Les femmes indigènes et la nécessité d'une écologie politique critique

Publié le 17 Mai 2018

Lorena Cabnal, indigène maya q´eqchi´-xinka, propose un dialogue entre les savoirs indigènes et occidentaux dans le cadre d'une écologie politique critique.

"La logique de la pensée occidentale n'est pas suffisante pour répondre aux problèmes auxquels sont confrontés les peuples indigènes d'Amérique latine ", dit Lorena Cabnal, qui propose donc des révisions épistémiques.

Elle a récemment participé au symposium international intitulé "Perspectives sociales et théoriques sur la vérité, la justice et la réconciliation dans les Amériques", qui s'est tenu à Montréal les 25 et 26 avril.

L'événement a réuni au Canada des chercheurs, des membres d'organisations non gouvernementales de défense des droits humains et des organisations de victimes  pour discuter de l'état actuel de la politique de la mémoire dans les Amériques.

Lorena Cabnal s'identifie comme une femme indigène maya q´eqchi´-xinka et définit son travail comme celui d'une féministe communautaire territoriale tzk´at et membre du réseau des Guérisseuses ancestrales du féminisme communautaire d'Iximulew-Guatemala.

Elle vient du Guatemala, un pays qui a l'un des taux les plus élevés de féminicides, dans un continent, l'Amérique latine, où 33% des homicides dans le monde sont commis alors qu'il n'y a que 8% de sa population, selon l'Institut Igarapé, un centre d'études et d'analyses au Brésil.

"Je dialoguerai de la même manière que les peuples ancestraux et originaires de ce côté du monde ; l'oralité. En tant que femme indigène maya Xinka et féministe communautaire territoriale, je fournirai des analyses cosmogoniques des formes patriarcales, coloniales, racistes et néolibérales capitalistes qui ont été construites sur les corps des femmes indigènes et leurs territoires ", a annoncé Lorena Cabnal en prévision de sa participation à un panel intitulé " Luttes communautaires et mémoire ".

Elle propose une écologie politique critique, qui nous amène à considérer qu'il n'y a pas de ressources naturelles mais que ce sont des biens naturels, qui ont été conçus non pas comme des objets d'accumulation ou de possession mais comme des biens relationnels entre les différentes manifestations de l'existence.

Interviewée par Radio Canada International, elle a expliqué que les savoirs indigènes sont souvent considérés dans les milieux universitaires comme une pensée religieuse magique, ou un savoir empirique, donc dégradé à une position de subalternité face à la pensée occidentale. C'est pourquoi elle propose un dialogue de la connaissance sans hiérarchie préalable.

Par Rufo Valencia 
amlat@rcinet.ca

 

traduction carolita d'un article paru dans Elorejiverde le 12/05/2018

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article