Pérou - Aidesep appelle au respect de l'autodétermination du peuple Shawi.
Publié le 22 Mai 2018
Servindi, le 26 avril 2018 - Le respect de l'autodétermination du peuple Shawi est la demande faite par la principale organisation indigène amazonienne au gouvernement régional du Loreto.
L'exigence est que le territoire collectif du peuple Shawi soit respecté et qu'il rejette l'imposition de la Zone Régionale de Conservation (ACR) du Cerro Escalera-Shawi.
La demande a été faite dans une lettre envoyée par Lizardo Cauper Pezo, au nom du Conseil d'Administration de l'Association Interethnique de Développement de la Selva Péruvienne (AIDESEP) à Fernando Meléndez, Gouverneur de la Région de Loreto.
Aidesep note que seulement 30 communautés ont assisté à la réunion tenue dans la communauté de San Jorge le 2 avril 2018, dont 19 ont accepté la création de l'ACR Escalera-Shawi dans un processus caractérisé par une mauvaise information.
Aidesep propose à cet égard que le GOREL contribue à la tenue d'une assemblée avec accréditation des 140 communautés Shawi impliquées par l'ACR Escalera-Shawi pour déterminer la situation, en respectant le processus de consultation préalable et le droit à l'autodétermination indigène.
Aidesep confirme que sa position est celle exprimée par les trois fédérations indigènes Shawi de la région et qu'elle a été ratifiée par le Congrès National qui s'est tenu en décembre 2017.
Les fédérations indigènes mentionnées sont : la Fédération des Communautés Natives Chayawitas (FECONACHA), la Fédération des Communautés Shawis d'Armanayacu (FECOSHARMA) et l'Organisation Shawi du Yanayacu de Paranapura (OSHAYAP).
Elle réaffirme et réitère également que sa demande de respect pour l'ensemble du territoire du peuple Shawi a été exprimée dans divers espaces et à travers divers documents depuis 2013, qu'elle joint dans sa lettre à GOREL.
Intérêts particuliers et divergents
Selon la lettre, l'imposition de l'ACR Cerro Escalera-Shawi est motivée par des "intérêts externes et étrangers" tels que ceux de l'oenegé Nature and Culture International (NCI) et du Field Museum de l'Université de Chicago.
Les deux institutions rechercheraient des intérêts privés et agiraient avec l'aide d'individus sans scrupules pour travailler à la division du peuple Shawi.
Enfin, Aidesep réitère son exigence de respect de l'autodétermination des territoires intégraux du peuple Shawi et " d'empêcher les fonctionnaires " d'agir au service d'intérêts particuliers en cherchant à soumettre et à diviser le peuple Shawi.
Ci-dessous la traduction en français du texte intégral de la lettre envoyée par Aidesep :
Déclaration des fédérations ( bases de CORPI- SL ) : FECONACHA, FECOSHARMA, OSHAYAP et de la population générale du groupe ethnique Shawi du District de Balsapuerto.
Le gouvernement territorial autonome de la Nation Shawi demande à GORE-L d'annuler la proposition de l'ACR :
Les dirigeants indigènes des fédérations : FECONACHA, FECOSHARMA, OSHAYAP et la population générale du groupe ethnique Shawi du district de Balsapuerto, organisés dans leur Gouvernement Autonome de la Nation Shawi, représentés par leur Organisation Régionale CORPI-SL, base AIDESEP, nous nous prononçons devant l'opinion publique, montrant notre inconfort total, notre indignation et notre rejet face aux actions négatives suivantes que nous détaillons ci-dessous :
1. Nous rejetons une fois de plus l'entrée de l'ONG Nature and Culture International (NCI), Le field Museun de l'Université de Chicago aux Etats-Unis et le Programme de Conservation et Gestion et Utilisation Durable de la Diversité Biologique du Loreto (PROCREL) et la main noire des fonctionnaires du MINAM et du gouvernement régional du Loreto qui, en pleine lumière, prétendent être juges et parties dans ce processus. C'est à dire, donner libre passage à notre territoire aux institutions mentionnées ci-dessus, puisque la Recherche Scientifique annoncée, a un objectif fondamental, créer une Zone Régionale de Conservation, qui est un projet dont nous devons d'abord être bien informés à l'avance de ce qu'il s'agit, comme défini à l'article 2 de la Loi sur le Droit à la Consultation Préalable.
2. Thed Field Museun. et les institutions participantes ont affirmé que la zone à investiguer a été identifiée comme une zone de conservation régionale potentielle, avec une priorité pour la conservation par le gouvernement régional de Loreto, ce qui implique en même temps l'intérêt supposé des organisations représentatives et des communautés natives à rejoindre le projet, cependant, il n'existe aucun processus antérieur qui accrédite les communautés qui ont été sérieusement informées sur le projet de création de la zone de conservation régionale.
3. Les ONG, Nature and Culture International (NCI), Thed Field Museum de l'Université de Chicago, USA, et le Programme de Conservation et Gestion et Utilisation Durable de la Diversité Biologique du Loreto (PROCREL) n'ont pas tenu compte du deuxième paragraphe de l'article 6 de la Loi de Connaissances Collectives qui stipule que l'organisation représentative des peuples indigènes, dont le consentement préalable en connaissance de cause a été demandé, n'a pas été prise en compte.
Elles devraient indiquer qu'elles entament des négociations avec le plus grand nombre possible de peuples indigènes qui possèdent des connaissances et tenir compte de leurs intérêts et de leurs préoccupations, en particulier celles qui sont liées à leurs valeurs spirituelles ou à leurs croyances religieuses, comme en témoigne le mécontentement exprimé par le peuple indigène shawi dans le présent document.
C'est un indicateur clair que le plus grand nombre de la population n'a pas été pris en compte, ce qui est en contradiction avec l'article de la loi. L'ACTE supposé du 22 MARS 2013 est implicitement cité et inhabilité, indiquant que la population est d'accord.
4. Cela étant un objectif de base pour créer une Zone Régionale de Conservation du Loreto, et prouvant ainsi que ce projet relève de la compétence de l'Etat, nous ne pouvons pas concevoir pourquoi une institution comme FIELD MUSEUM, qui n'est pas une entité étatique, ni une organisation nationale, doit mener une étude pour évaluer nos connaissances collectives, alors que nous savons clairement que les études de faisabilité écologique et biologique pour la création d'une Zone Naturelle Protégée, ne passent pas nécessairement par un chercheur de ce que nous savons sur les plantes et autres espèces.
5. Nous exigeons que les autorités correspondantes, telles que le Ministère de l'Environnement, le SERNANP et le Gouvernement Régional du Loreto, nous fournissent une copie de l'autorisation d'entrée de l'ONG. Nature et Culture Internationale and Field Museum, de l'Université de Chicago des États-Unis dans le territoire national, dans lequel il est expressément indiqué que ladite institution se voit accorder une licence pour la recherche scientifique des connaissances collectives des peuples indigènes du Pérou ou de toute autre région du pays.
6. Nous exigeons que l'INDECOPI établisse un système de contrôle de la sortie des Collectes de la Connaissance Collective des Peuples Indigènes, unis entre tous les peuples indigènes du Pérou, afin que la composante intangible envisagée dans la Constitution soit respectée. Décision 391 de la Commission de l'Accord de Cartagena, qui traite du savoir collectif.
7. Nous rejetons, toute action qui appuie le gouvernement régional du Loreto, en utilisant leur artillerie de fonctionnaires des zones de PROCREL, la gestion des affaires indigènes du Loreto, DISAFILPA, qui essaient de faire le lit pour l'entrée des ONG, mentionnées ci-dessus, afin que le peuple Shawi ne donnera pas son bras pour le tordre facilement, notre territoire intégral, c'est notre défi, les Indigènes que nous sommes avons depuis plus de 40 ans où nous avons vu les Espagnols venir dans nos territoires pour nous donner leur bible et nous prendre nos terres, ceci est terminé, messieurs.
Messieurs les fonctionnaires d'institutions publiques et privées, le territoire est comme notre mère, il nous protège et nous le défendons et nous ne le vendons pas.
Fédération des Communautés Natives Chayawitas (FECONACHA)
Fédération des Communautés Shawis d'Armanayacu (FECOSHARMA)
Organisation Shawi du Yanayacu du Paranapura (OSHAYAP)
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Publié en octobre 2017 sur le site web d'AIDESEP.
traduction carolita d'un article paru sur le site Servindi.org le 26 avril 2018 :
Aidesep pide respeto a la libre determinación del pueblo Shawi
El Gobierno Territorial Autónomo de la Nación Shawi, pide a la GORE-L dejar nulo la propuesta de ACR: Los líderes indígenas de las federaciones: FECONACHA, FECOSHARMA, OSHAYAP y población en g...