ont été formés à partir de cacahuètes crues ou chawa-huita dans leur langue.
Des preuves historiques de la présence de ce peuple à l’époque coloniale remontent aux années 1538/1539 quand les explorateurs espagnols Alonso de Mercado et Diego Nuñez ont traversé le territoire occupé par les Shawis.
Une deuxième incursion a lieu dans une zone de grande importance par un ordre jésuite qui débute la fondation de missions avec la population indigène dans les années 1638/1768, fondation de notre dame de Paranapuras en 1652, de Chayabita en 1678, missions les plus importantes abritant la plus grande partie de la population Shawi.
D’autres Shawis sont regroupés dans d’autres missions avec la population Shiwilu et Muniche.
La réclusion dans les missions entraîne l’apparition d’épidémies chez les indigènes, certains fuient les missions.
Ceux qui sont restés dans les missions y restent jusqu’à ce que les jésuites soient expulsés de la région au milieu du XVIIIe siècle et ils reprennent leur mode de vie traditionnel.
A la fin du XVIIIe siècle ils participent à la production et la collecte du caoutchouc, des peaux d’animaux et de la salsepareille. Le boom du caoutchouc dure jusque dans les années 1940.
Vers la décennie 1950 des membres de l’institut d’été de linguistique, SIL arrivent et s’installent dans la région, ils commencent à étudier la langue et font leur travail missionnaire.
Dans les années 1970 sont créées des écoles bilingues alors qu’une loi est promulguée sur les communautés indigènes qui provoque le regroupement des Shawis dans des communautés indigènes.
Mode de vie
Mujeres indígenas del pueblo Shawi. Fuente de la imagen: CODEPISAM
Leur mode de vie traditionnel était basé sur le regroupement familial en petits groupes s’étendant sur 3 générations.
Autrefois les jeunes se mariaient tôt, avant la puberté et le mari s’installait dans la maison ou la communauté de son épouse au moins jusqu’à la naissance de leur 1er enfant.
Les ressources proviennent de l’agriculture sur brûlis, n’importe qui avait le droit de choisir une parcelle de forêt à défricher pour y planter ses futures récoltes, avec un calendrier de plantation précis : d’abord le maïs, puis le manioc ou yucca et ensuite la banane plantain.
Les femmes étaient celles qui s’occupaient des récoltes, chaque parcelle était occupée pendant 3 ans puis elles étaient laissées en jachère le temps qu’elles se renouvellent. D’autres parcelles étaient alors défrichées par les hommes.
Les espèces cultivées sont le manioc, la banane plantain, le maïs, les haricots, les arachides, le riz, les ananas, les papayes, le coton et le tabac.
L’agriculture est complétée par la chasse et la pêche, l’élevage d’oiseaux et de petits animaux qui est une source importante de leur subsistance.
Des produits sont commercialisés sur les marchés : riz, arachides, maïs, haricots.
Ils extraient également le bois à des fins commerciales, collectivement.
Les cultures sont :
Le concept de la propriété chez les Shawis était individualisé. Si une femme élevait des poulets, elle seule devait décider de les vendre ou non, même si son mari en avait décidé autrement, idem pour les pirogues, seul le propriétaire pouvait décider de les prêter ou non.
Ils ont une forme de parenté cérémonielle basée sur 2 modalités , l’une au niveau du nouveau-né et de l’adulte invité à couper le cordon ombilical à la naissance. La seconde concerne la relation établie entre l’enfant et l’adulte invité à peindre son visage pour la première fois.
Rites de puberté des filles
Elles doivent subir un isolement dans une petite pièce, filant le coton jusqu’à ce qu’elles aient assez de fil pour se confectionner une jupe. On leur interdit de consomme de grandes quantités de nourriture à cette période. Les femmes préparent les jeunes filles à leur rôle de femmes et d’épouses, à la fin de l’isolement on coupe des cheveux des jeunes filles.
Il y a l’observation de tabous chez ce peuple et ne pas suivre ces derniers peut conduire à des catastrophes naturelles comme des tempêtes ou des inondations.
Le monde spirituel est très présent dans leurs vie quotidienne, ils craignent les esprits de la selva.
Le personnage clé des rites est le chaman, qui peut protéger les siens des mauvais esprits et les utiliser contre des ennemis. Ce sont des hommes craints et respectés.
Les rituels chamaniques de guérison utilisent souvent des plantes médicinales.
Organisations communautaires
Ils sont organisés en plusieurs fédérations communautaires afin de défendre au mieux leurs droits :
FECONACHA, Fédération des Communautés Autochtones Chayahuita
FECONADIC, Fédération des Communautés Autochtones du district de Cahuapanas
FECOSHARMA, Fédération des Communautés Shawis d'Armanayacu
OSHAYAP , Organisation Shawi du Yanayacu de Paranapura
Sources : bdpi.cultura.gob.pérou
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