Colombie : Le peuple Jiw ou Guayabero

Publié le 30 Mai 2018

 

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Peuple autochtone de Colombie originaire du bassin de la rivière Ariari et de la rivière Guayaberi, deux rivières qui alimentent le rio Guaviare dans les départements de Meta et de Guaviare.

Population : 600 à 1000 personnes (ils représentent 0.04% de la population indigène de Colombie.

La population est organisée en communautés et chaque communauté est divisée en clans autonomes avec comme particularité que tous les membres d’un clan sont liés les uns avec les autres.

Les communautés actuelles sont situées dans les environs du rio Guaviare et dans des réserves indigènes.

Barrancón, situé à 2 heures à pieds de la ville de San José del Guaviare

La Sal, municipalité de Mapiripán (Meta)

La Fuga, à 2 heures de San José

Barranco Colorado à 3 heures de Mapiripán

Barranco Salado, à 30 minutes de Barranco Colorado

Barranco Ceiba à 6 heures de Mapiripán

Mucuare près de Barranci Ceiba.

Chaque communauté a un patron ou capitan /capitaine.

 

Langue : mitua de la famille des langues guabibo ou guahibana (57.4% de locuteurs)

Ils partagent la famille de langue et des pratiques culturelles avec les peuples Sikuani, Kuiva et Macaguane.

Leur territoire se situe dans une réserve de 68.200 hectares dans le département de Putumayo composée de 8 établissements le long du rio Guaviare et de 27.200 hectares dans le département de Meta.

Autres noms : Cunimia, Mitúa, Mitiwa, piapoco, bisanigua.

Il s’agit du peuple le plus nombreux du département de Guaviare.

C’est un ancien peuple nomade qui a été forcé de s’installer sur un territoire précis ç cause de la colonisation. Ils continuent leur mode de vie traditionnel néanmoins dans la forêt-galerie en se déplaçant en canoës sur les rivières et en chassant et récoltant.

 

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L’agriculture est devenue leur mode subsistance principal en plus de la pêche et de l’artisanat.

Agriculture

Dans les chagras (lula, baka) ou vergers ils cultivent principalement le manioc amer ou doux (BAW) qui sert à fabriquer des galettes et de la farine ainsi que le maïs (hes), la patate douce (mat), le bore (xanthosoma), l’igname , l’avocat, le cacao, la papaye, l’ananas (duind), le poivre (NOL), la citrouille, la banane, la canne à sucre, le riz, le coton (papud), le tabac (jo), le roucou (hoves).

Les hommes s’occupent de l’abattage des arbres et du brûlis mais ce sont les femmes qui plantent, prennent soin des cultures et récoltent.

De nos jours les taches sont beaucoup plus souvent mixtes.

La chasse, la pêche

Les hommes chassent avec des arcs et des flèches, des lances : le tapir (tableau), le cerf (alai), le capybara (humbóes), plusieurs sortes de singes, les caïmans (makiéh), le tatou (tuha), le pécari (chama), le paca , les agoutis, les oiseaux, les iguanes, les tortues

La pêche traditionnelle se fait avec des arcs et des flèches, des harpons et l’emploi de lonchocarpus pour la pratique de la pêche à la nivrée consistant en empoisonner une partie de l’eau de la rivière ils utilisent aussi de nos jours des hameçons et des filets

La collecte de fruits et de graines sauvages, de larves de coléoptères rhynchophorus ; des œufs de tortue, iguane, oiseaux offrent des compléments à leur alimentation

Ils élèvent des poulets et des cochons pour la vente

Artisanat

 

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Les hommes fabriquent des instruments pour la transformation du manioc, dont des tamis, des paniers utilitaires (farine de manioc, stockage)

Les femmes tissent des fibres de tronc de palmier pour réaliser des hamacs, des bracelets, des sacs à dos, des paniers de marchandise, des hachoirs, des récipients de totumo (lagenaria siceraria) ou calebasses , des pots en argile

Ils vendent également leur force de travail pour des revenus supplémentaires

Leur mode de vie a été altéré ainsi que leurs coutumes en raison de la réduction de leur territoire, de la faune et de la flore, ils souffrent pour cette raison de malnutrition, de tuberculose et d’une augmentation des infections intestinales et respiratoires

Habitat

 

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L’habitat traditionnel était constitué de maisons multifamiliales de type malocas ovales de 30 x18 mètres. De nos jours ils vivent dans des maisons unifamiliales rectangulaires avec un toit de chaume en feuilles de palmier, les maisons sont regroupées en ovale avec dans le centre une maison spéciale ainsi qu’à côté une maison pour les femmes lorsqu’elles ont leurs règles et quand elles accouchent.

Cosmovision

Il y a plusieurs niveaux dans leur cosmovision, en haut se trouve le ciel avec les étoiles, les gens qui ont joué un rôle particulier, et la bonne humeur des ancêtres.

Sur terre en plus de ceux qui y sont et se voient il y a des esprits spirituels qui influencent négativement ou positivement les gens.

Certains héros jouent un rôle fondamental comme Kkuwei le créateur qui a formé la terre, la première femme Jumino et différentes personnes et espèces animales.

Huimir le soleil était un chef Guayabero.

Nejeim est un héros culturel qui a enseigné aux Guayaberos à connaître leur environnement, à pratiquer diverses activités de subsistance.

Les rites les plus importants sont la prière du poisson, le rite d’initiation et le baptême, l’itomo qui fait partie de la cérémonie d’enterrement des morts avec l’utilisation du yagé pour nettoyer le lieu et les malades.

Lors des cérémonies ils consomment la boisson yagé (tuipaj) grâce à laquelle ils peuvent entrer en contact avec les esprits des ancêtres et avec Nejeim.

L’écorce crue de yagé est mâchée comme un stimulant tandis que le yopo (dop) est inhalé par les hommes pour découvrir ce qui se trame.

Les chamans peuvent s’occuper du yopo et contrôler les maladies, diriger les rituels avec le yagé, assistés par des chanteurs jouant un rôle essentiel dans leur travail.

Pour les fêtes, ils sont l’occasion de voyager pour les rencontres communautaires, les échanges avec d’autres communautés et les familles.

Vie  sociale

Le mariage a lieu très tôt, vers l’âge de 12 ans pour les filles et 14 ans pour les garçons. Le mariage de préférence est celui entre cousins croisés, la règle est la monogamie et il y a la possibilité de divorcer si le conjoint est paresseus ou travaille mal, ou en cas d’infidélité.

Sources : wikipedia, ONIC

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Colombie, #Peuples originaires, #Jiw, #Guayabero

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